Introduction : "Une machine à réveiller les gens"
1/ Les médias chez Peter Watkins
Régis Dubois — Quelle alternative à la monoforme ? Perspective historique
Michèle Lagny — Imiter pour dénoncer : le paradoxe du cinéaste confronté aux médias
Jacques Sapiega — Peter Watkins et Armand Gatti. De la "monoforme" aux "images- prisons"
Isabelle Marinone — Une opposition aux Mass Média Audiovisuels (MMAV) : La Commune (Paris, 1871), une démarche alternative
Sébastien Denis — Médias et politique dans le cinéma de Peter Watkins. Des jeux du
cirque médiatiques aux médias alternatifs
2/ L'Histoire chez Peter Watkins
Sébastien Layerle — Une juste appropriation des faits. Forgotten Faces et les "années Playcraft" (1956-1962)
Ken Nolley — Peter Watkins et l'histoire. Du discours sur l'histoire à la déconstruction de la
violence du discours
Joseph A. Gomez — "Nous faisons tous partie de l'Histoire" : Temps, Histoire et Subversion de la Monoforme
John R. Cook — "Les cercles de temps" : Peter Watkins, August Strindberg et la crise de la représentation biographique / historique conventionnelle
François Niney — Edvard Munch, ou l'anti-biopic
3/ Les formes documentaires chez Peter Watkins
Michèle Lagny — Entre documentaire et fiction, la mémoire-histoire chez Peter Watkins
Antoine Coppola — Documentaire et mémoire historique : Watkins, Imamura
Sébastien Denis — Le documentaire à l'épreuve. La subversion des genres et des techniques dans le cinéma de Peter Watkins
Au milieu des années 1960, Peter Watkins, qui s'est formé au cinéma par le biais du théâtre et du court-métrage amateurs, invente une nouvelle forme de cinéma grâce à la télévision. Intégrant la prestigieuse BBC, il dynamite de l'intérieur la forme journalistique et " documentaire " en mettant en cause les codes de narration et de représentation de l'actualité et de l'Histoire, de Culloden (1964) à Edvard Munch (1973) en passant par Punishment Park (1970). À la fin des années 1970, son travail s'oriente davantage encore sur la critique des médias, à travers des films hors normes, du Voyage (1983-1986) à La Commune (Paris, 1871) (1999), qui visent à conscientiser le spectateur sur ce qui lui est donné à voir quotidiennement par les médias de masse. De ce fait, le cinéaste a toujours rencontré des difficultés avec les chaînes de télévision internationales (Grande-Bretagne, Suède, France...) qui ont financé ses films, et a dû expérimenter des moyens de production et de diffusion alternatifs basés sur l'implication du citoyen. Watkins, en mettant en scène des événements oubliés par l'histoire officielle comme des faits socio-politiques contemporains, prône une insurrection médiatique qui prend aujourd'hui, avec l'expansion des médias numériques, une nouvelle dimension - les interrogations critiques de Watkins restant plus que jamais d'actualité. Cet ouvrage, qui bénéficie des contributions des meilleurs spécialistes internationaux, est la première monographie en français sur ce cinéaste majeur.