La Nouvelle-Aquitaine est une région cinématographiquement attractive. Après un premier volume consacré aux imaginaires des territoires, ce volume dresse un état des lieux inédit des politiques engagées en faveur du cinéma et de leurs effets, de la cartographie des tournages, des types de territoires représentés et des circulations d'un territoire à l'autre. Afin de montrer comment les fictions cinématographiques et télévisuelles parcourent les paysages néo-aquitains, l'ouvrage rassemble les contributions d'universitaires (économistes, géographes, spécialistes de cinéma) et de professionnels tels que le responsable du Bureau d'accueil des tournages de Dordogne et les réalisateurs Xabi Molia et Rodrigo Sorogoyen.
Premier ouvrage consacré à l'image que le cinéma, les téléfilms et les séries donnent de la Nouvelle-Aquitaine des années 1960 à nos jours. Le Rochefort de Jacques Demy, le bassin d'Arcachon de Camping ou des Petits mouchoirs, Biarritz dans Hors de prix ou dans Les Derniers jours du monde, la forêt landaise dans Les Combattants ou dans la série La Promesse ou encore Limoges dans Vaurien ou le parc zoologique du Reynou dans Gaspard va au mariage: tels sont quelques-uns des paysages néo-aquitains évoqués dans cet ouvrage qui rassemble des spécialistes de cinéma, de langues, de littérature et de géographie et comprend de nombreuses illustrations. Il inclut également des témoignages de réalisateurs (Abel Moreno, Peter Dourountzis) qui ont tourné dans la région et évoque la mission patrimoniale de la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine.
Premier ouvrage universitaire en français dédié à la carrière du cinéaste américain John Carpenter, ce volume offre de nouveaux éclairages sur la filmographie, aussi composite que foisonnante, du " maître de l'horreur ". En 50 ans d'un parcours marqué par autant de re´ussites que d'e´checs, de collaborations fructueuses que de de´boires avec les studios, le réalisateur a alterné des projets aux moyens modestes ou importants, personnels ou de commande, de´veloppe´s de façon plus ou moins contrainte. Tanto^t attribue´s a` un professionnel aguerri, a` un artisan du cinéma ou a` un " auteur frondeur ", ses films (Halloween, The Thing, Christine…) ont été perçus selon les cas comme politiquement de gauche ou de droite, subversifs ou conservateurs. Dans une perspective pluridisciplinaire, cet ouvrage interroge dès lors, au sein de l'œuvre de Carpenter, les tensions entre art et industrie, politique et divertissement, logiques cre´atives et e´conomiques, re´gime de singularite´ et culture de masse, cine´philies savantes et populaires. Rassemblant des approches variées (technique et industrielle, pragmatique, musicologique, formelle, ge´ne´rique, culturelle et genre´e), il couvre un large spectre allant de ses longs-me´trages distribue´s en salles a` ses te´le´films et ses bandes originales, de ses re´alisations les plus fameuses aux moins e´tudie´es ou aux plus obscures.
Qualifiée d'" insubmersible " par le magazine Look à la fin des années 1960, Katharine Hepburn se distingue en effet des autres stars féminines hollywoodiennes de sa génération par son extraordinaire longévité. Ce livre cherche à élucider les raisons de ce succès durable en analysant à la fois la persona de la star (rôles interprétés à l'écran et à la scène, jeu d'actrice et image médiatique) et les traces de sa réception aux États-Unis (critiques de professionnels, courriers de fans, sondages, données de box-office).
De 1908 à 1919, la situation du cinéma en France et dans ses colonies, ainsi que la nature-même du spectacle cinématographique, évoluent considérablement. La période est marquée par l'extraordinaire succès de cette industrie de divertissement et d'information à la fois (fiction, vues documentaires, actualités filmées). Les séances s'organisent progressivement et l'institutionnalisation du cinéma s'accélère sous l'égide des grandes sociétés Pathé, Gaumont ou Éclipse. Alors que la Première Guerre mondiale présumée catastrophique pour le cinéma n'est pas synonyme de déclin, les années de conflit sont parfois même propices à des expérimentations plus artistiques et auteuristes.
Danielle Darrieux ou la traversée d'un siècle est le premier ouvrage scientifique sur cette actrice majeure du cinéma français dont la carrière couvre presque un siècle, depuis ses débuts en 1931 à 14 ans jusqu'à son dernier film en 2010 à 93 ans.Elle devient star dès 1935, grâce à ses succès tant dans la comédie que dans le drame. Conseillée par Henri Decoin qui deviendra son mari, elle incarne d'abord une figure de féminité moderne, jeune fille rebelle qui finit par trouver un compromis avec des patriarches bienveillants.La guerre et l'occupation marquent à la fois le sommet de sa popularité avec Premier Rendez-vous (Decoin, 1941) et une période personnelle difficile qui l'amène à se retirer des écrans jusqu'à la Libération.Elle retrouve une place en changeant d'image au cours des années 1950: c'est une figure de femme intelligente et passionnée, fascinante et dangereuse, qui s'incarne dans des chefs-d'œuvre comme Madame de... (Ophuls, 1953).À partir des années 1960, le théâtre et la télévision seront plus accueillants pour son talent et elle enchaîne les succès sur les planches (La Robe mauve de Valentine, Sagan, 1963) et sur le petit écran (le même Sagan en 1969; Miss en 1979 ou Jalna en 1994).À partir des années 1970, elle brille encore chez des cinéastes de la marge: Demy, Vecchiali, Delouche, Téchiné, Fontaine...Et pendant toute sa carrière, elle ne cessera d'enregistrer des chansons, avec une voix de soprano qu'on entend encore dans 8 femmes (Ozon, 2002).
Le contrat, convention génératrice d'obligations entre personnes, traduit juridiquement des rapports - sociaux, économiques - et sa mise en oeuvre constitue l'un des fondements de toute organisation sociale. La représentation de ce lien de droit dans le cinéma anglophone constitue le premier axe des études rassemblées dans ce volume. La relation contractuelle s'intègre dans l'intrigue, la narration scellant les rapports entre les personnages, dans tous les domaines et dans tous les genres cinématographiques (policier, western, film historique, comédie, etc.).Mais, très vite, il apparaît que le rapport purement juridique laisse la place à d'autres relations contractuelles - plus intimes, parfois foncièrement illicites... - ou qu'il devienne prétexte à illustrer de plus vastes desseins. Le contrat est également perçu comme modèle de la relation qui s'instaurerait entre le prescripteur (l'auteur, voire l'acteur) et le destinataire (le spectateur) de l'oeuvre cinématographique.Le contrat qu'on dit alors "spectatoriel", est, dans un second axe, l'objet de plusieurs des études réunies ici. Entre horizons d'attente, protocoles de lecture, jeux sur les habitudes du public, promesses de l'inscription dans un genre cinématographique, mobilisation d'une cinéphilie du spectateur, discours médiatiques sur les films, etc., c'est la pertinence de la référence contractuelle pour désigner cette relation diffuse entre un locuteur et un récepteur, accompagnant l'acte de création cinématographique, qui est alors interrogée.
Cet ouvrage propose une exploration inédite du cinéma français pendant l'Occupation (220 films de fiction produits entre 1940 et 1944) au prisme de ses représentations de la jeunesse. À travers cinq études de cas (quatre jeunes premières – Marie Déa, Odette Joyeux, Micheline Presle, Madeleine Sologne – et un jeune premier – Jean Marais – ayant en commun de devenir des vedettes au cours de la période), l'ouvrage analyse la construction symbolique et culturelle des identités et des rapports de genre et de génération durant cette période. S'inspirant des théories et des méthodes issues des gender studies, des cultural studies, des star studies et de l'histoire culturelle, ce travail s'appuie sur l'analyse des films et de leur réception critique, ainsi que sur l'image des jeunes premiere-s dans la presse populaire de l'époque. La mise en perspective de ces représentations par rapport au contexte sociopolitique fortement bouleversé de l'Occupation révèle l'ambivalence constitutive des valeurs véhiculées par ces vedettes, travaillées par la tension entre une idéologie réactionnaire qui met en avant les femmes et les jeunes comme pivots du redressement national et un questionnement sur les places et les rôles dévolus aux femmes et aux hommes, aux jeunes et aux adultes, aux enfants et aux parents. Chacune de ces figures est en effet construite sur un tiraillement entre subversion et maintien de l'ordre (social, sexuel ou générationnel), contribuant tout autant à réaffirmer les frontières du genre et de l'âge qu'à les redéfinir. Les jeunes premier-e-s de l'Occupation séduisent ainsi un public large aux intérêts et aux sensibilités politiques divergents, à une époque où la répression politique et morale côtoie un certain relâchement des contraintes sociales et familiales.
Cinéma, télévision, nouvelles images: les voies de la recherche
Quelles questions poser aux images aujourd'hui ? À l'heure des médias numériques, le paysage de la recherche sur le cinéma et la télévision est lui-même en pleine mutation. Comment écrire l'histoire du cinéma et des médias audiovisuels ? Comment penser la question de l'intermédialité ? Quelles lignes de fracture ou quels points de rencontre se dessinent entre les approches issues de l'esthétique, de la sémiotique, de l'histoire et de la sociologie de l'art et des médias, des cultural et des gender studies ? Quel bon objet pour la recherche ? Quels circuits de légitimation culturelle ? Quels modes de différenciation des publics ? Telles sont quelques-unes des voies qu'explore cet ouvrage collectif rassemblant une trentaine de chercheurs français et étrangers spécialistes du cinéma et des médias.
Médias, histoire et documentaire dans le cinéma de Peter Watkins
Au milieu des années 1960, Peter Watkins, qui s'est formé au cinéma par le biais du théâtre et du court-métrage amateurs, invente une nouvelle forme de cinéma grâce à la télévision. Intégrant la prestigieuse BBC, il dynamite de l'intérieur la forme journalistique et " documentaire " en mettant en cause les codes de narration et de représentation de l'actualité et de l'Histoire, de Culloden (1964) à Edvard Munch (1973) en passant par Punishment Park (1970). À la fin des années 1970, son travail s'oriente davantage encore sur la critique des médias, à travers des films hors normes, du Voyage (1983-1986) à La Commune (Paris, 1871) (1999), qui visent à conscientiser le spectateur sur ce qui lui est donné à voir quotidiennement par les médias de masse. De ce fait, le cinéaste a toujours rencontré des difficultés avec les chaînes de télévision internationales (Grande-Bretagne, Suède, France...) qui ont financé ses films, et a dû expérimenter des moyens de production et de diffusion alternatifs basés sur l'implication du citoyen. Watkins, en mettant en scène des événements oubliés par l'histoire officielle comme des faits socio-politiques contemporains, prône une insurrection médiatique qui prend aujourd'hui, avec l'expansion des médias numériques, une nouvelle dimension - les interrogations critiques de Watkins restant plus que jamais d'actualité. Cet ouvrage, qui bénéficie des contributions des meilleurs spécialistes internationaux, est la première monographie en français sur ce cinéaste majeur.
Depuis les années 1980, on assiste à un renouveau cinématographique et télévisuel du film en costumes dont témoignent des productions aussi diverses que Camille Claudel, Cyrano de Bergerac, La Reine Margot, Saint-Cyr, Le Pacte des Loups ou Un long dimanche de fiançailles pour le grand écran, et La Rivière Espérance, Le Comte de Monte-Cristo, Colette, Princesse Marie ou Les Rois maudits pour le petit écran. Cet ensemble, qui recouvre aussi bien des films d'auteur que des films populaires, des téléfilms unitaires que des miniséries et des feuilletons, a fait l'objet de très peu d'études en France. Sa forte intermédialité, sa volonté de reconstitution ou de célébration du passé, lointain ou proche, son esthétique muséale, ses fonctions mémorielles et identitaires permettent de l'identifier comme un genre spécifique du cinéma et de la télévision française contemporaine : la " fiction patrimoniale ", terme choisi en référence au heritage film anglo-saxon et en résonance avec l'engouement contemporain pour le patrimoine.Cet ouvrage se propose donc d'explorer les dimensions culturelles, esthétiques et historiques du genre, à travers ses manifestations cinématographiques et télévisuelles et les interactions entre les deux médias. Il analyse également la modification et la réappropriation du discours historique par ces films, ainsi que la construction des identités sexuées, et les relations entre la fiction patrimoniale et d'autres types de discours et de pratiques comme le tourisme, le fait divers, le théâtre de boulevard.