Pourquoi dit-on d'une femme, d'une œuvre d'art, d'une maison ou d'une robe qu'elles sont belles ? Quels sont nos critères esthétiques ? Pour répondre à quelques-unes de ces questions, ce volume fait le détour par des sociétés lointaines (de la Papouasie à l'Arctique, en passant par l'Inde), mais s'arrête aussi sur les sculptures d'"art brut" réalisées par d'anciens ouvriers, sur la manière dont nous choisissons nos vêtements, restaurons ou décorons nos maisons... Nous y apprenons que si, pour les Sulka de Papouasie, ce qui est beau est, avant tout, ce qui surprend, bouleverse, provoque de l'émotion, pour les Inuit comme pour les ouvriers français, la beauté est d'abord liée au travail bien fait, à la vaillance, à la convenance. Alfred Gell, quant à lui, avance que si les œuvres d'art du monde entier nous attirent et nous captent, c'est parce qu'elles sont l'aboutissement de tout un faisceau d'intentions : celles de leurs auteurs ou commanditaires, mais aussi de leurs modèles, usagers ou propriétaires.