Traduction, enquête, pédagogie, technologies. Fort d'une longue expérience de la traduction, l'auteur présente un examen critique des grands courants théoriques de la traduction pragmatique.Il en tire des recommandations méthodologiques concernant la qualité des traductions professionnelles.Pour l'auteur, le principal outil de contrôle de la qualité réside dans une approche pédagogique de la révision, approche pertinente aussi bien en milieu professionnel que dans l'enseignement.Enfin, conscient des progrès fulgurants des nouvelles technologies, il présidera l'introduction de la traduction automatique neuronale (TAN) dans son service. Mais, dans une démarche méthodologique visant à éviter les biais cognitifs nuisant à la qualité des résultats, le choix des textes figurant dans le corpus alimentant le moteur de TAN est revenu aux réviseurs du service et non aux seuls informaticiens de la plateforme de TAN.
Le genre en traduction, ouvrage classique de Sherry Simon, traite de la place de la traduction dans le féminisme et les études de genre (" gender "), mais aussi de l'influence du féminisme sur le travail de traduction et sur sa théorisation. Écrit en 1996, en plein essor des études culturelles anglo-américaines, l'approche historique et critique de Simon aborde les questions d'activisme littéraire et d'autorité en traduction. Contribution essentielle aux débats contemporains sur les modalités de transmission des textes et des cultures, il s'inscrit également dans une analyse des politiques de l'identité.Une introduction critique et une postface enveloppent la traduction de cet ouvrage. On y trouvera une présentation des Translation Studies anglo-américaines, du texte de Simon, ainsi qu'une boite à outils méthodologique illustrant les stratégies de traduction féministe du texte et un panorama des pratiques actuelles en France.
Depuis les années 70 et une mondialisation croissante, on observe une montée du multilinguisme dans la société, et celle-ci se reflète dans les séries, notamment celles des pays anglophones. Au sein de l'anglais, le français est particulièrement représenté et a le statut d'un invité de marque, du point de vue quantitatif (c'est la langue étrangère qui fournit le plus d'emprunts à l'anglais) comme qualitatif (on associe au français distinction, richesse culinaire, ou encore séduction).Dans les séries anglophones, la langue française est employée de manière prédominante, loin devant toute autre langue étrangère, mais cette situation linguistique est un vrai casse-tête pour les adaptateurs: comment traduire le français en français? Force est de constater que ces traducteurs savent très bien tirer leur épingle du jeu: la variété et la créativité des solutions adoptées forcent l'admiration et peuvent inspirer tout traducteur en devenir tout en divertissant l'amateur de séries TV.
Épistémologie et méthodologie de la traduction juridique
La juritraductologie est un nouveau champ d'étude interdisciplinaire fondée sur les sciences juridiques et les sciences du langage. Elle offre une grille de lecture innovante des vulnérabilités des personnes et des traductions dans un contexte de mondialisation. Toute personne, dès lors qu'elle se trouve dans un pays dont elle ne comprend, ni ne parle la langue, s'expose à des risques linguistiques pouvant avoir des répercussions juridiques. Toute traduction, dès lors qu'elle est apportée en justice, s'expose à ce que les critères retenus par le juge pour en apprécier la qualité ne coïncident pas avec ceux posés en traductologie. En croisant les approches juridique et traductologique, cet ouvrage poursuit deux objectifs principaux. Le premier est épistémologique,il démontre que la traduction du droit n'existe pas sans le droit de la traduction. Le secondest méthodologique, il fournit des formulaires pour guider, pas à pas, le processus de traduction deconcepts juridiques complexes.
L'ouvrage explore deux courants contemporains qui nourrissent l'approche linguistique de la traduction.Dans le courant fonctionnaliste, les outils utilisés peuvent être de nouvelles grammaires contrastives, de nouvelles méthodologies visant à la traduction du figement, de nouveaux concepts comme celui de " traducteur multicible " en traduction audiovisuelle, voire de nouvelles définitions remettant en cause des appellations comme celles de " realia " ou de " culturème ". De nouvelles réflexions peuvent servir à analyser les éléments constitutifs du discours, d'un texte politique par exemple. Enfin des ressources terminologiques multilingues récentes sont évoquées, comme en traduction médicale.Dans le courant plus sémantique, une étude sur la traduction de la métaphore dénonce le primat de l'ordre référentiel, une autre s'interroge sur la correspondance mécanique entre les prépositions, une troisième propose une méthode visant la maitrise des niveaux de langues en traduction technique.
Cet ouvrage se situe dans la lignée des recherches en didactique de la traduction de Michel Ballard, se concevant en partie comme une réponse à sa publication Traductologie et enseignement de traduction à l'Université (2009), tout en ouvrant la problématique à la francophonie. Abordant les filières LLCER, LEA et les Masters professionnels, il ouvre les perspectives épistémologiques vers la sociologie, l'histoire et la didactique contrastive. Les deux premières parties sont consacrées au contexte français, cernant les pratiques pédagogiques dans ces filières. Les deux dernières parties s'ouvrent à la francophonie, présentant des études de cas sénégalais, marocain et acadien et comparant les approches didactiques en Italie, en France, au Canada, en Belgique et au Vietnam. L'ouvrage mesure ainsi les enjeux de l'enseignement, didactique ou professionnalisant, dans des sociétés diglossiques. Il prend en compte également les évolutions technologiques (e-learning, cloud learning, oculométrie) qui renouvellent le champ depuis dix ans.
La présente publication est un recueil d'articles sur Vladimir Nabokov, auteur multilingue très célèbre mais dont le rôle en tant que traducteur et traductologue est trop peu connu (à l'exception de sa pratique de l'auto-traduction et de sa traduction littéraliste de Pouchkine). Ce volume a pour ambition de combler ce manque.Les articles explorent les différentes facettes des rapports de Nabokov avec la traduction, notamment la représentation de la traduction dans ses romans, Nabokov traducteur, traductologue ou traduit, ou encore la traduction comme commentaire.Différentes méthodologies sont convoquées (traduction, littérature comparée, anglistique, slavistique, linguistique) et les approches sont aussi bien théoriques que pratiques, que ce soit dans l'analyse de traductions publiées ou dans des traductions intersémiotiques (adaptation cinématographique ou théâtrale notamment).
S'il existe nombre de travaux consacrés à la traduction des métaphores et leur problématique transposition dans telle ou telle langue, la réciproque est encore à l'état embryonnaire.Pourtant, la mise en évidence de champs métaphoriques de la traduction plus ou moins étroitement articulés en système est de nature à éclairer le sens de l'opération traductive. Ces métaphores, nullement arbitraires, évoluant sous l'influence conjointe des données matérielles et des représentations, exercent probablement en retour une profonde influence sur les pratiques qui les suscitent ou les accompagnent.C'est dans cette perspective que François Géal a lancé en 2015 le projet TMT – Trésor des métaphores de la traduction –, base de données consultable sur internet. Si la collecte est destinée à se poursuivre dans les années qui viennent, le temps des premières analyses est venu.Après une première partie théorique, ce volume emprunte une perspective diachronique, puisant ses exemples dans la variété des aires géoculturelles, selon une approche foncièrement comparatiste.Mettant en lumière l'intérêt herméneutique de la métaphore, ces contributions jettent un nouvel éclairage sur l'histoire des traductions.
Les textes rassemblés dans cet ouvrage sont pour la plupart issus des rencontres Penser en langues – In Sprachen denken portés par le programme de traduction franco-allemand de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH) à Paris sous la responsabilité de Franziska Humphreys et grâce au soutien de la Fondation Robert Bosch, le DAAD (Office allemand d'échanges universitaires) à Paris et le Goethe-Institut à Paris. Sous forme de colloque, Penser en langues – In Sprachen denken s'est proposé d'ouvrir un lieu d'échange sur le statut accordé à la traduction dans la production et la diffusion des savoirs en sciences humaines et sociales. Les textes issus de ce projet placent, chacun à sa façon, la traduction au cœur de leur architecture et de leur élaboration et suivent les sentiers multiples d'une pensée de la traduction en rendant manifeste l'expérience du glissement sémantique et syntaxique que toute traduction engendre. Depuis la décision d'engager la traduction d'une œuvre jusqu'à sa publication dans un milieu éditorial donné, le travail de traduction s'inscrit dans un processus socio-culturel dans lequel les systèmes de valeurs spécifiques à chaque pays sont également transmis et réinterprétés. La traduction crée de nouveaux horizons conceptuels et élargit ceux qui existent déjà. Chaque traduction est ainsi un geste, un acte qui implique des décisions, opère des exclusions, établit des interprétations, crée des réalités discursives qui, par la suite, ont un impact significatif sur le développement des sciences humaines. L'introduction d'un auteur au sein d'un contexte intellectuel qui lui est étranger apparaît comme un événement discursif aux conséquences imprévisibles. Ce processus s'accompagne le plus souvent de frictions, de ruptures, de mésententes, de réécritures, de retraductions, qui sont elles-mêmes dotées d'une valeur épistémologique ou historique. La décision de traduire est prise à la suite de toute une série d'opérations textuelles dans lesquelles la traduction est reçue de différentes manières (par le biais d'articles, de critiques, de la littérature secondaire, de séminaires et de cours magistraux) et qui fissurent le paysage scientifique. Dans cette perspective, l'histoire des idées se présente comme l'histoire des traductions en insistant sur l'influence déterminante de la traduction sur l'émergence et la circulation d'une nouvelle terminologie et de nouvelles habitudes linguistiques. Dans quatre partie, le présent ouvrage met en évidence. que la traduction n'est pas seulement au service du texte original mais un acte poétique propre qui intervient dans le texte en l'interprétant et en le réinventant au niveau conceptuel et syntactique.
Égalité de droits, ouverture à la différence – deux exigences trop souvent bafouées dans les relations entre communautés culturelles, mais aussi entre les langues dans lesquelles ces cultures diverses s'enracinent. Mais si parler la langue de l'autre, lorsqu'elle est dominante, peut être "acte d'allégeance et de soumission" (Amin Maalouf), la situation est plus complexe lorsqu'il s'agit de traduction. C'est cette complexité qu'abordent, sous différents angles, dans différents contextes et différentes combinaisons de langues, les dix chapitres de ce volume. Rédigés tantôt en français tantôt en anglais (deux langues dominantes), certains textes développent des considérations théoriques; d'autres explorent les contraintes institutionnelles; d'autres encore commentent les astuces dont font preuve traductrices et traducteurs pour retrouver dans la langue cible la présence d'une langue ou d'une variété linguistique minorisée dans leur texte source. Tous "déploient, autant sur le plan théorique que critique, des expériences traductives et des réflexions traductologiques où l'une des langues de travail détient le statut de langue coloniale, impériale ou hégémonique. C'est au sein du rapport de forces instauré par cette coprésence des langues qu'opère la traduction, soit pour masquer le conflit, soit pour, au contraire, le mettre en évidence." (1363)
Si les idées de Christiane Nord séduisent tant d'étudiantes et étudiants, qui s'en servent volontiers pour commenter leur pratique et justifier leurs choix, c'est loin d'être un hasard. En effet, sa théorie, contrairement à beaucoup d'autres, peut être appliquée à tout type de textes, issus des domaines les plus variés. De plus, l'attention portée aux conditions de travail du traducteur professionnel et l'importance accordée aux consignes de traduction authentiques rencontrent les préoccupations des traducteurs et traductrices en herbe. Le succès de cette approche est par ailleurs lié au grand souci didactique de la théoricienne, qui s'intéresse aussi aux questions de formation et aux programmes universitaires. Le présent volume, avec ses multiples exemples et son glossaire, ne fait pas exception à la règle et constitue un véritable ouvrage de référence sur les approches fonctionnalistes de la traduction.Publié pour la première fois en 2008 chez Artois Presses Université, La traduction: une activité ciblée est le seul ouvrage de Christiane Nord traduit en français. Le volume étant épuisé, la réédition dans la jeune collection Truchements s'est imposée comme une évidence. L'édition présentée ici est une version revue de celle de 2008, augmentée par l'ajout d'un chapitre initialement rédigé en 2018 et inédit en français. Celui-ci poursuit l'histoire du fonctionnalisme que l'auteure s'emploie à retracer tout au long du livre. En outre, la bibliographie a été actualisée pour qu'y figurent les traductions aujourd'hui disponibles en français.La présente réédition entend rendre aux lectrices et lecteurs francophones l'accès à ce texte fondamental pour la recherche, l'enseignement et la pratique de la traduction, et ce, dans leur langue maternelle. À l'heure où la traductologie œuvre encore et toujours pour occuper la place qui est la sienne au sein des sciences humaines, c'est un honneur de rééditer Christiane Nord.
La traduction épistémique est celle qui transmet des savoirs. Son objectif est de convaincre le lecteur du bien-fondé du propos. C'est le troisième type de traduction encore peu étudié, à côté de la traduction littéraire ("poésie") et de la traduction spécialisée ("prose"). Elle a sa méthodologie propre.Philosophes, linguistes, philologues, historiens et littéraires réfléchissent ensemble sur les méthodes de traduire. Il s'agit de décloisonner les approches des traducteurs de domaines de savoir différents, et de fonder une approche commune, et cependant différente de toutes les autres qui sont basées sur le genre du texte à traduire. En effet, l'approche épistémique est issue de l'activité traduisante elle-même et de la mise en forme du sens (l'épistémique est analysé par opposition au pragmatique et au poétique).Cet ouvrage s'adresse non seulement aux traducteurs, mais aussi à tous ceux qui s'intéressent aux échanges interculturels à travers le temps, les langues, les philosophies et les domaines du savoir.