Prêter attention à la durée dans la littérature peut apparaître inattendu. Est-elle davantage, pour le roman, qu'un outil d'analyse narratologique ? Et plus largement le motif de l'instant n'a-t-il pas davantage d'intérêt, comme le montrent les études auquel il a donné lieu au cours des dernières années ?Ce volume voudrait montrer que, au-delà de ces représentations, la durée, entendue comme segment de temps limité et comme continuation indéfinie, est une notion centrale de la littérature de la modernité : du roman, du journal intime, mais aussi de la poésie. Elle conduit à s'interroger sur la représentation de l'existence humaine, entre grandeur et banalité. Elle pose la question du récit : comment le romancier peut-il figurer le flux du temps, sans trame ni repères, t ...
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Michel Braud — Fragments d'une poétique de la durée
Équilibre et déséquilibres du temps ordinaire Fabienne Bercegol, Dominique de Fromentin — Le leurre du bonheur dans la durée Renée-Paule Debaisieux — La durée comme abolition du temps dans Le Livre de l'impératrice Elisabeth (1908) de l'écrivain grec Constantin Christomanos Elena Manoliu, Amiel et Cioran — Variations sur la durée
La durée brisée de la modernité Jean-Yves Casanova — L'éternité rompue ou une durée hors d'haleine dans La Bèstio dóu Vacarés (La Bête du Vaccarès) de Joseph D'Arbaud Françoise Buisson — Durée(s) et impureté dans Le Bruit et la fureur de William Faulkner Frédéric Sayer — L'entropie dans le roman américain de la seconde moitié du vingtième siècle Valérie Capdevielle-Hounieu — Écriture de la durée et reconstruction historique dans l'œuvre de Jorge Semprún : perspectives individuelles et collectives d'une temporalité fragmentée
Le mouvement du temps Laurent de Lataillade — Narration et durée dans La Montagne magique Dominique Rabaté — " Ah, mais combien de temps croyez-vous que cela durera ? " Irrémédiable et inoubliable dans Voyage au Phare Suzanne Munsch — Une poétique de la durée pour une poétique de l'espace à travers les romans de Louis-Ferdinand Céline Eden Viana-Martin — La durée du voyage : navigation entre temps et espace chez Cendrars
Reconquérir la durée humaine Delphine Garnaud — " Durer, durer, / Dit l'eau " ou " l'illumination " de la durée chez Guillevic Marie-Antoinette Laffont-Bissay — " Au commencement, - mais au commencement il y a la fin " ou l'écrasement de la durée dans Egée, Judée ?
Prêter attention à la durée dans la littérature peut apparaître inattendu. Est-elle davantage, pour le roman, qu'un outil d'analyse narratologique ? Et plus largement le motif de l'instant n'a-t-il pas davantage d'intérêt, comme le montrent les études auquel il a donné lieu au cours des dernières années ?Ce volume voudrait montrer que, au-delà de ces représentations, la durée, entendue comme segment de temps limité et comme continuation indéfinie, est une notion centrale de la littérature de la modernité : du roman, du journal intime, mais aussi de la poésie. Elle conduit à s'interroger sur la représentation de l'existence humaine, entre grandeur et banalité. Elle pose la question du récit : comment le romancier peut-il figurer le flux du temps, sans trame ni repères, tout en écrivant encore un récit ? Et finalement, quel que soit le genre, elle constitue l'une des expériences centrales du sujet moderne, l'expérience d'un temps partagé et pourtant intime, celle d'un deuil à venir informulable.