Que demande-t-on ? Qu'est-ce qui se trouve en jeu lors de chacun de nos achats, de nos consommations, y compris culturelles ? Quel film voir ? La théorie économique dominante, considérant chaque individu comme un être rationnel, présuppose que son comportement est avant tout dicté par la recherche de son intérêt. Elle a imposé la conception d'une autonomie du désir du sujet, supposé s'orienter vers tous les objets de manière indépendante, et ne rechercher qu'une maximisation de sa satisfaction. Pourtant, les biens et les services ne gravitent pas librement autour de chaque individu, qui serait un parfait agent indépendant des autres humains, tel un souverain en possession de toutes les informations nécessaires pour effectuer ses choix. Tentant de saisir cette demande su ...
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Préface Introduction : PREMIÈRE PARTIE : L'HORREUR CULTURELLE (DU CÔTÉ DE L'OFFRE CINÉMATOGRAPHIQUE) Section A : Le discours et le marché Chapitre 1 : De la dépendance des offreurs de films La déclaration d'indépendance Définition du périmètre : de l'argent pour qui ? Les mêmes différents aiment les différents Chapitre 2 : De la légitimité de l'intervention publique envers les salles de cinéma Pourquoi municipaliser ? Quelle évaluation ? Chapitre 3 : Des idéaux pas très logiques Le cinéma, pour aider à vivre Le bon goût, la critique française et le reste du monde Chapitre 4: Des films du milieu aux extrêmes de la demande Toute moyenne peut en cacher une autre De quelques facteurs insuffisamment explicatifs du succès Section B : Comment ne pas répondre à la demande? (La pratique de l'offre cinématographique en France) Chapitre 5 : La mutation de l'offre des films français Évolution des genres cinématographiques Quels auteurs ? La demande des télévisions Chapitre 6 : L'inexistence d'une offre en France: le cinéma fantastique Chapitre 7: L'émergence d'un genre: les super héros Un sous-genre issu d'une sous-littérature? Quels ressorts à la demande ? Chapitre 8: Massacre à la machette (les raisons de perdre la raison) Un génocide historique Les causes de l'absence d'offre de longs métrages de fiction DEUXIÈME PARTIE : QUELLE DEMANDE ? Section C: La demande voilée Chapitre 9: De la théorie de l'offre aux effets de la demande La théorie économique de l'offre et la demande solvable L'olympisme économique Chapitre 10: Le marchand et le chaland Le pays où la vie est moins chère Le partage de la valeur ajoutée soustrait la valeur du partage Chapitre 11 : La rationalité relative relativise la notion de rationalité Raisons de croire Autour de la rationalité Chapitre 12: Opinions et croyances Manipulez-moi! Engagez-vous! Opinions et croyances Chapitre 13: Orienter la demande Du côté du marketing Les armes du marketing 8 Claude Forest quel film voir 3-12 4/12/09 17:19 Page 8 Section D: De quelques déterminants de la demande Chapitre 14: Du besoin De la nécessité sociale des besoins Du besoin – approches anthropologiques Du besoin – approches philosophiques Chapitre 15: Demande et fonctionnement neurobiologique Les cerveaux, le système nerveux et la culture Les neurones miroirs Chapitre 16: Du désir Cesser de contempler l'astre Au-delà de la psychanalyse Chapitre 17: Du mimétisme L'hypothèse de René Girard Bonheur aux faibles Chapitre 18: De la contagion mimétique à la concentration économique La demande hyperbolique L'insuffisance d'information est une information insuffisante De quelques mécanismes mimétiques Conclusion:
Que demande-t-on ? Qu'est-ce qui se trouve en jeu lors de chacun de nos achats, de nos consommations, y compris culturelles ? Quel film voir ? La théorie économique dominante, considérant chaque individu comme un être rationnel, présuppose que son comportement est avant tout dicté par la recherche de son intérêt. Elle a imposé la conception d'une autonomie du désir du sujet, supposé s'orienter vers tous les objets de manière indépendante, et ne rechercher qu'une maximisation de sa satisfaction. Pourtant, les biens et les services ne gravitent pas librement autour de chaque individu, qui serait un parfait agent indépendant des autres humains, tel un souverain en possession de toutes les informations nécessaires pour effectuer ses choix. Tentant de saisir cette demande surprenante, en s'intéressant particulièrement au cinéma l'auteur a tenté de décrypter le mécanisme fortement voilé qui la structure dans nos comportements, sur tous les marchés. En essayant de nourrir l'approche économique d'autres sciences, et notamment la sociologie, l'anthropologie, la neurobiologie et les travaux de René Girard, il a tenté de montrer que, loin d'être un sujet autonome décochant la flèche de son désir en direction d'un bien optimalement choisi, l'humain adopte au contraire un comportement totalement hétéronome, mimétique, son regard se portant d'abord sur un autre humain, médiateur souvent involontaire qui l'oriente à son insu vers un objet dont il est déjà possesseur. Si les produits offerts et les incantations autour de la " diversité " n'ont jamais été aussi nombreux, l'accroissement du nombre et de la rapidité des supports médiatiques a surtout provoqué l'accélération du processus mimétique, induisant une concentration accrue de la demande sur quelques biens, y compris culturels tels les livres, disques, ou films.