Le Limousin est depuis longtemps une terre d'élevage. Cette activité s'est précocement orientée vers la commercialisation de bœufs gras destinés surtout à la capitale. Cette activité prend une telle ampleur au 18e siècle qu'elle constitue la principale ressource économique de la province. L'exploitation judicieuse des caracté-ristiques naturelles de celle-ci – forte pluviosité, abondance de l'herbe, irrigation des prés de fauche – et l'utilisation de produits locaux abondants et d'un faible coût – foin, raves et châtaignes – permettent aux éleveurs d'engraisser les bovins à l'étable durant l'hiver et de fournir ainsi la capitale pendant les mois où les autres provinces comme la Normandie ne l'approvisionnent que faiblement. Cette méthode permet au Limousin de s'insérer ...
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Première partie : Les structures d'un pays de petite culture
Chapitre 1 : L'espace limousin
Chapitre 2 : Paysage rural et occupation du sol
Chapitre 3 : Posséder la terre
Chapitre 4 : Exploiter la terre
Chapitre 5 : Pratiques et productions agricoles
Deuxième partie : Innovation et économie de marché : la spécialisation bovine du Limousin au temps des Lumières
Chapitre 6 : Le Limousin, terre d'élevage 187
Chapitre 7 : L'élevage, une activité lucrative 207
Chapitre 8 : Les risques de l'élevage 241
Chapitre 9 : La primauté de l'élevage bovin 269
Chapitre 10 : Une manière d'innover au siècle des Lumières : la spécialisation bovine du Limousin
Conclusion générale
Le Limousin est depuis longtemps une terre d'élevage. Cette activité s'est précocement orientée vers la commercialisation de bœufs gras destinés surtout à la capitale. Cette activité prend une telle ampleur au 18e siècle qu'elle constitue la principale ressource économique de la province. L'exploitation judicieuse des caracté-ristiques naturelles de celle-ci – forte pluviosité, abondance de l'herbe, irrigation des prés de fauche – et l'utilisation de produits locaux abondants et d'un faible coût – foin, raves et châtaignes – permettent aux éleveurs d'engraisser les bovins à l'étable durant l'hiver et de fournir ainsi la capitale pendant les mois où les autres provinces comme la Normandie ne l'approvisionnent que faiblement. Cette méthode permet au Limousin de s'insérer avec succès dans le plus grand marché du royaume et de devenir le second fournisseur de celui-ci en bovins. En se démarquant de la préoccupation primordiale du siècle – la production de blés avant tout – l'élevage bovin limousin fait ainsi figure d'une spécialisation agricole impliquée dans l'économie de marché qui contraste avec la représentation traditionnelle de la province souvent décrite à travers le prisme de la misère, de l'archaïsme de ses pratiques agricoles et de l'isolement.