Prestiges de la jalousie

La Princesse de Clèves. Michel Leiris, Georges Bataille, Pierre Michon, Pascal Quignard
Dolorès LYOTARD
Collection
Objet
Date de publication
4 janvier 2013
Résumé
La littérature a fait de la jalousie un de ses paysages privilégiés.On sait ses signes, ses rites, sa dramaturgie. De faible ou forte teneur, son feu mental, sa misère morale sont balisés : amour jeté en pâture, rivalité, fiel, amertume, frénésie de la possession, chaux vive de l'envie. Carte du Tendre griffé en éros fauconnier.Or, sans manquer à telle cartographie, les œuvres lues ici obligent leur lecteur à sortir des sentiers battus. En leurs pages, se crayonnent des territoires puissants, mystérieux, entre eux si peu appariables, où l'innocence le dispute à la perversité, où, infaillible, l'intelligence scrute chaque faute de l'esprit, ouvre à sang la vanité humaine.Tous pourtant, ces écrivains, – Madame de La Fayette, Bataille, Leiris, Michon, Quignard – sont de mê ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
18.00 €
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Date de première publication du titre 4 janvier 2013
ISBN 9782757404157
EAN-13 9782757404157
Référence 115221-54
Nombre de pages de contenu principal 258
Format 14 x 24 x 0 cm
Poids 361 g

" Cadeau d'adieu "


La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette
Sine die


Michel Leiris / Georges Bataille
Judas


Pierre Michon
Jumeaux


Pascal Quignard
Nuit fossile

La littérature a fait de la jalousie un de ses paysages privilégiés.On sait ses signes, ses rites, sa dramaturgie. De faible ou forte teneur, son feu mental, sa misère morale sont balisés : amour jeté en pâture, rivalité, fiel, amertume, frénésie de la possession, chaux vive de l'envie. Carte du Tendre griffé en éros fauconnier.Or, sans manquer à telle cartographie, les œuvres lues ici obligent leur lecteur à sortir des sentiers battus. En leurs pages, se crayonnent des territoires puissants, mystérieux, entre eux si peu appariables, où l'innocence le dispute à la perversité, où, infaillible, l'intelligence scrute chaque faute de l'esprit, ouvre à sang la vanité humaine.Tous pourtant, ces écrivains, – Madame de La Fayette, Bataille, Leiris, Michon, Quignard – sont de même espèce : Preux de l'absolu, Pur-sang de l'âme, Coursiers de la chair.Ils aiment ; massacrent ce qu'ils aiment. S'affairent à styler le leurre d'une rivalité qu'ils veulent miroir de vérité, perpétuent contre eux-mêmes une inlassable vendetta. En nihilistes ardents, ils bataillent contre le néant qu'ils prisent au plus haut. Rejetons modernes de la Déception courtoise, ils savent tout du désir qui trahit, manque son objet à l'instant où il croit le saisir. Aussi, entre masques et aveux, orgueil, humiliation, se hâtent-ils de jeter sur l'amour l'ombre qui le fera mourir, diffament son Bien comme pour le sauvegarder, en défendre le secret, le protéger du Temps qui préempte sa cause.La jalousie, c'est l'œil de trop, l'œil d'excès propre à leur écriture. L'œil qui tente d'aveugler l'infini du désir, irradie ce chagrin de la limite, lequel, versé à cette illimitation qu'est la littérature, donne à la vie son air de légende, à la création, son prestige.

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