" Les femmes qui se parfument doivent être admirées de loin ": le mot d'ordre est quasi unanime à la fin du XIXe siècle. En écho au discours médical qui accuse les effluves artificiels de tromper sur la véritable nature et sur l'état de santé de la femme, les manuels de savoir-vivre de l'époque condamnent celles qui négligeraient les règles strictes concernant l'usage et le dosage des parfums. Pour les écrivains fin-de-siècle, le danger réside davantage dans le pouvoir addictif et lénifiant des senteurs féminines. Pris au piège de ces odeurs, les héros romanesques qui les respirent plongent dans des états seconds, dont seule la mort parvient – parfois – à les libérer.Le présent ouvrage étudie la façon dont dialoguent ces trois discours. Par l'analyse des romans Nana de ...
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Mise au parfum Voyelles liquides Sentir fort, sentir bon, sentir juste : aperçu des discours sociaux, scientifiques et littéraires autour de l'odeur au XIXe siècle
Le fauve sous la violette L'odeur du naturalisme Nana et l'odor di femina zolienne Le parfum de Nana et l'odeur d'alcôve L'envers du décor L'appartement, entre scène et serre Casser un chambellan
Notes de coeur Le nez de Maupassant Mariolle, ou l'échec de la création La séduction de Mme de Burne : l'iris et le fluide Les amours olfactives de Mme de Burne L'éveil à l'envol Au fil des jardins Mariolle créateur : de la " Vénus rustique " à la cocotte Mme de Burne, future Ève future
Le phonographe olfactif Une parole odorante Une séduction enivrante : Miss Evelyn Habal et Miss Alicia Clary L'autopsie de Miss Evelyn Habal L'autopsie de Miss Alicia Clary Le parfum de l'Andréide La Guerre des Deux-Roses Le parfum de l'Idéal
Bouquet final
Marta Caraion – Postface
Bibliographie sélective
" Les femmes qui se parfument doivent être admirées de loin ": le mot d'ordre est quasi unanime à la fin du XIXe siècle. En écho au discours médical qui accuse les effluves artificiels de tromper sur la véritable nature et sur l'état de santé de la femme, les manuels de savoir-vivre de l'époque condamnent celles qui négligeraient les règles strictes concernant l'usage et le dosage des parfums. Pour les écrivains fin-de-siècle, le danger réside davantage dans le pouvoir addictif et lénifiant des senteurs féminines. Pris au piège de ces odeurs, les héros romanesques qui les respirent plongent dans des états seconds, dont seule la mort parvient – parfois – à les libérer.Le présent ouvrage étudie la façon dont dialoguent ces trois discours. Par l'analyse des romans Nana de Zola, Notre cœur de Maupassant et L'Ève future de Villiers de L'Isle-Adam, cet essai se propose de montrer comment, au crépuscule du XIXe siècle, les présupposés sociaux et scientifiques concernant les odeurs composent l'imaginaire collectif dans lequel puisent les auteurs pour créer des héroïnes toujours plus séduisantes, menaçantes… et parfumées.