Poésie et illustration

Lise SABOURIN
Résumé
On peut mettre en doute la validité même de la notion d'illustration d'une poésie : superfluité, trahison, redondance, facilité ? Pourtant il s'agit d'une pratique fréquente, durable, renouvelée au gré de l'évolution des techniques. Illustrer, c'est enluminer, donner de la lumière à une œuvre littéraire par le recours à d'autres arts, le plus souvent visuels, mais aussi sonores, parfois gestuels, éventuellement scéniques. Illustrer, c'est souvent donner à comprendre sous l'angle d'une autre esthétique ce que le poème porte en soi, le révélateur iconique ou auditif décryptant les beautés secrètes du texte, permettant de mieux en saisir l'architecture interne. L'illustration peut aussi assurer une fonction de diffusion, voire de propagande, sur l'instant de la découverte, ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 16 février 2009
ISBN 9782864809753
EAN-13 9782864809753
Référence 112531-47
Nombre de pages de contenu principal 418
Format 16 x 24 x 2.3 cm
Poids 688 g

Lise SABOURIN — Préface

Aurélie KOSTKA — Le Roman de Monbrune ou les avatars de la création après Garin de Monglane

Miroslaw LOBA — Illustrer et traduire François Villon en polonais

Véronique DUCHÉ-GAVET — Marot illustré

Trung TRAN — Le texte poétique dans la geste iconographique du XVIe siècle : entre recueils illustrés et fables imagées

Richard CRESCENZO — Les Douze Fables de fleuves de Pontus de Tyard (1585) : peinture, rhétorique, poésie

Véronique ADAM — L'illustration dans la poésie baroque : du miroir de la poésie au reflet de la poétique

Paulette CHONÉ — Les prétendants d'Uranie ou le défi de l'illustration : à propos des gravures de l'Urania Victrix de Jacob Balde (1663)

Céline BOHNERT — L'illustration d'une fable poétique dans les Métamorphoses éditées par François Foppens (Bruxelles, 1677) : Adonis entre Ovide et Titien.

Jean-Pierre COLLINET — La Fontaine fabuliste : du texte en vers à l'image qui l'illlustre

Marie-Claire PLANCHE-TOURON — Poétique racinienne et arts visuels

Joanna AUGUSTYN — L'Escarpin égaré de l'Imagination : le frontispice des Bijoux indiscrets en 1748

Patricia MÉNISSIER — Les éditions illustrées de La Henriade

Catriona SETH — Les illustrations de L'Almanach des Muses

Olivier CATEL — L'Agro romano de Chateaubriand illustré par Maxime Dethomas

Barbara T. COOPER — La Jeanne d'Arc de Soumet et son frontispice

Nicolas WANLIN — Des vignettes romantiques à l'illustration selon Gautier (1832-1838)

Marie-Hélène GIRARD — Gautier et l'illustration ou Le " dada de la beauté typographique "

Laurence RICHER — " La fin du monde est mon seul rêve " ou la légende du Juif errant autour de Gustave Doré

Valentina PONZETTO — Namouna et Fortunio : des poèmes de Musset à l'opéra-comique.

Philippe ANDRÈS — Banville et l'Almanach de la Société des Aquafortistes (1865)

Lise SABOURIN — Bellenger, illustrateur des Destinées : une lecture de Vigny en 1898

Clara DEBARD — Deux tempéraments artistiques face aux Fleurs du mal : Rodin et Matisse

Joseph-Marc BAILBÉ — Portraits de peintres et de musiciens dans Les Plaisirs et les jours de Proust

Stéphanie DEPOISSE — Apollinaire et Picasso : les frontispices d'Alcools et Calligrammes ou les exigences de la collaboration

Régis TETTAMANZI — Cendrars, Kisling et La Guerre au Luxembourg

Béatrice TANÉSY — Poésie et dessin dans les Cahiers valéryens : échos d'une pensée

Madeleine BERTAUD — Que nos instants soient d'accueil, poèmes de François Cheng, interprétés par Francis Herth

On peut mettre en doute la validité même de la notion d'illustration d'une poésie : superfluité, trahison, redondance, facilité ? Pourtant il s'agit d'une pratique fréquente, durable, renouvelée au gré de l'évolution des techniques. Illustrer, c'est enluminer, donner de la lumière à une œuvre littéraire par le recours à d'autres arts, le plus souvent visuels, mais aussi sonores, parfois gestuels, éventuellement scéniques. Illustrer, c'est souvent donner à comprendre sous l'angle d'une autre esthétique ce que le poème porte en soi, le révélateur iconique ou auditif décryptant les beautés secrètes du texte, permettant de mieux en saisir l'architecture interne. L'illustration peut aussi assurer une fonction de diffusion, voire de propagande, sur l'instant de la découverte, puis au fil du devenir éditorial. Parfois, c'est au prix d'une mutation esthétique surprenante qu'un dessinateur ou un musicien porte à la connaissance de nouveaux publics une œuvre perçue comme déjà datée, leurs créations pouvant devenir emblématiques de sa réception. De ce fait, l'histoire littéraire et artistique que brossent, touche après touche, les vingt-sept contributeurs de ce volume, de Villon et Marot à la Pléiade et à la poésie baroque, de La Fontaine et Racine à Voltaire et Diderot, de Chateaubriand et Soumet à Musset, Vigny, Gautier, Baudelaire et Banville, d'apollinaire, Proust, Cendrars et Valéry à François Cheng, en abordant les questions spécifiques à l'emblème, au frontispice, à l'almanach, à la vignette, apporte beaucoup à la compréhension de ce relais des imaginaires, finalement essentiel à l'alliance de la poésie et de l'illustration.

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