Tracés, n° 27/2014

Penser avec le droit
Guillaume CALAFAT,Arnaud FOSSIER,Pierre THÉVENIN
Revue
Tracés
Editeur
ENS Editions
Date de publication
24 novembre 2014
Résumé
Volontiers entretenu par les juristes, le postulat de l'autonomie du droit et de son " isolement " absolu vis-à-vis du monde social, a longtemps dissuadé les sciences humaines d'appréhender la pensée juridique pour elle-même. Inversement, les facultés de droit – en France tout particulièrement – se montraient d'ordinaire réticentes à intégrer les apports de la sociologie, de l'anthropologie ou de l'historiographie dans leurs cursus. Depuis une vingtaine d'années environ, on assiste à de sensibles évolutions, qui voient les sciences sociales s'aventurer franchement sur le terrain du droit et prendre en charge des questions qui touchent aussi bien aux usages du droit qu'à son fonctionnement spécifique et technique.En offrant un aperçu de cette reconfiguration actuelle des ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
15.00 €
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ISSN 17630061
Date de première publication du titre 24 novembre 2014
ISBN 9782847885828
EAN-13 9782847885828
Référence 118087-46
Nombre de pages de contenu principal 268
Format 15 x 23 x 1.1 cm
Poids 432 g

Éditorial
Guillaume Calafat, Arnaud Fossier et Pierre Thévenin, " Droit et sciences sociales : les espaces d'un rapprochement ".

Articles
Arnaud Esquerre, " Comment la sociologie peut déplier le droit " ;
Francesca Musiani et Pierre Gueydier, " Le droit comme gestion de l'incertitude. L'infraction de " défaut de sécurisation " dans Hadopi " ;
Guillaume Richard, " Peut-on dépasser le droit civil ? Les controverses juridiques autour de la réparation des dommages de guerre (1914-1919) " ;
Baudouin Dupret, " Le code en tant qu'accomplissement pratique. Respécification ethnométhodologique et cas d'étude égyptien ".

Notes
Thibaud Lanfranchi, " L'invention du droit en Occident. Une lecture d'Aldo Schiavone " ;
Vincent-Arnaud Chappe, " Le droit au service de l'égalité ? Comparaison des sociologies du droit de la non-discrimination française et états-unienne " ;
Arthur Vuattoux, " Gender and judging, ou le droit à l'épreuve des études de genre " ;
Anna Zielinska, " Les droits de l'homme : un cas limite pour le positivisme juridique " ;
Sonia Desmoulin-Canselier, " Du droit comme discours et comme dispositif. À propos de Rémy Libchaber, L'ordre juridique et le discours du droit " ;
Liora Israël et Jean Grosdidier, " John Dewey et l'expérience du droit. La philosophie juridique à l'épreuve du pragmatisme ".

Traductions
Nicola Lacey, " Gouvernement-manageur et citoyens-consommateurs. Le cas du Criminal Justice Act 1991, (entretien introductif et traduction : Pierre Thévenin) " ;
Paolo Napoli, " Indisponibilité, service public, usage. Trois concepts fondamentaux pour le 'commun' et les 'biens communs', (traduction : Arnaud Fossier ; introduction : Michele Spanò) ".

Entretien
Guillaume Calafat et Arnaud Fossier, " Entretien avec Pierre Lascoumes : Le droit en situation ".

Volontiers entretenu par les juristes, le postulat de l'autonomie du droit et de son " isolement " absolu vis-à-vis du monde social, a longtemps dissuadé les sciences humaines d'appréhender la pensée juridique pour elle-même. Inversement, les facultés de droit – en France tout particulièrement – se montraient d'ordinaire réticentes à intégrer les apports de la sociologie, de l'anthropologie ou de l'historiographie dans leurs cursus. Depuis une vingtaine d'années environ, on assiste à de sensibles évolutions, qui voient les sciences sociales s'aventurer franchement sur le terrain du droit et prendre en charge des questions qui touchent aussi bien aux usages du droit qu'à son fonctionnement spécifique et technique.En offrant un aperçu de cette reconfiguration actuelle des rapports entre droit et sciences sociales, ce numéro laisse entrevoir quelques dynamiques et chantiers de recherches prometteurs. Plusieurs contributions pointent la manière dont la pensée critique a pu s'enrichir en envisageant le droit non plus comme un simple instrument de domination, mais bien plutôt comme une ressource mobilisable pour qualifier, analyser et contester une situation. D'autres montrent que ce changement de perspective s'accompagne d'une meilleure maîtrise, par les sciences sociales, des opérations du droit (fiction, qualification, etc.) et des spécificités du raisonnement juridique.Pour mieux saisir le droit, il semble dès lors utile, d'une part, de réconcilier ses usages politiques avec l'analyse de l'outillage technique et formalisé des juristes; d'autre part, de mieux distinguer les différentes formes de normativité, autrement dit de faire l'histoire comparée du concept et des mutations du droit.

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