En guerre contre la modernité occidentale et revendiquant sa différence avec une violence pamphlétaire, Jean-Marie Gustave Le Clézio a souvent été perçu comme un transfuge usurpant la culture indigène voire un renégat parmi les siens. Délaissant cette tentation initiale qui tendait à faire de lui un Indien égaré parmi les Occidentaux, il élabore à partir des années 1980 un mythe familial fondé sur l'identification avec l'ancêtre.La lecture proposée ici est centrée sur ce dialogue constant, insistant, difficile jusque dans ses moments d'euphorie, entre un Le Clézio en rupture d'Occident et cet Autre non occidental qu'il découvre d'abord chez les Amérindiens du Panama et du Mexique. Un dialogue de caractère autobiographique et autofictionnel qui conduit l'écrivain ensuite ...
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En guerre contre la modernité occidentale et revendiquant sa différence avec une violence pamphlétaire, Jean-Marie Gustave Le Clézio a souvent été perçu comme un transfuge usurpant la culture indigène voire un renégat parmi les siens. Délaissant cette tentation initiale qui tendait à faire de lui un Indien égaré parmi les Occidentaux, il élabore à partir des années 1980 un mythe familial fondé sur l'identification avec l'ancêtre.La lecture proposée ici est centrée sur ce dialogue constant, insistant, difficile jusque dans ses moments d'euphorie, entre un Le Clézio en rupture d'Occident et cet Autre non occidental qu'il découvre d'abord chez les Amérindiens du Panama et du Mexique. Un dialogue de caractère autobiographique et autofictionnel qui conduit l'écrivain ensuite vers l'Afrique et les Mascareignes à la recherche d'un autre Autre, l'ancêtre familial transformé en totem privé, avec lequel il s'identifie dans une démarche de répétition intemporelle et décalée. Ce passage de l'Indien à l'ancêtre est au cœur même de cet essai.