Il y a plus d'un demi-siècle, un ouvrage d'E. E. Evans-Pritchard, consacré à l'étude de la causalité et de la divination, attirait à nouveau l'attention sur les sociétés zandé et nzakara. L'ouvrage se propose de prolonger ces analyses, toujours à partir de recherches conduites sur place, en Afrique centrale. On essaie d'y montrer que, pour ces sociétés, rien n'est identique : qu'une infinité d'existants singuliers, hiérarchisés à l'infini, s'accommode d'un univers foisonnant de causes ; que l'"œil du destin" (Zàgi kánà) – ou du monde – confirme ces êtres dans leur hiérarchie, qui est leur lien ; que tout ce qui n'est pas constitué tel est désordre du monde et, littéralement, vain ; que l'action de l'homme peut seule instituer l'identité, composer avec les différences et ...
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Il y a plus d'un demi-siècle, un ouvrage d'E. E. Evans-Pritchard, consacré à l'étude de la causalité et de la divination, attirait à nouveau l'attention sur les sociétés zandé et nzakara. L'ouvrage se propose de prolonger ces analyses, toujours à partir de recherches conduites sur place, en Afrique centrale. On essaie d'y montrer que, pour ces sociétés, rien n'est identique : qu'une infinité d'existants singuliers, hiérarchisés à l'infini, s'accommode d'un univers foisonnant de causes ; que l'"œil du destin" (Zàgi kánà) – ou du monde – confirme ces êtres dans leur hiérarchie, qui est leur lien ; que tout ce qui n'est pas constitué tel est désordre du monde et, littéralement, vain ; que l'action de l'homme peut seule instituer l'identité, composer avec les différences et, de surcroît, donner aux conséquences un sens.