Pour la première fois, les parties du discours — phonétique, morphologie nominale et verbale, syntaxe — de l'ancien occitan sont rassemblées dans un ouvrage unique.
Antoine Meillet. Regards linguistiques et historiques sur sa vie et son œuvre
Dans l'histoire de la linguistique, le Français Antoine Meillet (1866-1936) occupe une place très importante. Professeur à l'École pratique des hautes études et au Collège de France, célèbre comparatiste et spécialiste de quasiment toutes les langues indo-européennes, il fut considéré comme un maître des études linguistiques. Aujourd'hui encore, il est par ses travaux presque unanimement reconnu comme une figure incontournable de la discipline linguistique.Consacré à la vie et l'œuvre de Meillet, ce numéro propose des réflexions à la fois linguistiques et historiques, des réévaluations mises à jour des apports de ses orientations significatives (la linguistique grecque, la linguistique arménienne, les études homériques) et des contributions abordant des aspects encore peu traités de son œuvre, notamment son rôle d'historien de la linguistique ou ses très nombreux comptes rendus comme source pertinente d'analyse.
Le colloque de la Société d'Onomastique qui s'est tenu en 2019 à Perpignan est l'occasion d'approfondir et d'actualiser une longue tradition de recherche sur l'onomastique du nord de la Catalogne (Roussillon, Vallespir, Conflent, Cerdagne, Capcir), du Moyen Age au XXIe siècle. Les changements socio-économiques et démographiques ainsi que la situation linguistique, dans une région où la pratique du catalan a diminué sur les dernières décennies, ont entraîné des changements sur l'onomastique. Les études sur les patronymes et les toponymes révèlent que l'onomastique est l'un des éléments les plus visibles de l'identité catalane de ce territoire.
Territoires et discours du transfrontalier - Entre réalités du terrain et rhétoriques institutionnelles
Les contributions de ce numéro de la revue Semen interrogent la notion du transfrontalier par les discours institutionnels, les pratiques sociales et la communication dans des contextes européens et internationaux. Il est question de spécificités du milieu transfrontalier, d'interactions territoriales, de besoins, d'attentes et de dispositifs, de complexité culturelle à différents niveaux. Tous ces aspects révèlent des enjeux communicationnels, variablement problématisés par les travaux présentés. Si la quête d'une " valeur du transfrontalier " émerge, les mobilités, les échanges, les médiations ou encore les identités sont les acteurs d'une dynamique sémiotique fortement symbolique.
Cette grammaire basque du " bon usage " navarro-labourdin expose le plus complètement et clairement possible, selon un plan simple et dans les limites d'un manuel facile à consulter, les caractères principaux de la langue basque en général, et en particulier ceux du domaine dialectal choisi, le tout dans une perspective historique. Ces caractères linguistiques, peu nombreux en phonétique et prononciation, sont considérables pour la morphologie, la syntaxe et le verbe. Ces derniers diffèrent et vont même jusqu'à s'opposer à ceux des langues environnantes, romanes issues du latin comme le français et l'espagnol, ou autres comme l'anglais, l'allemand et les langues slaves. Durant une très longue période le basque n'est connu que de manière très incomplète par des inscriptions antiques et par de nombreuses, mais brèves, citations -surtout toponymiques- de la période médiévale. L'espace dialectal actuel dit " navarro-labourdin " voire " aquitain " décrit dans ce manuel a vu naître, à la Renaissance et à l'époque classique, les premiers livres en langue basque ainsi qu'une description précise de sa grammaire et les premiers pas de sa lexicographie.
Si certains États ont imposé leur civilisation, au fil des victoires militaires, les langues possèdent cependant leur autonomie de développement. Le facteur linguistique transcende la Cité tandis que le pouvoir et la puissance ne s'accompagnent pas toujours d'un surcroît de rayonnement culturel.Cet ouvrage collectif confronte les enjeux traditionnels de conflit aux espaces francophones. Nombre d'entre eux vivent sous tension, selon des lignes de fracture séculaires, aussi géopolitiques que sociales ou linguistiques.Les contributions scientifiques rassemblées ici commencent par rappeler que la colonisation et les indépendances ont structuré les paramètres socio-linguistiques, selon un phénomène de "?conservation-suppression?". En seconde étape, ce livre s'intéresse aux enjeux de sécurité sur le continent le plus francophone?: l'Afrique. Toutefois, d'autres crises, certes moins violentes, caractérisent les aires francophones, sur fond de coexistence multilinguistique (la Suisse du Röstigraben, par exemple). Au final, nous nous penchons sur les virtualités prometteuses offertes par la Francophonie institutionnelle à travers l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 68.0px; text-align: justify; font: 8.5px 'Fedra Serif B Pro'; color: #fff293}p.p2 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 68.0px; text-align: justify; text-indent: 11.3px; font: 8.5px 'Fedra Serif B Pro'; color: #fff293}span.s1 {letter-spacing: -0.1px}span.s2 {font: 8.5px Helvetica; letter-spacing: -0.1px}span.s3 {font: 8.5px Helvetica}span.s4 {letter-spacing: 0.1px}Suite au colloque qui s'est tenu à Aix-en-Provence en juin 2015, intitulé "Matériaux pour l'établissement de grammaires descriptives du fuṣḥā écrit contemporain. Entre norme(s) et pratiques au cours des 50 dernières années", ce recueil propose d'ouvrir la réflexion sur la langue arabe écrite contemporaine et, plus particulièrement, sur ce qui est réputé dans le monde arabe comme étant du fuṣḥā écrit contemporain (Contemporary Written Fuṣḥā – CWF).À partir de données nouvelles, en termes de faits de langue, provenant d'un travail sur corpus écrits (littérature, presse, blogs, etc.) issus de divers supports (papier ou internet), ce recueil propose l'analyse de quelques aspects de cet arabe écrit contemporain. L'objectif est de rendre compte des évolutions notables de cette variété de langue, qui intéressent au premier chef la syntaxe, mais qui relèvent tout aussi d'évolutions sémantiques et d'usages sociolinguistiques.
Entre mythes, orientalisme et constructions identitaires
Mystérieux "Touran": si ce terme, qui renvoie à une région mal définie d'Asie centrale, est aujourd'hui mal connu en France, son usage est plus répandu dans d'autres pays, où il reste étroitement associé à une nostalgie folkloriste, voire à un programme politique nationaliste. Dans ce contexte, il désigne souvent un foyer originel fantasmé et ses habitants, les "Touraniens", apparaissent à la fois comme des ancêtres glorieux et des figures tutélaires pour l'avenir. Comment le terme Turya, issu du corpus avestique et de l'épopée iranienne du Shah nama (xie siècle), finit-il par désigner en Europe, à partir de la fin du xviiie siècle, une hypothétique famille de langues, un groupe de peuples, voire une "race" humaine imaginaire? Cet ouvrage propose la première étude transhistorique et transnationale du terme "Touran" et de ses usages depuis la Haute Antiquité jusqu'à nos jours, en Europe, en Asie centrale et en Turquie.
Le vif débat théorique autour de la traduction littéraire voit dans le genre poétique son meilleur banc d'essai. Si l'œuvre en prose lance au traducteur des défis substantiels, la traduction du texte poétique doit affronter des questions suprêmes : tissage original entre mètre, syntaxe, rythme et prosodie, conjugaison des " portées " formelle et sémantique. Ce volume entend approfondir la traduction de la poésie tantôt comme labeur et pensée des poètes eux-mêmes, tantôt comme interpellant la fibre poétique des traducteurs. Les textes réunis ici s'organisent en deux sections. La première, " Le poète traducteur: dialogues " réfléchit aux témoignages et pratiques des poètes faisant également oeuvre de traduction, de Mallarmé à Bonnefoy et Quignard, d'Eugenio de Andrade à Gellu Naum, de Giorgio De Chirico à Beppe Fenoglio et Mario Luzi. La seconde section, " Le traducteur poète: apologues ", mesure l'exigence de créativité imposée au traducteur face à Baudelaire, Rimbaud, Keats, Fondane, mais aussi à Olive Senior, Cecilia Mereiles, Donata Berra, Attilâ Ilhan. Cette " reconnaissance infinie " (Magritte) de deux approches transitives de la poésie éclaire donc de feux croisés les diverses expériences menées tant par les poètes traducteurs que par les traducteurs poètes.
En Europe, au cours du XX° siècle, les langues d'enseignement ont généralement été, dans la plupart des pays, des langues d'Etat. Certes, s'il existe des textes concernant la lutte contre la discrimination des minorités et en faveur de l'enseignement dans leur langue - notamment la Convention de l'Unesco du 14/12/1960 -, il faudra néanmoins attendre le dernier quart du siècle pour que les gouvernements prennent conscience du problème.Sous l'impulsion de l'Union européenne et, surtout, du Conseil de l'Europe qui élabore la "Charte des langues régionales ou minoritaires" en 1992, les minorités linguistiques vont voir reconnaître leurs droits - en particulier, dans le domaine éducatif -, mais de façon inégale sur l'ensemble de l'Europe. Tous les pays de l'Union européenne n'ont effectivement pas signé la Charte, ou l'ont signée sans la ratifier, et ceux qui l'ont signée et ratifiée ne l'appliquent d'identique manière...Face à une telle dispersion des pratiques et des perceptions, il convenait donc de proposer un ouvrage susceptible de proposer, enfin, une véritable cartographie des politiques linguistiques et langues autochtones d'enseignement dans l'Europe des vingt-sept.
Sur le territoire de Mayotte, petite île française de l'océan Indien, deux langues locales, l'une d'origine bantoue, le shimaore, l'autre d'origine malgache, le kibushi cohabitent avec la langue officielle et de la scolarisation, le français. Ce volume, en rendant compte aussi d'expériences et de travaux qui ont été menés dans d'autres pays ou dans des régions dont les situations linguistiques ressemblent à celle de Mayotte, éclaire la situation linguistique mahoraise et contribue à approfondir le débat sur les rapports entre plurilinguisme, politique linguistique et éducation.
Le quatrième volume de l'Atlas linguistique et ethnographique normand est consacré à la Normandie, soit les cinq départements normands : Eure, Seine-Maritime, Manche, Calvados et Orne (amputée du Perche qui figure dans l'Atlas linguistique de l'Île-de-France et de l'Orléanais) ; il s'inscrit dans une collection riche de plus de 70 volumes publiés qui a pour but de collecter et de décrire les variétés dialectales des régions de France répertoriées par aires géographiques et qui, bien qu'en voie de disparition, sont révélatrices des cultures qui les sous-tendent.