Jean-Michel Maulpoix
Vie commune ou vie promise ?
PREMIERE PARTIE
ENFANCE
Amandine Le Goff
" La poésie arrive partout "
Claire Fessart
L'enfance de l'art, ou la poésie à la craie selon Guy Goffette
Maëva Journo
Le roman de l'enfance. Un été autour du cou
Jean-Pierre Lemaire
Au lycée Henri IV
Anthologie Enfance
O Caravelles
Crépuscule, 3
Printemps bleu
Les enfants qui glissent dans nos paroles
Cuisine est mot de pluie
Le Pressoir du Temps
DEUXIEME PARTIE
PARTANCE
Marion Scheffels
" Un poème devrait montrer un chemin
et s'il ne le fait pas, à quoi bon ? "
Mariane Borie
Voyage en Nomadie. D'un exil à l'autre
Laurence Patarit
À la recherche de la vie promise
Pierre Loubier
Guy Goffette au Chantier de l'élégie
Jacques Reda
Un kilomètre à pied
Anthologie Partance
Adieu châteaux
Maison, 2
Maison, 11
Tolstoï
Faux départ
Passant comme la pluie I
TROISIEME PARTIE
ROMANCE
Amandine Le Goff et Marion Scheffels
" Les poèmes d'amour ne peuvent être que tristes "
Laure Delaine
L'œil de Goffette
Anaïs Pournin
L'amour en passant
Solène Ubino
Pour une poétique de la simplicité, " Le Pêcheur d'eau "
Gérard Noiret
Un coup de chapeau en passant
Anthologie Romance
L'attente
Chanson de la dernière chambre
Passant comme la pluie V
QUATRIEME PARTIE
CONFLUENCES
Charlotte Duc
" Beaucoup d'êtres me touchent, pas les personnages mais les êtres. Les vivants. "
Sylvie Choquet
Les " Dilectures " de Guy Goffette ou la cuisine agrandie
Colette de Bonnafos
L'Autre Verlaine et Verlaine d'ardoise et de pluie
David Gibert
Le pinceau et la plume
Pierre Bergounioux
Poésie du Septentrion
Anthologie Confluences
La visite de Rembrandt
Défense de Verlaine
Sur l'étagère
Fantaisie sur un air connu pour Charles-Albert Cingria
Prière pour aller au paradis avec Jammes
Bibliographie et études
Crédits
Il est peu d'œuvres poétiques contemporaines qui invitent autant que celle de Guy Goffette à poser radicalement la question de l'expression lyrique. Tous les ingrédients que la tradition répète à loisir, en effet, sont là : expression du sentiment, aspiration à l'idéal, mélancolie, déploration du temps passé ou perdu, primauté de la voix et valorisation des ressources musicales du langage… Or nous sentons bien que chacun de ces motifs est trop stéréotypé ou trop vague pour rendre compte des subtils enjeux de cette écriture. Pour y voir un peu clair, il faut aller plus loin : chercher vraiment à entendre ce que la poésie réclame et ce pourquoi elle porte plainte.Il convient d'observer tout d'abord que la parole poétique de Goffette entre plus directement et vivement dans l'intime que tout autre. Elle ne l'exprime pas, elle le traque, le débusque, le poursuit parmi ses contradictions et ses jeux de masques, ses leurres, ses faux-semblants, ses bonnes et ses mauvaises consciences… Elle interpelle, questionne, insiste, malmène ; elle tutoie et rudoie, elle parle du " je " comme d'un autre ; elle y met la plume comme on y met le fer, avec l'espoir qu'il accouche d'une vérité.Cette vérité concerne moins le poète que son lecteur dont la figure se trouve curieusement prise au beau milieu de cette espèce d'intime scène de ménage dont le sujet lyrique est le théâtre. C'est de la vie commune, dans les deux sens du terme, qu'il est ici question… Du sort de tous et de chacun tel qu'il se connaît décousu et tel qu'il aspire à une chimérique unité La poésie lyrique regarde l'existence dans l'angle du sentiment et demande : qu'est-ce que la vie d'un homme, avec ses " amours de bric et de broc, toujours plus ou moins contrariées " ?Ainsi donne-t-elle à entendre de combien de lignes de fuite, de bosses et de creux, une existence humaine est faite, ce qu'elle suppose de prétentions éconduites et d'espérances déçues. Si le Temps ainsi presse sur l'âme et la fait gémir dans le noir, si l'avenir jamais ne tient ses promesses, c'est que nous sommes travaillés d'étranges désirs, peu cohérents, mal explicables, et qui nous conduisent si souvent à trahir l'amour même que nous aurions bien mauvaise grâce à déplorer qu'il nous manque !À travers sa fièvre de comparaisons et de métaphores, l'écriture lyrique de Guy Goffette semble à la recherche d'une image, d'une formule ou d'une clef, qui la délivrerait enfin de son mal en le nommant une fois pour toutes… Mais un tel salut ne vient pas. Les mots ne sont que de l'herbe sèche que l'on arrache, ou des poignées de sable que l'on jette au vent. L'écriture ne peut que " remâcher " indéfiniment ses larmes. En vers ou en prose, elle est contrainte de déchirer et repriser les mêmes phrases tristes et coupables. Telle est la punition du poète-Pénélope qui attend en vain le retour du sens et de la pureté perdue !La poésie de Guy Goffette diagnostique cruellement l'incurable maladie dont souffre la vie commune. Nous autres, frères humains, sommes un bien curieux mélange de liens et de coupures ! Comme la poésie même en ses filages et ses césures… Tout poème est un " manteau de fortune ", un canevas de fuites et d'attaches. Partance : tel pourrait être, en définitive, sous la plume de Goffette, le mot-clef du mal-être. Comme on le dit d'une vieille barque accrochée à la rive, que le courant aspire, et qui tire en vain sur sa corde…Merci aux étudiants du master professionnel Rédaction et Edition de l'Ecrit (REDE) d'avoir accompagné Guy Goffette et son œuvre, toute une année durant, le temps de concevoir et mener ce livre à son terme. Et merci au poète de les avoir accueillis avec tant d'amicale attention.