Imaginaire de l'insolite et problématique identitaire dans les lettres belges francophones : un nouveau fantastique ?

Baccary SARR
Date de publication
23 septembre 2021
Résumé
On a coutume, lorsqu'il est question de littérature fantastique en Belgique francophone, d'avoir aussitôt à l'esprit les noms de Jean Ray, de Thomas Owen, de Franz Hellens, de Marcel Thiry, de Gaston Compère ou de Michel de Ghelderode. Tous ces écrivains ont, en effet, exploré le domaine, au point de faire considérer le fantastique comme un des traits spécifiques de la littérature belge. Des peintres comme Paul Delvaux et René Magritte, pour ne citer que les plus connus, ont, eux aussi, mais selon d'autres voies, donné à voir une forme de fantastique: leur "réalisme magique" éclaire ainsi le réel de façon éminemment poétique et transfigure le quotidien.Dans les années de crise d'identité des lettres belges d'après-guerre, un certain nombre de fictions romanesques semble ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 23 septembre 2021
ISBN 9782875622839
EAN-13 9782875622839
Référence 125553-96
Nombre de pages de contenu principal
Format 16 x 24 x 0 cm
Poids 300 g

Introduction générale

Première partie. Esquisse d'une approche théorique de quelques variations du fantastique dans la littérature française de Belgique  11

i. Le fantastique entre réalité sociologique  et élaboration du littéraire : ou comment l'imaginaire culturel irrigue la fiction  15

ii. Un imaginaire de l'insolite comme terreau  de la fiction  31

Seconde partie. Le déracinement à l'œuvre  41

iii. La fiction : un espace de la perte du sujet  47

1. L'être de fiction est-il un personnage déraciné ?  47

2. Dynamique de la fissure et dépossession du sujet  52

3. Guy Vaes et Jean Muno : le " moi " inhabitable  60

4. Dire la déroute du quotidien  65

iv. Liberté du sujet et autogenèse du " moi "  75

1. Dulle Griet ou la monstruosité au travail  75

2. Théâtraliser le " je " par les jeux narratifs  80

3. Ripple-Marks et Octobre Long dimanche : le " moi " comme événement et vertige de l'instant 87

v. L'écriture : une patrie ambiguë  95

1. Énonciation et ambiguïté narrative chez Jacqueline Harpman et chez Dominique Rolin                       95

2. Le narrateur : une gravitation complexe de doubles  106

3. Terre d'asile et l'ambivalence du drame de l'écriture  112

Conclusion générale

Bibliographie

On a coutume, lorsqu'il est question de littérature fantastique en Belgique francophone, d'avoir aussitôt à l'esprit les noms de Jean Ray, de Thomas Owen, de Franz Hellens, de Marcel Thiry, de Gaston Compère ou de Michel de Ghelderode. Tous ces écrivains ont, en effet, exploré le domaine, au point de faire considérer le fantastique comme un des traits spécifiques de la littérature belge. Des peintres comme Paul Delvaux et René Magritte, pour ne citer que les plus connus, ont, eux aussi, mais selon d'autres voies, donné à voir une forme de fantastique: leur "réalisme magique" éclaire ainsi le réel de façon éminemment poétique et transfigure le quotidien.Dans les années de crise d'identité des lettres belges d'après-guerre, un certain nombre de fictions romanesques semblent encore avoir développé d'autres modalités du fantastique, entendu, cette fois, comme la modification insoupçonnée de la réalité banale. Dans ces écrits, les protagonistes ne sont pas traversés par un souffle magique, mais leur subjectivité est très particulière, puisque le monde ne prend sens qu'à travers une perception singulière qui défait inlassablement les illusions du réel.Un profond sentiment d'exil intérieur s'écrit alors dans l'expérience de l'étrangeté au monde et à soi. Au cœur de la conscience des personnages se lit la difficulté d'un enracinement, lié sans doute au malaise culturel de ce moment de bascule où les auteurs belges veulent s'assumer comme périphériques par rapport aux instances parisiennes. Périphériques, mais dotés d'une spécificité brandie comme un étendard: la belgitude. Dans les marges et, dans le même temps, dans un espace littéraire qu'ils voudraient autonome. Le présent essai interroge comment Pierre Mertens, Dominique Rolin, Guy Vaes, Jean Muno et Jacqueline Harpman ont, dans des textes plus énigmatiques qu'on ne le pensait, des textes marqués par la blessure identitaire, inventé des mondes d'une inquiétante étrangeté qui semblent se situer à la lisière du fantastique.

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