Spolier et confisquer dans les mondes grec et romain

Fabrice DELRIEUX,Marie-Claire FERRIÈS
Date de publication
17 juin 2013
Résumé
Spolier et confisquer évoquent tous deux une brutale expropriation mais appartiennent à des registres différents et procèdent de diverses formes juridiques. En latin, spoliare, dépouiller, désignait un acte violent, souvent illégal, qui laisse nue, au sens propre ou figuré, sa victime, geste de voleur ou de pilleur, même s'il est drapé de la majesté du pouvoir. La confiscatio indiquait au contraire une procédure publique qui consistait à adjuger des biens privés au trésor public, pour cause de crime ou de contravention. Le spolié est une victime innocente de la force et le spoliateur est illégitime, alors que confisquer revient à punir pour une faute, de manière plus ou moins juste. Ce livre réunit des contributions qui étudient les formes d'expropriations, légales ou d ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 17 juin 2013
ISBN 9782919732067
EAN-13 9782919732067
Référence 115653-43
Nombre de pages de contenu principal 512
Format 15 x 23 x 2.5 cm
Poids 710 g

Marie-Claire Ferriès et Fabrice Delrieux – Introduction

I – Entre droit et morale : confiscations, spoliations, expropriations
Alain Fouchard – Confiscations et politique en Grèce ancienne
Bruno Berthier – La consécration d'un régime juridique des confiscations au gré de l'évolution de la science romaine du droit ;
Michel Tarpin – Morale ou droit ? La capture des objets sacrés à Rome ;
Jean-François Brégi – Notes sur l'expropriation pour cause d'utilité publique dans les sources tardives.

II – Confisquer et punir
Annie Allély – La confiscation des biens des hostes dans le cadre des déclarations d'hostis sous la République romaine ;
Cynthia Couhade-Beyneix – La confiscation des biens dans le cadre de la procédure de maiestate ;
Virginie Hollard – Les confiscations de biens dans le cadre des condamnations de mémoire au Ier siècle p.C. ;
Catherine Wolff – Les confiscations à Rome dans le cadre de la vie militaire (Ve siècle a.C.-Ier siècle p.C.) ;
Fabrice Delrieux – Les ventes de biens confisqués dans la Carie des Hécatomnides Notes d'histoire économique et monétaire ?

III – La confiscation, un outil de réorganisation des territoires (conquête, colonisation)
François Bertrandy – Les confiscations romaines en Afrique au lendemain de la chute de Carthage (146 a.C.) et de la bataille de Thapsus (46 a.C.) ;
Federica Cordano, Nicola Parise – Acquisitions de cités grecques au Ve siècle a.C. ;
François Kayser – Confiscations et spoliations dans l'Égypte hellénistique à l'occasion des " révoltes égyptiennes " ;
Silvia Bussi – Les confiscations de terres appartenant à des temples en Égypte hellénistique et romaine.

IV – Les guerres civiles et les confiscations
Elisabeth Deniaux – Les confiscations de terres à l'époque de César et les interventions de Cicéron ;
François Kirbihler – Brutus et Cassius et les impositions, spoliations et confiscations en Asie mineure durant les guerres civiles (44-42 a.C.) ;
Raphaëlle Laignoux – Justifier ou contester les confiscations des guerres civiles : l'économie discursive des sanctions patrimoniales à Rome dans les années 44-31 a.C. ;
Marie-Claire Ferriès – Tourner la page des confiscations, une illusion ? Les conséquences politiques et sociales des confiscations triumvirales.

V – Expropriations, spoliations et urbanisme
Ilse Hilbold – Marc Antoine et les jardins de Rome dans les Philippiques de Cicéron ;
Anne-Laure Foulché – À propos des thermae et balnea romains : des transferts de propriété ?
Celine Trézéguet – L'architecture tardive en Asie Mineure (IIIe-IVe siècles p.C.) Une architecture faite de spolia ;
Philippe Borgard, Caroline Michel d'Annoville – Réflexions sur les remplois dans les bâtiments du groupe épiscopal de Riez (Alpes-de-Haute-Provence).

Jean-Michel Roddaz – Conclusion

Spolier et confisquer évoquent tous deux une brutale expropriation mais appartiennent à des registres différents et procèdent de diverses formes juridiques. En latin, spoliare, dépouiller, désignait un acte violent, souvent illégal, qui laisse nue, au sens propre ou figuré, sa victime, geste de voleur ou de pilleur, même s'il est drapé de la majesté du pouvoir. La confiscatio indiquait au contraire une procédure publique qui consistait à adjuger des biens privés au trésor public, pour cause de crime ou de contravention. Le spolié est une victime innocente de la force et le spoliateur est illégitime, alors que confisquer revient à punir pour une faute, de manière plus ou moins juste. Ce livre réunit des contributions qui étudient les formes d'expropriations, légales ou délictueuses, effectuées dans un cadre étatique ou officiel. Il veut dégager les permanences dans la longue durée puisqu'il commence au début de l'époque classique grecque et s'arrête dans l'Antiquité tardive. Les guerres civiles, dans les cités grecques et à Rome, sont largement étudiées car elles ont constitué un terreau fertile en évictions de toutes sortes. Mais il s'agit aussi de mettre en évidence les différences entre les cités occidentales et orientales, les royaumes hellénistiques et le monde romain républicain, impérial jusqu'au tournant de l'Antiquité tardive où la spoliation apparaît parfois comme un tri dans l'héritage des périodes précédentes. La question, en effet, offre un biais original pour comprendre le fonctionnement financier, économique et juridique de ces sociétés.

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