Tandis que la première Journée doctorale d'archéologie était centrée sur l'objet, en tant que marqueur d'identité culturelle pour les communautés humaines du passé, cette deuxième Journée traite du territoire, envisagé comme zone d'approvisionnement et d'activités économiques. À travers l'étude des vestiges matériels, ce sont les stratégies mises en oeuvre par ces communautés pour subvenir à leurs besoins dans les limites de l'espace qu'elles occupent qu'il s'agit d'interroger: comment s'organisent-elles pour accéder aux ressources naturelles et pour les exploiter, pour conserver, répartir et échanger leurs productions, mais aussi pour développer leur emprise sur le milieu et assurer le contrôle économique de leur territoire ? En raison de la grande diversité de leurs modes de vie - que la géographie et l'histoire ne suffisent pas à expliquer - les sociétés anciennes ont apporté des réponses différenciées à ces questions.Sur cette variété des pratiques économiques, l'archéologue, qui ne dispose que d'une infime partie des traces matérielles - souvent évanescentes et rarement univoques -, peut-il vraiment nous éclairer? C'est le défi qu'ont tenté de relever les auteurs des neuf contributions rassemblées dans ce volume, jeunes doctorants en archéologie dont le hasard veut, cette année, qu'à l'exception d'une étudiante dont les recherches portent sur les chasseurs mésolithiques d'Europe septentrionale, ils travaillent tous sur des civilisations qui se sont épanouies loin de notre continent: communautés villageoises néolithiques des marges du Sahara, pêcheurs préhistoriques de Polynésie, horticulteurs kanak de Nouvelle-Calédonie, artistes Mochicas du Pérou, paysans, tailleurs d'obsidienne et producteurs de sel du Mexique préhispanique, cultivateurs et forestiers de la Guyane précoloniale, conquérants aztèques et colons espagnols. Autant d'aires chrono-culturelles dans lesquelles la recherche archéologique actuelle tente de comprendre les liens entre économie et territoire.