Cet ouvrage analyse la recrudescence, aux États-Unis, ces vingt dernières années, d'un cinéma focalisé sur la représentation de la frontière mexicano-américaine. Ce genre cinématographique en plein essor, en phase avec le discours actuel sur l'étanchéité des frontières et la délimitation des espaces nationaux, est sous-tendu par un discours critique sur l'expansionnisme étasunien.Zone poreuse ou étanche, jointure ou brisure, mur ou passage, la frontière habite aujourd'hui les représentations cinématographiques hollywoodiennes ou plus indépendantes, attestant des rapports conflictuels ou apaisés, passés ou présents, entre deux communautés linguistiques et culturelles qui lentement s'hybrident. Le débat entre le clos et l'ouvert, l'assimilation et le refoulement de l'étra ...
Lire la suite
Élyette Benjamin-Labarthe — Introduction au cinéma de la frontière Mexique/États-Unis Gary Francisco Keller — The Border and Border-Running in United States, Mexican, Chicano, and Alter Cinema ", Gilles Ménégaldo — Déclinaisons du motif de la frontière dans Touch of Evil (Orson Welles, 1957-1958) Isabelle Schmitt-Pitiot — Rio Grande de John Ford (1950) ou l'art du gué Anne Crémieux — De l'autre côté du miroir : quand les mal-aimés du Nord découvrent la liberté des cultures du Sud Kathleen McHugh — Border/line: Transnational Personality Disorder in Ramiro Puerta and Guillermo Verdecchia's Crucero/Crossroads (1994) ", Cécile Rouffanche-Péricat " Border Brujo ou la pré-visibilité dévoyée : représentation de la frontière chez Guillermo Gómez-Peña Xavier Daverat — Le Tex-mix de Lone Star (John Sayles, 1995) Gérald Préher — Escaping Southward: Role Reversal in Roland Emmerich's The Day after Tomorrow (2004) Jeffrey Swartwood — Hybridity and Authenticity in the Borderlands in John Carlos Frey's The Gatekeeper (2002) Alicia Ramos Jordán and Marco Valesi — The Three Burials of Melquiades Estrada (Tommy Lee Jones, USA, 2005): the mythical border between rangers and nopales Marie-Julie Catoir — Frontières physiques, symboliques et idéologiques dans Babel (Alejandro González Iñárritu, 2006) Yves-Charles Grandjeat — Deterritorializing the Human in No Country for Old Men (Joel & Ethan Coen, 2007) Julie Assouly et Yvonne-Marie Rogez — La frontière aux deux visages : écriture et réécriture du western dans All the Pretty Horses (2000) et No Country For Old Men (2007) Chon A. Noriega — Efraín Gutiérrez: The Border Filmmaker as Migrant Intellectual
Cet ouvrage analyse la recrudescence, aux États-Unis, ces vingt dernières années, d'un cinéma focalisé sur la représentation de la frontière mexicano-américaine. Ce genre cinématographique en plein essor, en phase avec le discours actuel sur l'étanchéité des frontières et la délimitation des espaces nationaux, est sous-tendu par un discours critique sur l'expansionnisme étasunien.Zone poreuse ou étanche, jointure ou brisure, mur ou passage, la frontière habite aujourd'hui les représentations cinématographiques hollywoodiennes ou plus indépendantes, attestant des rapports conflictuels ou apaisés, passés ou présents, entre deux communautés linguistiques et culturelles qui lentement s'hybrident. Le débat entre le clos et l'ouvert, l'assimilation et le refoulement de l'étranger, la libre circulation sans-frontiériste et l'exclusion xénophobe devient l'enjeu idéologique d'un cinéma contemporain qui représente autant les replis identitaires que la fuite ou l'ouverture vers un ailleurs souvent mexicain.À travers l'étude de ce cinéma de la frontière, constitutif du cinéma étasunien dans son ensemble, cet ouvrage témoigne de l'évolution d'une société étasunienne principalement issue de l'immigration à laquelle se posent avec insistance les questions de l'occupation spatiale, de la loi et de l'ordre symbolique.