Longtemps écartés par l'historiographie, notamment " positiviste ", qui les a traqués pour mieux les écarter de l'analyse historienne, les faux, forgeries et contrefaçons sont pourtant, tout autant que les autres objets historiques, des révélateurs précieux des pratiques et des enjeux qui ont donné lieu à leur élaboration comme à leur dénonciation. Qu'ils soient le produit d'imitations, de modifications ou de complètes (re)créations, ils représentent aujourd'hui des sources à part entière des sociétés du passé, riches d'enseignement sur les milieux qui les ont élaborés, utilisés et diffusés, tout comme sur ceux qui les ont dénoncés ou rejetés. C'est à cette analyse du phénomène de falsification, de ses usages, et de ses implications sociales et culturelles qu'entend con ...
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Introduction Manfred Lesgourges et Matthieu Rajohnson
Fabrication du faux et critères d'authenticité dans l'Athènes des Veet IVe siècles av. J.-C. : nomoi et psephismata au service des orateurs Eleonora Colangelo
Imitations et fausses monnaies dans l'espace du royaume de Bourgogne-Provence (IXe-XIVe siècle) Vincent Borrel
Se protéger de la contrefaçon dans le Saint-Empire : la politique éditoriale d'une maison d'édition à Francfort à la fin du XVIe siècle Grégory Wallerick
Le compte est faux. Juger la fausseté et l'authenticité des écritures commerciales à Lyon au XVIIe siècle Benoît Saint-Cast
" Napoléon Premier et tous ses adhérents […] ont encouru l'excommunication " : la fausse bulle d'excommunication du pape Pie VII et sa diffusion dans l'Empire en 1809 Maxime Patissier
L'expert chimiste, figure centrale de la recherche du faux (France, 1840-1952) Amos Frappa
Longtemps écartés par l'historiographie, notamment " positiviste ", qui les a traqués pour mieux les écarter de l'analyse historienne, les faux, forgeries et contrefaçons sont pourtant, tout autant que les autres objets historiques, des révélateurs précieux des pratiques et des enjeux qui ont donné lieu à leur élaboration comme à leur dénonciation. Qu'ils soient le produit d'imitations, de modifications ou de complètes (re)créations, ils représentent aujourd'hui des sources à part entière des sociétés du passé, riches d'enseignement sur les milieux qui les ont élaborés, utilisés et diffusés, tout comme sur ceux qui les ont dénoncés ou rejetés. C'est à cette analyse du phénomène de falsification, de ses usages, et de ses implications sociales et culturelles qu'entend contribuer le présent ouvrage, qui se veut aussi, à travers ce retour sur l'apport du faux à l'histoire, une participation à la réflexion sur la définition de " l'authentique " et sur sa place et sa valeur dans l'analyse du passé.