Au mythe de la dissociation de l'État et de la société, les sciences sociales sont obligées d'opposer une autre conception de l'État qui le maintient dans une étroite dépendance de l'ensemble social dont il est un élément de diff érenciation. État et société ne sauraient par conséquent être considérés comme deux entités de nature équivalente, car l'un est contenu par l'autre. Cela n'empêche pas toutefois de reconnaître à l'État une place prééminente et de concevoir qu'il participe à la reproduction des rapports sociaux de pouvoir. La perspective sociologique donne ainsi à l'État une physionomie particulière. Elle fait porter des exigences fortes sur l'enquête empirique. Elle modifie également profondément le concept de l'État lui-même.Les contributions à ce volume, qui ...
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Présentation : Bruno Karsenti et Dominique Linhardt Hermann Heller
État Timothy Mitchell
Les limites de l'État. Dépasser le statocentrisme et ses critiques Olivier Jouanjan
Présentation du texte de Heller Francesco Callegaro
L'État en pensée. Linéaments de sociologie politique durkheimienne Bruno Karsenti
La représentation et l'État Danny Trom
État et expérience politique Dorothea Heinz
L'État dans le nomos de la terre Julia Christ
État, nation et dette chez Marx Albert Ogien
L'État, le peuple, le monde. Une conception pluraliste de la souveraineté politique Dominique Linhardt
Le passage par l'État. L'institution sociale de la société politique Benjamin Lemoine
Obligations d'État et ordre social. Politiques de l'inscription des promesses d'État, entre crédit financier et dette sociale Adèle Blazquez
Attentes de justice, désirs d'État et recours à la violence. Mort d'un chef de la police à Badiraguato, Sinaloa, Mexique Ariel Wilkis
Monnaie donnée. État social et capital moral en Amérique latine : le cas de l'Argentine
Au mythe de la dissociation de l'État et de la société, les sciences sociales sont obligées d'opposer une autre conception de l'État qui le maintient dans une étroite dépendance de l'ensemble social dont il est un élément de diff érenciation. État et société ne sauraient par conséquent être considérés comme deux entités de nature équivalente, car l'un est contenu par l'autre. Cela n'empêche pas toutefois de reconnaître à l'État une place prééminente et de concevoir qu'il participe à la reproduction des rapports sociaux de pouvoir. La perspective sociologique donne ainsi à l'État une physionomie particulière. Elle fait porter des exigences fortes sur l'enquête empirique. Elle modifie également profondément le concept de l'État lui-même.Les contributions à ce volume, qui proviennent de la plume de juristes et de politistes, d'anthropologues, de sociologues et de philosophes, ont en commun d'assumer cette perspective dans ses attendus et ses conséquences. Elles jettent ainsi une lumière plus réaliste aussi bien sur la genèse historique de l'État, telle qu'elle procède de l'avènement des sociétés modernes, que sur l'expérience politique que nous faisons, dans la vie sociale telle que nous connaissons aujourd'hui, de l'État et du rôle qu'il y joue comme institution.