Une Concorde urbaine

Senlis au temps des réformes, vers 1520 - vers1580
Thierry AMALOU
Date de publication
1er juillet 2007
Résumé
La petite ville de Senlis, à l'ombre de Paris, a connu un destin bien singulier au regard de ses voisines. Le protestantisme s'y est tôt développé mais la division de la ville en confessions rivales n'a pas entraîné de violences criminelles de grande ampleur. Senlis a ignoré les massacres de la Saint-Barthélemy. Comment cette communauté urbaine est-elle parvenue à se maintenir en paix et à échapper aux troubles qui agitaient alors le royaume de France ? Ce livre nous retrace l'histoire d'un groupe de notables qui trouvèrent dans la politique municipale le moyen d'accomplir le rêve d'harmonie de Catherine de Médicis. L'Hôtel de Ville devint en effet le laboratoire d'une réforme de la police, de l'assistance et de l'éducation qui répondait à un profond désir d'ordre et d' ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
28.00 €
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Date de première publication du titre 1er octobre 2007
ISBN 9782842874377
EAN-13 9782842874377
Référence 112007-29
Nombre de pages de contenu principal 440
Format 16 x 24 x 2.4 cm
Poids 699 g

Introduction
Chapitre 1.  Le désenchantement municipal  (vers 1520-1564)
1. Une autonomie urbaine restreinte
2. La défense des franchises et les exigences de l'État monarchique
3. Les privilèges d'une oligarchie
4. Un groupe dirigeant cloisonné
5. Les gens de justice désertent l'Hôtel de Ville
Chapitre 2.  Face à une dissidence religieuse précoce...
1. "Bibliens" et contestation sacramentaire
2. Un lien communautaire moins intense ?
3. Une communauté en voie d'édification, un centre mineur (1532-1559)
Chapitre 3. Une cohésion urbaine maintenue par les dévotions collectives
1. Le pouvoir d'attraction des reliques dans une ville sanctuaire
2. Sortir la châsse de saint Rieul : une habitude au XVIe siècle
3. L'œuvre de Guillaume Parvi : restaurer par la pierre et les reliques (1528-1536)
Chapitre 4. Vivre à la mode de Genève ?
1. La nébuleuse calviniste
2. La médiation des moyenneurs : le théologal Nicolas Martimbos
3. L'engagement des élites cultivées
Chapitre 5.  Le choc de la première guerre civile en 1562
1. "Au lieu de réduire la ville en l'obeyssance de Dieu et du Roy, ilz l'entretiennent en l'obeyssance du diable et ydolatrie"
2. "Chastyé de telle pugnition que se sera exemple a tous aultres"
3. La fin des violences
Chapitre 6.  L'échec du calvinisme, conséquence d'une réforme gallicane inscrite dans la durée ?
1. La mise en œuvre d'un idéal sacerdotal (1522-vers 1564)
2. Défendre l'intercession : la médiation du chapitre cathédral
3. Le renouveau du culte de saint Rieul
Chapitre 7. Des magistrats décidés à contenir les passions (1564-vers 1580)
1. Le retour des gens de justice aux affaires de la ville
2. L'aristocratie du présidial au service du bien public
3. La politique municipale, apanage des officiers
4. Une expérience de tolérance civile
5. Donner bon ordre et police : les faux-semblants de la sécularisation
Chapitre 8.  Un événement prévisible ?Le rejet de la Ligue de 1577
1. Des élites divisées ?
2. Les serviteurs des Montmorency à Senlis
Conclusion. Les voies de la temporisation
Sources
Sources manuscrites
Sources imprimées
Sources éditées
Bibliographie
Instruments de travail
Études générales
Histoire de Senlis
Annexes
Tableaux et graphiques
Pièces justificatives
Cartes et plans
Illustrations
Index des noms de lieux et de personnes
Table des annexes
Table des matières

La petite ville de Senlis, à l'ombre de Paris, a connu un destin bien singulier au regard de ses voisines. Le protestantisme s'y est tôt développé mais la division de la ville en confessions rivales n'a pas entraîné de violences criminelles de grande ampleur. Senlis a ignoré les massacres de la Saint-Barthélemy. Comment cette communauté urbaine est-elle parvenue à se maintenir en paix et à échapper aux troubles qui agitaient alors le royaume de France ? Ce livre nous retrace l'histoire d'un groupe de notables qui trouvèrent dans la politique municipale le moyen d'accomplir le rêve d'harmonie de Catherine de Médicis. L'Hôtel de Ville devint en effet le laboratoire d'une réforme de la police, de l'assistance et de l'éducation qui répondait à un profond désir d'ordre et d'unité. La conception du bien commun, sous-jacente à l'action municipale, relevait alors autant d'une éthique sociale que de la volonté de servir la politique royale de tolérance civile. L'art de gouverner, nourri par l'humanisme et l'idée stoïcienne de maîtrise des passions, tendait ainsi à éloigner les malheurs du temps. Alors que le clergé local entreprenait une profonde réforme pastorale, les traditions locales consolidaient l'identité de la ville autour de la figure tutélaire de Rieul, le saint patron. Cette restauration gallicane est l'une des clefs du consensus social. Elle aide aussi à comprendre pourquoi le protestantisme, malgré une implantation précoce et le recul de certaines dévotions, perdit de sa force d'attraction. Le désir d'une foi unique se réalisant, la concorde urbaine permit à Senlis de traverser les épreuves des guerres de Religion.

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