Nouvelles approches historiques de la Commune de Paris - 1871
La Commune de Paris: un OHPI (Objet Historique Parfaitement Identifié) si on considère l'abondante bibliographie sans cesse accrue qui fait d'elle un des domaines les plus prisés des historiens, mais un OHTI (Objet historique totalement ignoré) si on considère la faiblesse des connaissances que le grand public peut posséder à son sujet. La désaffection de l'école, qui l'ignore dans ses programmes plus qu'elle ne la marginalise, l'indifférence, quand ce n'est pas la désinformation, dont elle est victime de la part des médias dominants, en sont les causes principales.L'importance du colloque tenu dans le Berry au printemps 2024, à Issoudun puis à Bourges, tient à ce qu'il apporte aux premiers des aspects nouveaux ou approfondis, et aux seconds une nécessaire initiation ainsi que des concordances particulièrement éclairantes avec notre actualité.
Le 10 juin 1944, une compagnie appartenant à la division Waffen SS Das Reich massacre à Oradour-sur-Glane 643 personnes. Neuf ans plus tard, en 1953, sont jugés au Tribunal militaire de Bordeaux 64 ex-soldats accusés d'avoir participé à ce crime de guerre, 21 prévenus seulement étant présents : 7 Allemands et 14 Alsaciens dont 13 étaient des incorporés de force dans les Waffen SS. Autour de ce procès " historique " qui se déroule du 12 janvier au 13 février, les débats sont passionnés, largement relayés par les quelques 50 journalistes qui suivent les volets judiciaires et politiques de l'affaire, la présence des 13 alsaciens incorporés de force conduisant en effet à la confrontation de deux mémoires à vif, celle du Limousin et celle de l'Alsace. C'est ce qui a surtout été retenu de ce procès (avec, en plus, l'amnistie des condamnés alsaciens une semaine après le verdict qui exacerba la césure entre les deux provinces).Cet ouvrage revient au moment judiciaire proprement dit en mettant à la disposition du public la sténographie des audiences in extenso afin d'éclairer le fonctionnement d'un tribunal militaire dans ce contexte si particulier des années 1950. Au-delà, cette archive constitue un outil de réflexion sur le " passage " de la justice dans le post-conflit, sur ses ambitions et ses limites, sur la réception du procès dans l'espace démocratique.
Le 12 juillet 1972 le PCF, le PS et les radicaux de gauche adoptaient le Programme commun de gouvernement qui a imprégné de manière significative la vie politique française. Pourtant, sa portée a été relativement négligée par l'historiographie et la mémoire militante qui retiennent surtout la victoire de François Mitterrand de 1981 et la fameuse phrase de Georges Marchais à propos de la rupture des négociations sur l'actualisation du texte en 1977: " Fais les valises, on rentre à Paris. " Dans cet ouvrage, Christophe Batardy propose d'écrire une histoire programmatique de l'Union de la gauche.
Fidèle à son projet d'œuvrer pour la diffusion du savoir historique concernant la Guyane, l'Association des professeurs d'Histoire-Géographie de Guyane (APHG-G) en partenariat avec le Rectorat Guyane et la Collectivité territoriale de Guyane, propose, en cette année scolaire 2019-2020, la septième édition du concours du " Jeune historien guyanais ". Le sujet, " la Guyane, pendant la Seconde Guerre mondiale, 1939-1945 ", est très vaste: il n'est pas question d'y trouver une liste exhaustive de tous les évènements ou prises de position de la période mais des documents et analyses variés qui peuvent éclairer certaines problématiques. Cette thématique vise à s'interroger sur le rôle de colonies et en particulier de la Guyane lors du second conflit mondial: la politique coloniale de Vichy, l'enjeu stratégique et géopolitique que les colonies représentent, l'importance des colonies et de l'Afrique avec le ralliement de Félix Éboué dans la France libre et le rôle des coloniaux dans la libération de la France. Les très nombreux documents illustrent la mise sous tutelle de la Guyane par le régime de Vichy, son ralliement aux côtés des Alliés, la participation des Guyanais aux différents combats et la vie quotidienne des Guyanais pendant cette période.
Le Lyonnais, l'humaniste, le politique et l'européen
L'analyse de la vie publique d'Édouard Herriot (1905-1957) continue à être porteuse d'éclairages historiques multiples tant pour Lyon que pour la France et les relations internationales.En effet, pendant plus de 50 ans, Herriot a été maire de Lyon, député, ministre, président du parti radical et aussi de la Chambre des députés. Cette vie publique traverse toute la première moitié du XXe siècle, période riche en événements politiques majeurs : la Grande Guerre, la création du Parti communiste, le Cartel des Gauches, la question des dettes et des réparations, le Front populaire, Vichy et l'Occupation, la Libération, la IVe République, la CECA…Ce républicain, défenseur du régime parlementaire, est à la fois un édile populaire à Lyon, un humaniste confronté à la dureté des temps, un radical dépassé sur sa Gauche par la SFIO et le PCF et enfin un Européen méfiant vis-à-vis de l'Allemagne et naïf vis-à-vis de l'URSS.
L'étude des forces et des cultures politiques dans le Grand Est de la fin du XIXe siècle à nos jours permet de mettre en perspective bien des données historiques et culturelles relevant de l'actualité, à l'échelle d'une région qui associe l'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne depuis 2015. Elle se caractérise par sa grande diversité et constitue la majeure partie de ce qui est parfois appelé France de l'Est.Les contributions réunies dans ce volume, à travers des exemples variés, sont l'œuvre de chercheurs de plusieurs universités, parmi lesquels de nombreux doctorants. Réunies par Jean El Gammal et Jérôme Pozzi, qui enseignent l'histoire contemporaine à l'Université de Lorraine, elles concernent des personnalités, des courants et des familles politiques ayant marqué à des degrés divers l'histoire régionale et nationale depuis un siècle et demi.
À l'occasion de la commémoration du 25e anniversaire de la rafle du 25 novembre 1943
Le 25 novembre 1943, l'Université de Clermont-Ferrand, où s'est repliée quatre ans plus tôt, en zone alors non occupée, l'Université de Strasbourg, subit la plus grande rafle que le monde universitaire ait connue. Au cours du Second Conflit mondial, deux universités ont lié leurs destins. Elles témoignent ensemble depuis de leur volonté commune de se souvenir, de commémorer le courage et le sacrifice de ceux qui se sont réfugiés, qui ont été raflés et pour certains tués, de ceux qui ont accueilli, de tous ceux qui ont résisté à l'ennemi et à la barbarie, et qui ont su faire acte de résilience avec la volonté farouche de vivre et de transmettre. Les deux universités chaque année commémorent et se mobilisent pour le passé et pour l'avenir.Elles le font ici par la publication des actes d'un colloque qui s'est tenu à l'Université Clermont Auvergne et d'allocutions prononcées lors de la commémoration à l'Université de Strasbourg pour le 75e anniversaire de la rafle du 25 novembre 1943. Elles le font par la réflexion, la rigueur scientifique et l'implication des étudiants ainsi que des autorités civiles et militaires, sans oublier les témoignages de ceux qui ont vécu cette histoire commune.Cet ouvrage souhaite humblement contribuer à pérenniser nos convictions pour les résistances et les résiliences. Il s'agit de comprendre, dépasser et transmettre sans omettre d'interroger les espaces et les personnes qui ont lutté et qui luttent pour la dignité. Résister est un devoir. La résilience est élan de vie. Notre rôle au sein de notre Alma mater est immense comme passeur de mémoire, passeur de savoir et passeur de vie.
" Perdants " de l'Histoire, et, à ce titre, longtemps maltraités dans l'historiographie française, les dévots sont généralement ravalés à des clichés: catholiques fanatiques pendant les guerres de Religion, suppôts de l'Espagne sous le règne d'Henri IV, comploteurs invétérés sous celui de Louis XIII… Ils sortent enfin de l'ombre avec ce livre. Les treize interventions retenues couvrent la majeure partie de la période moderne, de la fin du xvie siècle au temps des Lumières. Elles reconstituent, tout d'abord, les affinités et les modes d'association des dévots, dans l'orbite de l'Oratoire, de Saint-Sulpice et de la Compagnie de Jésus. Elles approfondissent, ensuite, la question de leur engagement politique, à travers leur implication dans la querelle janséniste, de leurs activités dans les provinces françaises, de leur positionnement à l'égard de la monarchie absolue… Elles restituent, pour finir, leurs œuvres spirituelles et charitables, en s'attachant à refléter la diversité de ces dernières: dons de reliques, missions rurales, assistance aux pauvres, évangélisation de la Chine.
Au quotidien la population roussillonnaise d'Ancien régime est plutôt respectueuse de l'ordre établi par les autorités locales ou monarchiques ainsi que des traditions ancestrales, familiales ou professionnelles. De son sommet jusqu'à sa base, la société nord catalane se fonde sur des hiérarchies acceptées par tous. Les Roussillonnais reproduisent tout au long de leur vie des attitudes et comportements marquant, consciemment ou non, leur soumission ou leur intégration d'une organisation sociale inégalitaire mais dans laquelle ils se reconnaissent. Leur participation tout au long de leur vie au fonctionnement des institutions locales, qu'elles soient politiques, professionnelles ou religieuses, leur confère un rôle actif dans la conservation et la transmission des usages légués par leurs aïeux. Ils s'intègrent ainsi parfaitement dans des processus pluriséculaires. Seuls remettent en cause ces modes de fonctionnement des comportements, généralement ponctuels et considérés comme marginaux, dont l'interprétation doit être faite avec beaucoup de précautions car, à la vérité, peu d'actions semblent animées par un rejet pur et simple de l'ordre établi, qu'il soit économique ou professionnel, social, familial, politique, administratif ou religieux. L'illégalité ou criminalité n'est pas endémique, si ce n'est pour ce qui touche à la frontière, en particulier la contrebande. Pour autant, les comportements relevant de l'indiscipline et l'irrespect des lois, des autorités politiques, des bonnes moeurs ou des préceptes religieux suscitent toujours autant d'intérêt car ils nous o rent l'opportunité de nous immerger dans la société roussillonnaise, d'en découvrir les rouages et codes sociaux, leurs éventuelles contestations ou transgressions et les processus de maintien ou rétablissement de l'ordre.
Longtemps, Rouen a été une des premières grandes villes du Royaume de France, la seconde sans doute après Paris au tournant des XVe et XVIe siècles. L'un des apports de ce premier volume qui va des origines de la cité à la fin du premier Empire est, précisément, de souligner son importance à l'échelle nationale mais aussi internationale, notamment dans le domaine du commerce fluvial et maritime.La ville a souvent été partie prenante de l'histoire de France, y compris, si l'on remonte à l'antiquité gallo-romaine, avant la création du royaume ou du duché de Normandie. Elle a aussi compté dans celle des pays européens, non seulement au temps de Jeanne d'Arc mais aussi durant les " guerres de religion " ou même pendant le règne de Louis XIV par son activité économique ou par le rayonnement de ses élites, avec en particulier la figure du " Grand Corneille ".Au moment de la période révolutionnaire qui clôt le XVIIIe siècle, l'importance même de la cité, et sa situation sur la Seine comme avant-port de Paris, en faisait un enjeu stratégique de première importance.
Le Mémorial à mes enfans du marchand-drapier orléanais, Pierre-Etienne Brasseux
Cet ouvrage contient l'édition intégrale de deux textes rédigés par le marchand drapier orléanais Pierre Etienne Brasseux, de 1773 à 1781. Le premier, le Mémorial à mes enfans, n'est connu qu'au travers d'extraits. Il présente un récit des événements orléanais et nationaux de 1703 à 1781. Il permet de définir le rapport du marchand aux affaires politiques, religieuses et économiques. Il éclaire la vie orléanaise et les rivalités sociales au sein des institutions. Il montre également la volonté de construire une figure bourgeoise.Le second est un recueil de notices sur les hommes célèbres de l'Orléanais. Totalement inconnu, ce texte est donné au public pour la première fois. Il souligne l'intérêt de Brasseux pour l'histoire locale, partagé avec de nombreux bourgeois de cette époque. Cette édition s'appuie sur une importante recherche documentaire, qui a mis à jour des actes de la famille permettant de reconstituer les itinéraires sociaux, mais aussi les intérêts intellectuels de l'auteur, grâce notamment à sa bibliothèque. Par la diversité des thèmes envisagés et des commentaires, ce livre témoigne pour une époque et éclaire le basculement de la seconde moitié du xviiie siècle, participant à la réflexion sur l'opinion des hommes de cette époque.
L'exemple de l'enseignement primaire de la Somme de 1881 à 1923
À l'école primaire de la fin du XIXe siècle, les performances des filles en mathématiques sont inférieures à celles des garçons. Sont-elles privées de "la bosse des maths" ou y a-t-il d'autres raisons à cette situation? L'enseignement mathématique, tel qu'il est défini par les nouveaux programmes publiés à partir de 1881, se veut pratique et cherche également à développer la réflexion. Ces finalités ont-elles été atteintes et dans quelle mesure ont-elles permis d'améliorer les résultats des filles?Cet ouvrage retrace l'histoire de l'enseignement mathématique féminin au primaire par le biais de sa mise en oeuvre dans la Somme. L'auteure s'attache à entrer non seulement dans les classes, mais aussi dans les salles d'examen, pour saisir les enjeux de cet enseignement, les décalages entre le national et le local, précisant ainsi la culture scolaire acquise par ces élèves.