La question du végétarisme est souvent marginalisée, raillée, voire invisibilisée dans les discussions autour des enjeux écologiques et politiques auxquels sont confrontées nos sociétés occidentales. Pourtant, des pratiques végétariennes éclairées et conviviales semblent proposer des avancées intéressantes vers davantage de justice sociale, une meilleure prise en compte du vivant dans son ensemble, et des individus humains et non-humains en particulier. Pourquoi alors tant de mépris ?Il est vrai qu'en révélant que la viande n'est pas l'alpha et l'oméga de nos assiettes, les pratiques végétariennes viennent heurter notre conception traditionnelle de la " bonne alimentation ", où la viande doit être au centre, à la fois sur le plan symbolique comme physique et physiologiq ...
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Une nouvelle religion : le solutionnisme technologique
Changer l'ordre du monde plutôt que ses désirs
Rendre les frontières poreuses : par-delà l'espace-temps, la désextinction.
Aux détours de la littérature
Mettre en roman les paradoxes de la viande.
Maître et possesseur : dévaler les échelons
Recettes langagières pour cannibalisme institué
Le pouvoir de la fiction : esquisser les devenirs possibles
Pour une réhabilitation de l'imaginaire
Prendre la science-fiction au sérieux
Sortir du manque d'imagination : heuristiques pour analphabètes de l'angoisse
Chapitre 2 : Déviandiser nos usages du monde
Suivre les pistes actuelles : gouverner les effets et non les causes ?
Élargir la santé
Refonder l'agriculture
Réimaginer l'école
Faire un détour par les années 1970 : prendre le temps d'aller à l'essentiel
Constater la perte d'autonomie
Des contre-productivités à la convivialité
Penser la liberté hors de l'abondance
De la nécessité de déviandiser nos esprits, nos regards et nos pratiques
Décoloniser nos imaginaires
Penser et agir différemment : Mythopoïèse et Métanoïa
Expérimenter la liberté au travers de la subsistance
Chapitre 3 : entrer en hybridation
Des enclosures ontologiques à l'enchevêtrement
Le Chthulucène
Appren-tissages multispécifiques
Des espèces compagnes aux parentés dépareillées
Troublant trouble de l'entre-deux
Engraisser et occire : le devenir-plante de l'animal
Traverser l'abîme conceptuel vers un nouveau langage
Le devenir-végétarien et la non-reproduction
" Renouer " grâce aux écoféminismes
Une précieuse nébuleuse
Dépasser les dualismes pour accepter nos vulnérabilités partagées
L'humanité comme proie
Conclusion
La question du végétarisme est souvent marginalisée, raillée, voire invisibilisée dans les discussions autour des enjeux écologiques et politiques auxquels sont confrontées nos sociétés occidentales. Pourtant, des pratiques végétariennes éclairées et conviviales semblent proposer des avancées intéressantes vers davantage de justice sociale, une meilleure prise en compte du vivant dans son ensemble, et des individus humains et non-humains en particulier. Pourquoi alors tant de mépris ?Il est vrai qu'en révélant que la viande n'est pas l'alpha et l'oméga de nos assiettes, les pratiques végétariennes viennent heurter notre conception traditionnelle de la " bonne alimentation ", où la viande doit être au centre, à la fois sur le plan symbolique comme physique et physiologique. Mais que veut dire consommer ou ne pas consommer de la viande, à la fois dans nos repas quotidiens, mais aussi dans les récits réels ou fictifs qui les entourent ? Quelles représentations véhiculent ces narrations, et comment influencent-elles nos choix alimentaires ? Quels changements ou continuités permettent-ils ?Il est désormais temps de prendre ces questions au sérieux, d'entrer en déprise carniste, comme on entre en révolution, pour changer de paradigme et faire advenir un monde commun plus juste du point de vue animal, social et environnemental.Amandine Andruchiw est docteure en philosophie, chargée de cours en philosophie morale et éthique appliquée à l'université de Reims Champagne-Ardenne. Elle est également la coordinatrice du site Champagne-Ardenne de l'espace de réflexion éthique Grand-Est (EREGE).