La concurrence entre les entrepreneurs de spectacles parisiens, les attentes du public, les possibilités techniques des salles les plus récentes favorisent une exigence de pittoresque dont le théâtre de la Révolution et de l'Empire fait son miel pour séduire l'imagination du spectateur. Celle-ci est également sollicitée par un usage nouveau des symboles et des emblèmes, empruntés aux grandes cérémonies républicaines à des fins d'édification morale ou de détournement parodique. Les critiques voient dans cette valorisation du spectaculaire le symptôme d'une dégénérescence du goût contemporain et d'une absence d'ambition intellectuelle du théâtre nouveau, mais la tragédie néo-classique leur oppose une exigence esthétique et morale réaffirmée, fondée sur la recherche de la ...
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Philippe Bourdin, Françoise Le Borgne — Introduction : Depuis les coulisses…
I. Des " spectacles pour les yeux " ?
Renaud Bret-Vitoz — L'efflorescence décorative dans la tragédie au temps de la Révolution : une conquête politique et artistique Sophie Marchand — Représenter la claustration : les décors de couvents, entre idéologie et scénographie Olivier Bara — Le spectacle d'opéra-comique entre Révolution et Empire. Les didascalies imprimées face à l'inventaire des décorations du Théâtre Favart Michèle Sajous D'Oria — Le " genre de Servandoni " au Théâtre des Jeux Gymniques Sylviane Robardey-Eppstein — Décors et accessoires dans les didascalies de J. G. A. Cuvelier de Trie : écriture du spectaculaire et spectacle de l'écrit
II. La Révolution néo-classique
Philippe Bourdin — Fabien Pillet et la critique du goût bourgeois au théâtre, de la Révolution à la Restauration Claire Lechevalier — Costume des Grecs / Costume grec dans les écrits sur les costumes de Levacher de Charnois Marie-Claire Planche-Touron — Talma et le goût de l'antique dans les dessins de Pierre-Narcisse Guérin Barthélémy Jobert — Les artistes français et la scène pendant la Révolution : l'exemple du Racine de Didot publié en 1801
III. Emblèmes et politique
Françoise Le Borgne — La mise en scène des symboles de la Révolution. Décors domestiques, accessoires, costumes Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval — Décors, costumes et accessoires dans les théâtres d'éducation sous la Révolution et l'Empire Erica Joy Mannucci — Les spectacles patriotiques milanais : espaces et conditions de représentation Mélanie Traversier — L'envers du décor. Le Teatro di San Carlo, scène des Napoléonides (Naples, 1806-1815)
IV. Les conditions de la représentation
Martine de Rougemont — Enquête autour de la Correspondance théâtrale du sieur Perlet Barry Daniels — L'Inventaire des décors du Théâtre de l'Odéon / Théâtre de la Nation Jacqueline Razgonnikoff — Les agendas de Desrozieres, ou la vie quotidienne au Théâtre-Français de 1799 à 1807 Anne Quéguiner — Le magasin d'habits du Théâtre de la République Cyril Triolaire — Les personnels de l'ombre dans la lumière des théâtres du Midi français Clothilde Tréhorel — Cadres et conditions de représentation sur le théâtre de Dijon : décors, costumes, accessoires et métiers de l'ombre
CD joint : Patriotes en scène ! Lectures par Françoise Gillard et Jérôme Pouly, sociétaires de la Comédie-Française. Avec Arnaud Pumir, clavecin et Sylvie de May, soprane. Présentation par Jacqueline Razgonnikoff, avec la collaboration de Barry Daniels.
La concurrence entre les entrepreneurs de spectacles parisiens, les attentes du public, les possibilités techniques des salles les plus récentes favorisent une exigence de pittoresque dont le théâtre de la Révolution et de l'Empire fait son miel pour séduire l'imagination du spectateur. Celle-ci est également sollicitée par un usage nouveau des symboles et des emblèmes, empruntés aux grandes cérémonies républicaines à des fins d'édification morale ou de détournement parodique. Les critiques voient dans cette valorisation du spectaculaire le symptôme d'une dégénérescence du goût contemporain et d'une absence d'ambition intellectuelle du théâtre nouveau, mais la tragédie néo-classique leur oppose une exigence esthétique et morale réaffirmée, fondée sur la recherche de la véracité des costumes et des décors. Cahiers des régisseurs et publications commerciales témoignent de cet intérêt nouveau pour la "mise en scène", qui mobilise mille métiers et autant de dépenses, rendant illusoire la réalisation de programmes didascaliques de plus en plus complexes.