En retraçant, depuis les théories de Descartes et Spinoza, la généalogie des débats contemporains sur la nature et les causes premières des émotions, l'auteur élabore une théorie phénoménologique des vécus émotionnels dont le but consiste à dépasser l'alternative entre les théories somatiques, qui expliquent les émotions par leurs causes neurobiologiques, et les théories cognitives, qui les interprètent comme un type spécifique des évaluations que, du point de vue de nos attentes, nous faisons de notre situation.Au lieu de réduire les émotions à être des résultats de processus objectifs se produisant dans le cerveau et au lieu de les ranger parmi d'autres états mentaux, le présent ouvrage propose d'appréhender les émotions comme un type spécifique de conduites. Ainsi, l ...
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Chapitre I – La physique des passions selon Descartes L'approche causale et l'approche réflexive : concurrence ou complémentarité ? Le mécanisme des passions Les hésitations terminologiques concernant la causalité des passions Les limites de l'explication mécaniste La concurrence des causes L'incommensurabilité des forces dans la causalité des passions L'institution de la nature La théorie du code et le modèle sémiotique des passions Vers un discours unitaire sur les passions
Chapitre II – La Géométrie des affects selon Spinoza Un programme de naturalisation ? L'addition, la soustraction et la comparaison des affects La Géométrie des affects contre la Physique des passions La place des affects dans l'enchaînement des idées La primauté de l'approche naturaliste par rapport à l'approche réflexive La psychologie et la physiologie des affects : concurrence ou complémentarité ? L'autonomie des discours Les conséquences de l'interprétation internaliste Les deux expressions de l'affectivité La dissymétrie entre l'esprit et le corps L'esprit, l'idée du corps
Chapitre III – La faille explicative Décomposer l'émotion Les origines de la théorie somatique chez William James La reprise de la théorie somatique par la neurobiologie La reprise de l'argument par soustraction par les théories cognitives
Chapitre IV – L'intentionnalité des émotions L'objet des émotions Le rôle du corps dans l'intentionnalité émotionnelle Repenser les émotions en termes de conduites
Chapitre V– La chair des émotions L'eidétique des émotions Les émotions sont-elles des actions sui generis ?
Conclusion Remerciements Summary Bibliographie Index nominum
En retraçant, depuis les théories de Descartes et Spinoza, la généalogie des débats contemporains sur la nature et les causes premières des émotions, l'auteur élabore une théorie phénoménologique des vécus émotionnels dont le but consiste à dépasser l'alternative entre les théories somatiques, qui expliquent les émotions par leurs causes neurobiologiques, et les théories cognitives, qui les interprètent comme un type spécifique des évaluations que, du point de vue de nos attentes, nous faisons de notre situation.Au lieu de réduire les émotions à être des résultats de processus objectifs se produisant dans le cerveau et au lieu de les ranger parmi d'autres états mentaux, le présent ouvrage propose d'appréhender les émotions comme un type spécifique de conduites. Ainsi, les gestes ou les comportements ne sont pas des événements secondaires, succédant à une émotion qui les motive : ils font partie de l'émotion elle-même, de sorte que la fuite est constitutive de la peur comme l'agression de la colère.Tout en tenant compte des résultats empiriques obtenus aussi bien par les neurosciences que par les sciences cognitives, la Phénoménologie des émotions remet en question le cadre épistémologique dans lequel les théories actuelles s'affrontent et propose d'embrasser l'intentionnalité et l'incarnation des émotions dans un discours unifiant, qui exprime l'identité ontologique de l'esprit et du corps.