Traces, n° 24/2020

Il avait appris à écrire
Jean-Louis DUMORTIER
Date de publication
14 janvier 2021
Résumé
"Il avait appris à écrire": retourner ainsi le titre d'un célèbre essai consacré aux incipit, serait-ce donner à entendre que Simenon, au contraire d'Aragon, bien faraud de prétendre n'avoir jamais appris à écrire, applique des procédés qui lui ont été enseignés? Bien sûr que non! On sait que sa scolarité a été écourtée et qu'il n'a pu bénéficier, de la part de ses maîtres, de conseils d'écriture susceptibles de faire de lui le romancier qu'il est devenu, un "pêcheur au lancé" capable, en quelques phrases, d'appâter et de ferrer le lecteur. Cette capacité, c'est le fruit d'un apprentissage "sur le tas", en tant que fournisseur de la presse quotidienne, d'abord, puis, très vite, d'une littérature vouée à la consommation rapide.Peut-on dire que Simenon, au cours des année ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
15.90 €
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ISSN 07780702
Date de première publication du titre 14 janvier 2021
ISBN 9782875622631
EAN-13 9782875622631
Référence 124971-96
Nombre de pages de contenu principal 197
Format 16 x 24 x 0 cm
Poids 300 g

Jean-Louis Dumortier

Éditorial......................................................................................................................  9

Christine Bister

Qui passe quoi ? Commentaire de l'incipit de Passage de la ligne.........  11

Christian Neys

Sur l'incipit des Complices..................................................................................  19

Jean-Louis Dumortier

" Embarqué ". Une étude de l'incipit de La Chambre bleue....................  27

Benoît Denis

Se tromper de genre. À propos de Novembre...............................................  39

François-Jean Authier

Départ du Train de Georges Simenon :
quand la vie ordinaire déraille...........................................................................  51

Sandrine Marcillaud-Authier

Chronique d'une mort annoncée : premiers et derniers mots
du Petit homme d'Arkhangelsk .........................................................................  59

Ionna Papaspyridou

À propos de l'incipit de Feux rouges...............................................................  69

Hélène Tatsopoulou

L'embarquement pour l'Afrique dans Le Coup de lune............................  75

Marina Geat

Une lecture de l'incipit de L'Âne rouge..........................................................  83

Thierry Ozwald

Le bonheur est dans le crime : à propos de l'incipit
de La Vérité sur Bébé Donge............................................................................  101

Paul Mercier

Un train peut en cacher un autre. Une lecture de l'incipit
du Train de Venise..............................................................................................  113

Bill Alder

" Nodders " ou " Shakers " : les incipit de Le Port des brumes et
de Maigret et la vieille dame chez Simenon et au petit écran...............  125

Laurent Fourcaut

Le Chat : dans la prison du livre.....................................................................  133

Laurent Demoulin

Un Simenon moderne ? Sur l'incipit de Les Trois Crimes de mes amis...  149

Jean-Baptiste Baronian

Le commencement et la fin. Le Temps d'Anaïs.........................................  167

Manon Houtart

Simenon et la radio. Les adaptations de Pierre Assouline
pour France Culture...........................................................................................  173

Didier Riet

Lognon : l'homme qui n'était pas Maigret..................................................  191

"Il avait appris à écrire": retourner ainsi le titre d'un célèbre essai consacré aux incipit, serait-ce donner à entendre que Simenon, au contraire d'Aragon, bien faraud de prétendre n'avoir jamais appris à écrire, applique des procédés qui lui ont été enseignés? Bien sûr que non! On sait que sa scolarité a été écourtée et qu'il n'a pu bénéficier, de la part de ses maîtres, de conseils d'écriture susceptibles de faire de lui le romancier qu'il est devenu, un "pêcheur au lancé" capable, en quelques phrases, d'appâter et de ferrer le lecteur. Cette capacité, c'est le fruit d'un apprentissage "sur le tas", en tant que fournisseur de la presse quotidienne, d'abord, puis, très vite, d'une littérature vouée à la consommation rapide.Peut-on dire que Simenon, au cours des années de maturation sous pseudonymes, a fabriqué des hameçons tout à fait personnels et qu'il a découvert une manière de jeter la ligne à nulle autre pareille? Sans doute pas: ce serait un jeu d'enfant de trouver, chez ses contemporains, à l'entame des romans, des situations et des personnages aussi indéterminés que les siens, qui piquent la curiosité et suscitent le désir de savoir qui ils sont et ce qui les a menés là où ils sont. Mais il y a chez lui un degré d'intrication des points de vue bien supérieur à celui qui se rencontre chez ses confrères, une alternance de perspectives – sans scrupules pourrait-on dire – qui, à la fois, peut décontenancer le lecteur engoncé dans les habitudes de réception de la narration réaliste, et lui ouvrir de vastes espaces d'interprétation. Quelque chose arrive à quelqu'un quelque part; quelqu'un parle, mais ce qui a lieu ou ce qui est dit est donné à connaître à travers un énoncé dont la source est indécise ou dont l'énonciateur n'est pas sûr. Si la formule n'était rebattue, on pourrait dire "Ça parle" et il revient au lecteur de chercher ce que ça signifie pour lui, ce qui est à comprendre, ou, plutôt, ce qui peut être compris à partir de, grâce à, malgré aussi parfois ce qui est dit – ou tu.De tous les écrivains "réalistes", Simenon est peut-être celui qui laisse le plus de marge à l'interprète, celui qui, en régime de clôture du sens, débarrasse le récit de la plupart des figures dévolues à son avènement, ou ne les convoque que pour contester leurs prétentions. Il invite ainsi implicitement le lecteur à débrouiller l'écheveau et, sans le mettre en garde noir sur blanc, il lui laisse entrevoir le risque de ne tirer que sur quelques fils.Ici, très modestement, il a été proposé à des lecteurs issus de diverses communautés interprétatives et pas tous, loin de là, également familiers de Simenon, de mordre dans l'esche d'un incipit, ou de dire de quoi elle est faite, ou d'être à la fois le poisson et celui qui l'appâte. Il s'agissait de ne pas relancer le carrousel des généralités sur l'univers fictionnel du romancier, mais de mettre le doigt sur les mots, sur les phrases qui incitent à y entrer.

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