Longtemps oubliée, l'écrivaine Nellie Campobello (1900-1986) connaît aujourd'hui une importante revalorisation et les lecteurs redécouvrent avec fascination la voix d'une petite fille qui raconte avec candeur les horreurs de la Révolution mexicaine dont elle est témoin. Derrière cette voix enfantine se profile une autre, plus discrète : celle d'une narratrice adulte, qui semble se confondre avec l'autrice elle-même.La présente étude de Cartucho (1931) et Las manos de mamá (1937), centrée sur le style et les affects, démontre que cette deuxième voix est anti-hégémonique et subalterniste. Elle remet en question l'idée selon laquelle Campobello écrirait de façon spontanée et que sa narratrice adopterait un regard détaché, révélant au contraire une profondeur émotionnelle a ...
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Longtemps oubliée, l'écrivaine Nellie Campobello (1900-1986) connaît aujourd'hui une importante revalorisation et les lecteurs redécouvrent avec fascination la voix d'une petite fille qui raconte avec candeur les horreurs de la Révolution mexicaine dont elle est témoin. Derrière cette voix enfantine se profile une autre, plus discrète : celle d'une narratrice adulte, qui semble se confondre avec l'autrice elle-même.La présente étude de Cartucho (1931) et Las manos de mamá (1937), centrée sur le style et les affects, démontre que cette deuxième voix est anti-hégémonique et subalterniste. Elle remet en question l'idée selon laquelle Campobello écrirait de façon spontanée et que sa narratrice adopterait un regard détaché, révélant au contraire une profondeur émotionnelle ancrée dans le vécu populaire.