Dans ce livre, Claire Judde de Larivière cherche à écrire l'histoire des habitant·e·s de Venise à la fin du Moyen Âge, tout en se demandant quelle " société " ils forment, en partant du principe que celle-ci n'existe pas sans les mots qui la décrivent et les actions qui la créent. À partir d'archives judiciaires, composées d'interrogatoires et de témoignages de Vénitiennes et de Vénitiens ordinaires, l'autrice analyse les mots que les justiciables employaient pour nommer, qualifier et classer les individus et les collectifs qui habitaient la ville. Ces mots sont considérés comme formant un réservoir de " savoirs sociaux ", c'est-à-dire des savoirs d'usage et des savoirs pratiques, produits et acquis pour dire la société et pouvoir s'y insérer. L'hypothèse est que les ho ...
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Chapitre premier. De la société aux savoirs sociaux
Chapitre 2. Une lecture pragmatique des archives judiciaires
Chapitre 3. Une société panoptique : les conditions de production des savoirs sociaux
Chapitre 4. Savoirs sociaux et identification
Chapitre 5. Agir et interagir : justifier les actions individuelles et collectives
Chapitre 6. Habiter et appartenir
Chapitre 7. Des savoirs urbains situés
Conclusion
Dans ce livre, Claire Judde de Larivière cherche à écrire l'histoire des habitant·e·s de Venise à la fin du Moyen Âge, tout en se demandant quelle " société " ils forment, en partant du principe que celle-ci n'existe pas sans les mots qui la décrivent et les actions qui la créent. À partir d'archives judiciaires, composées d'interrogatoires et de témoignages de Vénitiennes et de Vénitiens ordinaires, l'autrice analyse les mots que les justiciables employaient pour nommer, qualifier et classer les individus et les collectifs qui habitaient la ville. Ces mots sont considérés comme formant un réservoir de " savoirs sociaux ", c'est-à-dire des savoirs d'usage et des savoirs pratiques, produits et acquis pour dire la société et pouvoir s'y insérer. L'hypothèse est que les hommes et les femmes de Venise savaient comment celle-ci fonctionnait et créaient les catégories disant l'identification, l'appartenance, les relations sociales et familiales, les hiérarchies ou encore l'occupation des espaces urbains et des lieux d'existence. Il s'agissait là d'une véritable compétence sociale et politique, qui relevait de savoirs partagés collectivement, qui circulaient et encadraient les pratiques ordinaires de la vie quotidienne et professionnelle.