Françoise Crémoux et Jean-Louis Fournel — Idées, représentations et pratiques de l'empire en Espagne et en Italie du XVe au XVIIe siècle
Ire partie — Racines d'empire
Alain Michel, — Empires, philosophies, poésie
Jean-Louis Ferrary — La tradition impériale romaine
Diego Quaglioni — Empire et monarchie : aspects du débat juridique
Patrick Gilli — Empire et italianité au XVe siècle : l'opinion des juristes et des humanistes
IIe partie — Partiques imperiales, pratiques royales
Juan Carlos D'Amico — Mercurino Arborio de Gattinara et le mythe d'un empire universel au service de Charles Quint
Pierre Civil — Enjeux et stratégies de la politique impériale à travers les portraits de Charles Quint
Paloma Bravo — Gothicisme et messianisme dans l'Aragon de la fin du XVIe siècle
Pablo Fernandez Albaladejo — Lex regia aragonensium : monarchie composée
Françoise Crémoux — De la Méditerranée au Nouveau Monde : l'idéologie impériale dans les pièces américaines de Lope de Vega
IIIe partie — Empire spirituel, Empire temporel
Jean-François Maillard — Empire universel et monarchie gallique : héritages italiens et aspects de l'illuminisme politique chez les kabbalistes chrétiens français de la Renaissance
Romain Descendre — Une monarchie " presque universelle ". Géopolitique de l'Empire dans les Relazioni universali de Giovanni Botero
Jean-Louis Fournel — La présence de l'Italie dans la pensée politique de Campanella : les ambiguïtés d'une logique impériale
Loin de se référer à un concept univoque, les textes rassemblés dans ce volume voudraient montrer comment, à l'épreuve des limites spatiales et temporelles que nous nous sommes fixées, la question de l'empire acquiert une productivité politique et philosophique inédite, parce qu'elle se nourrit autant qu'elle se détache du mythe impérial médiéval.Dynastique et électif, religieux et philosophique, romain et germanique, territorial et juridique, l'empire passe alors du statut de catégorie simple, dont la traduction historique est manifestement impossible, à celui de catégorie complexe, dont on a le sentiment qu'elle peut exister historiquement. Ainsi la présencemanifeste que donne à l'Empire le parcours historique de Charles Quint permet-elle de mettre au jour les ambiguïtés et les tensions de cette catégorie flottante entre autorité abstraite, régime juridique, vision apocalyptique et messianique de l'histoire, commandement militaire, exigences spirituelles, voire mystiques.Cet " empire de guerre " n'est donc pas ici une forme structurellement obsolète à écarter du cheminement prétendument inexorable vers l'État-nation, mais un des espaces essentiels de déploiement d'une réflexion sophistiquée sur les limites juridiques et territoriales de la souveraineté, et sur ce que l'on pourrait appeler les faiblesses de la puissance.Ont collaboré à cet ouvrage : Pedro Fernandez Albaladejo, Paloma Bravo, Pierre Civil, Françoise Cremoux, Juan Carlos D'Amico, Romain Descendre, Jean-Louis Ferrary, Jean-Louis Fournel, Patrick Gilli, Jean-François Maillard, Alain Michel et Diego Quaglioni.