L' Enracinement professionnel des opinions politiques

Enquête auprès d'agriculteurs, d'ingénieurs et de directeurs de ressources humaines exerçant en Suisse
Fabrice PLOMB,Francesca POGLIA MILETI,Ivan SAINSAULIEU,Muriel SURDEZ,Eric ZUFFEREY
Collection
Terrains des sciences sociales
Editeur
Editions Seismo
Date de publication
22 mars 2016
Résumé
Le vécu au travail façonne-t-il aujourd'hui les représentations sociopolitiques des individus? L'enquête qualitative menée au sein de trois groupes professionnels montre que les activités professionnelles alimentent les jugements portés sur la société et la politique. Les ingénieurs conçoivent la hiérarchie sociale et les choix politiques à l'aune de leur formation scientifique, axée vers la technique ou le management. Les agriculteurs se démarquent plus ou moins des loyautés politiques locales selon le type d'agriculture qu'ils privilégient pour assurer leur futur. En politique comme dans leur profession, les DRH valorisent une position de surplomb synthétisant des points de vue antagonistes. Comparant ces " ethos professionnels ", l'ouvrage relativise les constats de ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
35.00 €
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Crédit
Date de première publication du titre 22 mars 2016
ISBN 9782883510654
EAN-13 9782883510654
Référence 119792-69
Nombre de pages de contenu principal 272
Format 22.5 x 15.5 x 1.5 cm
Poids 402 g

Introduction : L'actualité du couple travail et politique

I Les temps froids et chauds du travail
II Un nouveau regard, de nouvelles focales
III Les groupes observés dans l'enquête : des classes moyennes a-politiques ?
IV Trois axes de questionnement pour des études monographiques
V Reconstruire les dynamiques de la socialisation au travail et hors travail : options méthodologiques
VI Rapports à l'enquête et situation des trois groupes professionnels

Chapitre 1 – Quand la tradition ne tient qu'à un fil : les loyautés politiques des agriculteurs à l'épreuve de la libéralisation

1.1 La difficile reproduction sociale d'un monde paysan
1.1.1 Des crises successives
1.1.2 Une perte de maîtrise et de sens
1.1.3 Vers la redéfinition du modèle professionnel classique ?
1.2 Les conservateurs de la stratégie productiviste
1.2.1 Alex et Patrick : des jeunes attachés à la figure paternelle et à la sociabilité " communautaire "
1.2.2 Des paysans intégrés et forts de leurs opinions
1.2.3 Les logiques de repli vers la sphère privée
1.3 Les chercheurs d'alternatives et de réorientations
1.3.1 Visées entrepreneuriales, confiance systémique, et labilité des opinions
1.3.2 Ouverture du réseau et nouvelle attitude vis-à-vis du travail
1.4 Conclusion : des paysans entre insertion " communautaire " et recherche d'alternatives

Chapitre 2 :L'alchimie entre vie au travail et hors travail. Des ingénieursconduits à amender leur vision rationalo-scientifique du monde ?

2.1 Un terrain révélateur des mutations d'un secteur
2.1.1 Le cas exemplaire d'une PME de la chimie
2.1.2 Diversification de l'échantillon à des organisations partenaires
2.2 Pratiques de travail et représentations en mouvement
2.2.1 L'évolution collective du travail en R&D
2.2.2 Un rapport au politique dual et ouvert au changement
2.2.3 Une distance avec le champ politique ?
2.3 La sociabilité hors travail dans le rapport au politique
2.3.1 Changements d'opinions, changements de réseaux
2.3.2 Mobilités sociale et relationnelle : deux types d'ancrages locaux
2.4 Conclusion : des logiques de positionnement entre ethos
professionnel et considérations familiales

Chapitre 3 : Prudence politique et networking : des DRH de la banque et de l'horlogerie en quête de légitimité

3.1 Entre valorisation du métier et déficit de reconnaissance
3.1.1 Professionnalisation enchantée et avenir incertain
3.1.2 Des trajectoires d'ascension socioprofessionnelle
3.1.3 Un positionnement dual : à l'ombre du " chef idéal " et à distance des salariés
3.1.4 Un sens de la justice façonné par le travail
3.2 La valorisation de l'éclectisme politique et les tâtonnements du jugement
3.2.1 L'évitement du jugement politique
3.2.2 La constitution de savoirs ad hoc et éclectiques
3.2.3 Une homogénéité professionnelle assurée par la force des réseaux
3.2.4 Réseaux professionnels et réseaux amicaux : des frontières poreuses
3.3 Conclusion : des jugements indexés sur des pratiques communes et des réseaux personnels

Chapitre 4 : Des individus et des visions du monde en mouvement. Typification des mobilités professionnelles et résidentielles au sein des trois groupes professionnels

4.1 Penser les appartenances par le biais des formes de mobilité collectives
4.1.1 La service class : mobilités collectives entre travail et hors travail
4.1.2 Différencier les dimensions collectives et individuelles de la socialisation politique
4.2 Trois types d'articulations entre mobilités collectives et opinions politiques
4.2.1 Ancrage local et reproduction des opinions
4.2.2 Une mobilité ascendante indexée au travail
4.2.3 Une mobilité " boule de neige "
4.2.4 Ruptures de mobilités

Conclusion : de l'enracinement professionnel des opinions politiques aux médiations de la socialisation secondaire

I Formation, types de savoirs et autonomie dans le travail : dimensions centrales de la socialisation au travail
II Des réseaux au travail et hors travail convergents
III La socialisation professionnelle, une socialisation secondaire par rapport au milieu d'origine ?
IV Des tranches de vie professionnelle et politique

Le vécu au travail façonne-t-il aujourd'hui les représentations sociopolitiques des individus? L'enquête qualitative menée au sein de trois groupes professionnels montre que les activités professionnelles alimentent les jugements portés sur la société et la politique. Les ingénieurs conçoivent la hiérarchie sociale et les choix politiques à l'aune de leur formation scientifique, axée vers la technique ou le management. Les agriculteurs se démarquent plus ou moins des loyautés politiques locales selon le type d'agriculture qu'ils privilégient pour assurer leur futur. En politique comme dans leur profession, les DRH valorisent une position de surplomb synthétisant des points de vue antagonistes. Comparant ces " ethos professionnels ", l'ouvrage relativise les constats de la dissolution des appartenances professionnelles et de l'individualisation des opinions. Il examine les modalités d'organisation du travail et de la concurrence, les trajectoires et les réseaux de sociabilités pour saisir les logiques de production des opinions propres à chaque groupe et leurs différenciations internes.Muriel Surdez est professeure au Département des sciences sociales de l'Université de Fribourg. Elle travaille sur les groupes professionnels et leurs rapports au politique et à l'action publique.Eric Zufferey est assistant diplômé et doctorant au Département des sciences sociales de l'Université de Fribourg. Sa thèse, en co-tutelle entre les Université de Fribourg et de Lille 1, porte sur la professionnalisation et la politisation des hackers.Ivan Sainsaulieu est professeur de sociologie à l'Université de Lille 1, membre du laboratoire Clersé. En tant que sociologue du travail, il est spécialiste de la coordination au travail et de la sociologie de l'hôpital.Fabrice Plomb est maître d'enseignement et de recherche au Département des sciences sociales de l'Université de Fribourg. Ses recherches récentes concernent la socialisation économique des jeunes, dans une perspective de sociologie de la jeunesse et de sociologie économique.Francesca Poglia Mileti est professeure de sociologie au Département des sciences sociales de l'Université de Fribourg. Ses domaines de spécialisation sont les migrations et les relations interethniques, la jeunesse, le lien entre travail et politique.

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