Si Aristote est le penseur de la différenciation des domaines du savoir, dont les objets spécifiques répondent à des principes propres et appellent des méthodes distinctes, il sait aussi, marquer leurs analogies, leurs croisements et leurs interférences. Aucun texte, de ce point de vue, n'est plus instructif que le petit traité Mouvement des animaux. Tout en correspondant à une section identifiable du programme aristotélicien de recherche en matière de philosophie naturelle, entre le ciel et les plantes, ce texte est aussi un miroir où se reflètent, s'articulent, et s'approfondissent, quelques-unes des grandes problématiques de la pensée aristotélicienne, en matière de logique, de psychologie, d'éthique, de physique et de métaphysique. Les études ici rassemblées, sans prendre la forme classique d'un commentaire, couvrent l'ensemble des chapitres du traité. On a souhaité qu'elles puissent servir, à leur manière, de guide de lecture, et promouvoir la réflexion sur cette oeuvre singulière, qui reste moins fréquentée que d'autres.