Pourquoi sommes-nous si avides de mobilité et de changement? Pourquoi le repos est-il perçu comme illégitime et la surcharge de travail, la norme? Pourquoi nous appelle-t-on constamment à être autonomes et proactifs? Pourquoi la politique, la pédagogie, la justice ou le management se trouvent-ils valorisés par l'ajout du terme " participatif "? Pourquoi la flexibilité et l'adaptabilité sont-elles érigées en vertus cardinales? Pourquoi les frontières font-elles partout l'objet de luttes, que l'on veuille les abattre ou les fortifier? Cet ouvrage sonde nos représentations de l'espace, du temps et de la mobilité, pour révéler l'ampleur du bouleversement de notre rapport au monde qu'elles produisent. Il en résulte l'émergence d'un " idéal mobilitaire ", fondé sur une valori ...
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Chapitre 2. Un nouveau regard sur l'espace-temps Trois hypothèses L'espace non physique
Chapitre 3. Espace-temps : historicité des représentations Le cloisonnement de la forme-limite Vers l'ouverture spatio-temporelle de la forme-flux
Chapitre 4. La mobilité L'ancrage : mobilité-sédentaire et mobilité-franchissement Le flux : mobilité-kinétique et mobilité-dérive
Chapitre 5. L'idéal mobilitaire Des normativités spatio-temporelles Le discours de l'ancrage La haine de la limite La mobilité " naturelle " Un sujet libre, enfin !
Chapitre 6. L'idéal mobilitaire : contours et usages Quatre impératifs Les usages des normes de l'idéal mobilitaire La mobilité pénible L'épuisement mobilitaire
Chapitre 7. L'idéal mobilitaire seul en lice ? Les beaux restes de l'idéal de l'ancrage Des discours opposés… aux multiples combinaisons
Chapitre 8. Penser le social en contexte mobilitaire La justice à l'ère mobilitaire L'identité en contexte mobilitaire Influence et idéal mobilitaire
Chapitre 9. Prison et mobilité La loi pénitentiaire La prison moderne : un archétype du modèle de l'ancrage Prison et mobilités L'instauration de mobilités éprouvantes
Conclusion
Bibliographie
Pourquoi sommes-nous si avides de mobilité et de changement? Pourquoi le repos est-il perçu comme illégitime et la surcharge de travail, la norme? Pourquoi nous appelle-t-on constamment à être autonomes et proactifs? Pourquoi la politique, la pédagogie, la justice ou le management se trouvent-ils valorisés par l'ajout du terme " participatif "? Pourquoi la flexibilité et l'adaptabilité sont-elles érigées en vertus cardinales? Pourquoi les frontières font-elles partout l'objet de luttes, que l'on veuille les abattre ou les fortifier? Cet ouvrage sonde nos représentations de l'espace, du temps et de la mobilité, pour révéler l'ampleur du bouleversement de notre rapport au monde qu'elles produisent. Il en résulte l'émergence d'un " idéal mobilitaire ", fondé sur une valorisation de la mobilité pour elle-même, et articulé en quatre impératifs: activité, activation, participation et adaptation. Bien au-delà du domaine des déplacements physiques, cette injonction à la mobilité étend son emprise sur la famille, le travail, les territoires nationaux, les genres, les sexes ou encore la prison, les redéfinissant profondément. Ce volume propose non seulement des clés pour mieux comprendre les représentations de la mobilité et les normes sociales qui en découlent, mais également une grille d'analyse élargissant considérablement le champ des études de la mobilité.