À l'heure de l'urgence climatique, cet ouvrage sonde la transition à opérer en matière d'empreinte carbone de nos activités en prenant l'exemple des mobilités. Elles correspondent au premier secteur émetteur en France, à l'origine de 30% des émissions nationales. C'est aussi le secteur à l'inversion de la trajectoire carbone la moins évidente. À quelles politiques climatiques a-t-on dès lors affaire? Comment les acteurs impliqués dans les politiques publiques, publics, privés ou de la société civile, se saisissent de l'objectif de réduction de l'empreinte carbone des mobilités? L'analyse croisée des médias et d'un travail d'enquête aux échelles locales, nationale et européenne permet une investigation critique des discours, des outils et des actions entreprises pour réduire, éviter ou transformer les mobilités les plus émissives. Ce livre montre l'ampleur des défis auxquels les sociétés et leurs territoires sont collectivement confrontés pour engager, en pratique(s) et avec justice, une transition des mobilités à la hauteur des enjeux.
Les rues font partie de ces paysages du quotidien tellement banals qu'ils ont peu intéressé la recherche historique. Cet ouvrage propose une histoire de la rue aux XIXe et XXe siècles, à travers ses réalités matérielles: du lampadaire à l'abribus, en passant par le pavé et le bitume des chaussées, chaque élément de la rue a sa propre histoire. Ces divers éléments, combinés de manière plus ou moins intentionnelle par les techniciens et urbanistes, forment des paysages de rues identifiables à des idéaux-types qui peuvent renvoyer à des époques bien identifiées (le grand boulevard dit " haussmannien ") ou être vus comme intemporels (la petite rue résidentielle de quartier périphérique).Fondé principalement sur des observations de rues de Lyon mais destiné à toute personne intéressée par les villes et leur aménagement, cet ouvrage propose d'éclairer le fonctionnement de l'aménagement des rues: domaine technique en apparence, politique dans les faits, avec des usagers qui s'affirment de plus en plus, obligeant les pouvoirs publics à mettre très tôt en place des espaces de concertation. Chaque rue a une histoire, souvent différente de celle d'à côté, par la diversité de ceux qui la gèrent et s'en préoccupent: l'histoire des rues est aussi une histoire sociale, faite de débats entre techniciens, de mobilisations habitantes et de choix politiques variables selon les territoires et les époques.En remontant le temps à la recherche des rues, le lecteur pourra trouver des clés de lecture de la ville d'aujourd'hui, à travers ses paysages et certaines problématiques d'aménagement: l'adaptation de la ville aux évolutions des déplacements, l'aménagement des espaces publics ou la protection face aux nuisances des transports sont plus que jamais d'actualité.
Les politiques de mobilité durable, légitimes au regard de la nécessaire transition écologique, ne sont pas dénuées d'angles morts ni de contradictions. Privilégiant l'amélioration du cadre de vie dans certains espaces, ces politiques sont paradoxalement porteuses de risques environnementaux et sociaux: complexification des espaces réaménagés pour les trams et bus en site propre, nouvelles formes d'accidents, reports de trafic vers des espaces " délesteurs ", développement de modes de déplacement à risque (deux-roues motorisés), déploiement sélectif de quartiers " verts " et " apaisés " alimentant la ségrégation sociale.Identifier ces risques, largement occultés, et en comprendre l'origine est une nécessité si l'on veut qu'ils soient pris en compte dans l'action publique. C'est l'objet de cet ouvrage, qui rassemble les contributions de géographes, d'économistes, d'urbanistes, de politistes, de psychologues, d'ingénieurs en transport.Ces travaux défendent l'idée que l'impératif d'attractivité et l'intensité des flux qui caractérisent nos sociétés urbaines jouent en défaveur d'une mobilité plus socialement et écologiquement soutenable. Ils mettent en lumière, aussi, les incohérences de ces politiques souvent propices à des conflits d'usages sur les espaces publics. Mobilisant le concept d'ergonomie spatiale et ses outils, ils révèlent enfin que les marges de manoeuvre des citadins pour changer de mode de déplacement sont inégalement réparties selon leur situation dans l'espace urbain.
Restaurations et consommations dans l'espace des chemins de fer en France (XIXe-XXIe siècle)
Au même titre que les auberges routières de célèbres nationales, les somptueuses salles à manger des paquebots transatlantiques, les services à bord du transport aérien, la restauration ferroviaire a pris place dans les alimentations mobiles. Des années 1830 aux années 2020, ses formes ont varié. En France, elle se résume aujourd'hui au bar des TGV, aux boutiques de vente à emporter près des quais et aux restaurants mélangés des quartiers de gare. Mais elle cache une histoire longue.Les buffets de gare sont apparus aux débuts du chemin de fer. Parfois tables de haute cuisine jusque dans les années 1950, ils ont ensuite été relégués à des rôles secondaires. L'idée de raccorder une voiture-restaurant aux convois des voyageurs aisés a connu un succès réel à la fin du XIXe siècle. L'image rémanente des grands express finit par rejeter dans l'ombre le wagon-bar de banlieue et le panier garni avalé dans l'inconfort par la majorité des mangeurs. C'est pour eux que le plateau-repas, le chariot ambulant et le Gril-Express ont été conçus.L'histoire de la restauration ferroviaire croise ainsi l'étude de l'alimentation et la dynamique des mobilités, le cadre des entreprises et les pratiques de consommation.
En mêlant réflexion théorique et perspectives opérationnelles, ce livre souhaite questionner les transformations urbaines occasionnées sur le temps long par l'émergence des mobilités partagées mises en œuvre par de grandes firmes privées mondialisées. Dans quelle mesure la participation de ces nouveaux acteurs aux politiques de mobilité des villes transforme-t-elle le rôle des institutions publiques dans la gestion urbaine? Ces systèmes de mobilité peuvent-ils répondre aux enjeux écologiques du XXIe siècle? Quels sont les gagnants et les perdants de ces recompositions dans l'économie des transports, les institutions et les structures sociales urbaines? Ces questions sont abordées à partir de l'analyse du développement récent des systèmes de vélos en libre-service et d'autopartage, en proposant une réflexion plus générale sur la place du capitalisme dans l'innovation en matière de mobilité et dans la fabrique de la ville. L'ouvrage permet de saisir les contours des nouvelles économies collaboratives en interrogeant la gouvernance " public-privé " des mobilités partagées. Cette seconde édition souhaite actualiser le développement de l'auteur à travers l'introduction d'une étude de cas de l'évolution historique des mobilités partagées à Paris, la prise en compte de l'arrivée des dispositifs de mobilité en free floating dans les grandes villes et l'intégration de nombreux éléments d'actualité (changement d'opérateur, nouveaux acteurs, etc.). Le livre souhaite offrir des outils de réflexion aux différents acteurs de la ville avant les élections municipales de 2020, période au cours de laquelle les mobilités partagées seront au coeur des débats politiques et citoyens.
Pourquoi sommes-nous si avides de mobilité et de changement? Pourquoi le repos est-il perçu comme illégitime et la surcharge de travail, la norme? Pourquoi nous appelle-t-on constamment à être autonomes et proactifs? Pourquoi la politique, la pédagogie, la justice ou le management se trouvent-ils valorisés par l'ajout du terme " participatif "? Pourquoi la flexibilité et l'adaptabilité sont-elles érigées en vertus cardinales? Pourquoi les frontières font-elles partout l'objet de luttes, que l'on veuille les abattre ou les fortifier? Cet ouvrage sonde nos représentations de l'espace, du temps et de la mobilité, pour révéler l'ampleur du bouleversement de notre rapport au monde qu'elles produisent. Il en résulte l'émergence d'un " idéal mobilitaire ", fondé sur une valorisation de la mobilité pour elle-même, et articulé en quatre impératifs: activité, activation, participation et adaptation. Bien au-delà du domaine des déplacements physiques, cette injonction à la mobilité étend son emprise sur la famille, le travail, les territoires nationaux, les genres, les sexes ou encore la prison, les redéfinissant profondément. Ce volume propose non seulement des clés pour mieux comprendre les représentations de la mobilité et les normes sociales qui en découlent, mais également une grille d'analyse élargissant considérablement le champ des études de la mobilité.
L'accroissement des mobilités de passagers et des circulations marchandes constitue, à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, un véritable défi pour les forces de l'ordre chargées de leur contrôle. Cet ouvrage entend saisir les dynamiques historiques de ce contrôle en Europe et aux États-Unis, par une analyse des acteurs, des pratiques et des lieux où il s'exerce de New York à Naples, d'Anvers à Marseille. Cette régulation des trafics présente des configurations différentes selon les modes de transport (voiture à cheval ou automobile, chemin de fer, navigation à voile ou à vapeur), les échelles d'observation et les types de mobilités. Résolument inscrite dans les évolutions récentes de ce champ de recherche, la démarche est ici empirique, attentive à la façon dont les institutions évoluent sans cesse à travers leur action. Ce faisant, cette étude entend montrer en quoi les dynamiques territoriales propres aux mobilités contribuent depuis le XVIIIe siècle à former, modeler, reconfigurer les pratiques de leur discipline et de leur régulation.
" Urbaniser près des gares "; " assurer la diversité des fonctions dans les quartiers pour favoriser la marche à pied ": tels sont les objectifs de nombreuses politiques d'urbanisme. Au discours de l'effet structurant des transports sur les territoires semble se substituer une vulgate de l'effet structurant de l'urbanisme sur les mobilités. La ville contemporaine a été très fortement remodelée par et pour l'automobile, les principes d'urbanisme qui ont présidé à la configuration actuelle de ses périphéries correspondent assez étroitement aux conditions de l'efficacité automobile. Dans ce contexte, est-il possible de concevoir des agencements territoriaux qui favorisent l'usage pertinent d'autres modes de transport que l'automobile, que ce soient les transports collectifs, la marche à pied ou encore la bicyclette?L'ouvrage promeut une approche non naïve: l'urbanisme ne peut pas tout et une vision principalement " spatiale " d'un urbanisme organisé en fonction des alternatives à l'automobile peut accentuer les processus ségrégatifs. Toutefois, il se refuse à tout renoncement à un aménagement du territoire qui favorise les modes de transports les moins polluants et les moins socialement sélectifs. Mais le voulons-nous vraiment? Et nos institutions le permettent-elles? Ces enjeux sont majeurs car la contribution de l'aménagement du territoire peut être décisive pour réduire les ségrégations sociales liées à la mobilité et pour répondre aux enjeux nés du changement climatique.
En mêlant réflexion théorique et perspectives opérationnelles, ce livre souhaite questionner les transformations urbaines occasionnées sur le temps long par l'émergence des mobilités partagées mises en oeuvre par de grandes firmes privées mondialisées. Dans quelle mesure la participation de ces nouveaux acteurs aux politiques de mobilité des villes transforme-t-elle le rôle des institutions publiques dans la gestion urbaine? Ces systèmes de mobilité peuvent-ils répondre aux enjeux écologiques du XXIe siècle? Quels sont les gagnants et les perdants de ces recompositions dans l'économie des transports, les institutions et les structures sociales urbaines? Ces questions sont abordées à partir de l'analyse du développement récent des systèmes de vélos en libre-service et d'autopartage, en proposant une réflexion plus générale sur la place du capitalisme dans l'innovation en matière de mobilité et dans la fabrique de la ville. L'ouvrage permet de saisir les contours des nouvelles économies collaboratives en interrogeant la gouvernance " public-privé " des mobilités partagées.