Georges-Henri Soutou – Préface
Emmanuel Mattiato – Introduction
Massimo Lucarelli – Avant-propos
Section 1?: Pan-Europe, Anti-Europe, quelle Europe??
Bernard Bruneteau – De l'Europe de Briand à celle de Hitler?: retour sur un engagement européiste singulier ;
Emmanuel Mattiato – Controverses italiennes autour de la Paneurope de Coudenhove-Kalergi?: les parcours solitaires de Croce et d'Evola ;
Tommaso Visone – La réaction au cosmopolitisme dans les années trente.L'idée d'Europe chez Asvero Gravelli, Carl Schmitt et Drieu la Rochelle ;
Christian Roy – Révolution conservatrice, nationalisme révolutionnaire, fédéralisme européen?: Harro Schulze-Boysen et ses réseaux occidentaux ;
Marco Bresciani – Cosmopolitisme, européisme et exil?: Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte et l'Europe des années vingt et trente ;
Christophe Poupault – Cosmopolitisme "?latin?" et antigermanisme. Les réseaux intellectuels franco-italiens au service de la promotion latine ;
Olivier Wicky – Entre politique et passion?: l'Europe de Maurice Barrès.
Section 2?: Lieux et réseaux cosmopolites
Stéphanie Laporte – L'Océanisme?: une passion cosmopolite du jeune Malaparte à la veille de son adhésion au fascisme (1921-1922) ;
Ève Rabaté – Commerce, une revue cosmopolite de l'entre-deux-guerres ;
Ulrike Stroeder – La revue Die Literarische Welt?: vecteur d'idées cosmopolites contre la réaction ;
Ute Lemke – L'Italie fasciste vue par la revue Die Weltbühne – la Tribune du monde (1918-1933) ;
András Kányádi – Du spleen berlinois au charme parisien. Les capitales cosmopolites de Sándor Márai ;
Maryline Maigron – De l'éducation d'une mère à celle d'une capitale cosmopolite?: Leo Ferrero et Paris ;
Roberto Colozza – Cosmopolitisme à l'échelle urbaine. La Cité internationale universitaire de Paris dans l'entre-deux-guerres ;
Tristan Coignard – Potentialités et apories du cosmopolitisme dans l'entre-deux-guerres. La Ligue des droits de l'homme et ses réseaux transnationaux (France-Italie-Allemagne).
Abstracts
Le présent volume – qui réunit des contributions de spécialistes de civilisation, de littérature, d'histoire contemporaine, de sciences politiques et d'histoire des relations internationales – a l'ambition de proposer une approche fortement pluridisciplinaire pour l'étude du cosmopolitisme et de ses liens avec l'idée de réaction, en fixant des limites spatio-temporelles bien précises. Sous l'angle chronologique, la période choisie est celle de l'entre-deux-guerres, caractérisée par la coexistence d'aspirations politiques cosmopolites, européistes, libérales, démocratiques, socialistes, réactionnaires et totalitaires. L'un des principaux objectifs de l'ouvrage est de montrer combien les frontières entre ces différentes aspirations s'avèrent parfois plus floues qu'il n'y paraît de prime abord. Du point de vue géographique, voire géopolitique, s'est imposé le choix du triangle franco-italo-allemand, soit des trois grands pays qui, douze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en signant le Traité de Rome, créeront la Communauté économique européenne?; ce qui pourrait amener le lecteur à s'interroger sur les différences et sur les possibles convergences entre, d'une part, les tendances pro- ou anti-cosmopolites et pro- ou anti-européennes de l'entre-deux-guerres, et, d'autre part, les débats actuels sur les transferts de souveraineté nationale vers l'Union européenne, antichambre d'une gouvernance mondiale et d'un processus de globalisation dont les valeurs sont en crise et deviennent, chaque jour davantage, la cible de critiques dites populistes. Là encore, on ne saurait comprendre ce fossé croissant entre les peuples et leurs élites cosmopolites sans revenir à la source de ces conflits de civilisation.