Aujourd'hui, être Africain-American aux États-Unis après avoir été nigger, colored, darky, negro, black, black-american, afro-american, signifie revendiquer une différence fondée non sur la seule pigmentation mais sur un ensemble de faits culturels originaux. Parmi ces derniers, la tradition orale est fondamentale. La vitalité de la tradition orale afro-américaine n'apparaît pas seulement dans la multiplicité des genres (au sens où l'étude de la littérature orale les définit) mais aussi, et surtout, dans le maniement de la parole et des modalités d'énonciations impliquant une véritable "stratégie du dire". Au sommaire : R. Hemenway, "Zora Neale Hurston et l'ethnologie d'Eatonville (Floride)" ; J.W. Roberts, "Le discours de la folklorité : folklore afro-américain" ; R.D. Abrahams, "Dans le ventre de l'éléphant" ; J. Santino, "Des kilomètres de sourires, des années de lutte : identité professionnelle noire et récits de vie" ; R. Allen, "Hurler Dieu : improvisations narratives et vocales lors de représentations de quatuors de gospel afro-américain" ; A.M. Reynolds, "Les toasts de zonards noirs de Los Angeles".