Tracés, n° 24/2013

Réalité(s) du possible en sciences humaines et sociales
Laurent JEANPIERRE,Florian NICODÈME,Pierre SAINT-GERMIER
Revue
Tracés
Editeur
ENS Editions
Date de publication
3 juin 2013
Résumé
Le réel, ou le possible ? Telle est, dans sa forme élémentaire, l'alternative exclusive dans laquelle semblent bel et bien enfermées les sciences sociales contemporaines. D'un côté, une partie de ces dernières entendent dire la réalité, rien que la réalité, et dévoiler les bonnes raisons qu'elle a d'être comme elle est. De l'autre côté, des courants plus récents de ces disciplines envisagent au contraire les faits observés par le chercheur comme des constructions sociales et des phénomènes contingents, susceptibles par-là même d'être défaits ou transformés, orientant ainsi l'enquête vers l'évocation du possible. Les sciences humaines et sociales ont tout à gagner aujourd'hui à franchir cette ligne de démarcation en apparence insurmontable. C'est ce qu'affirment les cont ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
15.00 €
Ajout au panier /
Actuellement Indisponible
ISSN 17630061
Date de première publication du titre 3 juin 2013
ISBN 9782847883961
EAN-13 9782847883961
Référence 115572-46
Nombre de pages de contenu principal 256
Format 15 x 23 x 1.7 cm
Poids 417 g

Editorial

Laurent Jeanpierre, Florian Nicodème, Pierre Saint-Germier, " Possibilités réelles ".

Articles

Ivan Ermakoff, " Contingence historique et contiguïté des possibles " ;
Clint Ballinger, " Contingence, déterminisme et 'just-so stories' " ;
Noël Bonneuil, " Viabilité, probabilités et induction " ;
Gunnar Declerck, " Le possible peut-il être perçu ? ".

Note

Katia Genel, " L'autorité des faits. Horkheimer face à la fermeture des possibles ".

Manifeste

Emmanuel Didier, Cyprien Tasset, " Pour un statactivisme. La quantification comme instrument d'ouverture au possible ".

Traductions

Max Weber, Possibilité objective et causation adéquate dans l'approche causale en histoire, (nouvelle traduction et présentation sous la direction de Florian Nicodème)
Robert Stalnaker, Une conception réaliste des contrefactuels, (traduction et présentation de Pierre Saint-Germier)

Entretiens

Laurent Jeanpierre, Eric Monnet, " Manières de dire l'avenir sans nier l'incertitude. De l'économie aux sciences du climat. Entretien avec Michel Armatte " ;
Vincent Farnea, Laurent Jeanpierre, " Des utopies possibles aux utopies réelles. Entretien avec Erik Olin Wright ".

Le réel, ou le possible ? Telle est, dans sa forme élémentaire, l'alternative exclusive dans laquelle semblent bel et bien enfermées les sciences sociales contemporaines. D'un côté, une partie de ces dernières entendent dire la réalité, rien que la réalité, et dévoiler les bonnes raisons qu'elle a d'être comme elle est. De l'autre côté, des courants plus récents de ces disciplines envisagent au contraire les faits observés par le chercheur comme des constructions sociales et des phénomènes contingents, susceptibles par-là même d'être défaits ou transformés, orientant ainsi l'enquête vers l'évocation du possible. Les sciences humaines et sociales ont tout à gagner aujourd'hui à franchir cette ligne de démarcation en apparence insurmontable. C'est ce qu'affirment les contributions de ce numéro, en s'interrogeant d'un point de vue épistémologique, empirique et parfois politique, sur le traitement du possible dans plusieurs disciplines.Ivan Ermakoff et Clint Ballinger proposent un examen critique, chacun à sa manière, de la notion de contingence. D'autres contributions s'interrogent sur plusieurs instruments d'approche du possible comme les statistiques (Emmanuel Didier et Cyprien Tasset), le raisonnement en termes de probabilités ou de viabilité (Noël Bonneuil) ou bien les scénarios, en économie et en sciences du climat (Michel Armatte). Gunnar Declerck propose de son côté une réflexion sur le statut du possible dans la perception. Les problèmes soulevés par le raisonnement contrefactuel sont par ailleurs au centre des deux traductions proposées (Max Weber et Robert Stalnaker).Il apparaît aussi que les enjeux de ce que pourrait être à l'avenir une connaissance plus fine du possible ne sont pas seulement scientifiques. Katia Genel explicite ainsi combien le projet inaugural de la " théorie critique " francfortienne visait à saisir l'action " possible " d'une volonté aspirant à l'émancipation. Et Erik Olin Wright nous invite à dépasser l'opposition stérile, en politique, entre réalistes et utopistes. Pour les sciences humaines et sociales critiques, il n'y a pas à choisir entre le réel et le possible.

Recommandations