Espaces de vie de l'artiste : les enfermements à l'œuvre

Nella ARAMBASIN
Date de publication
9 mars 2015
Résumé
En suivant les artistes et les écrivains dans l'enfermement de leur espace de vie, il s'agit de poursuivre un questionnement sur les modalités esthétiques de leur déplacement, en commençant par les situations coercitives les plus extrêmes, pour arriver à celles qui aussi librement acceptées qu'inconsciemment subies, passent par un développement fantasmatique de l'incarcération, voire par un désir d'enfermement. Ce cheminement n'est ni progressif, ni évolutif, il témoigne surtout des degrés de perception des frontières et de l'intériorisation des contraintes. Chaque contexte historique de l'enfermement révèle la difficulté et le pouvoir de dégager l'espace potentiel d'un jeu pour s'y mouvoir: hôpital psychiatrique ou camp d'internement, camp de la mort ou blocus, caserne ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 9 mars 2015
ISBN 9782848675091
EAN-13 9782848675091
Référence 118417-39
Nombre de pages de contenu principal 360
Format 15 x 21 x 1.7 cm
Poids 516 g

Nella Arambasin – Introduction

I. Les dehors du dedans : mettre en abyme l'enfermement

Claire Bazin (Littérature anglophone, Université de Paris-Ouest Nanterre-La Défense) – Portrait de l'artiste en femme " folle " : Janet Frame ;
Delphine Bière-Chauvel (Histoire de l'art, Université de Lille III) – Les aquarelles de Wols au camp des Milles : " Nous sommes maints 'Jonas' " ;
Alain Parrau (Littérature française, Université de Paris-VII) – Rêver dans les camps : Jean Cayrol, Charlotte Delbo, Primo Levi ;
Françoise Bort (Littérature britannique, Université de Bourgogne) : " L'attente dans des chaînes de brumes " : Création littéraire et expérience du blocus (1940-1943).

II. Cellules proliférantes : écrire à travers geôles et genres

Odile Roynette (Histoire contemporaine, Université de Franche-Comté) – De la caserne à la prison : expériences de l'enfermement chez Louis-Ferdinand Céline ;
Anaelle Touboul (Littérature française, Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle) – Récits d'asile : histoires de " la folie qu'on enferme " (romans francophones du XXe siècle) ;
Fabrizio Impellizzeri (Littérature française, Université de Catane, Italie) – L'écriture carcérale de Jean Genet ou le fantasme d'écrire ;
Christian Jouvenot (Psychanalyste, auteur) – De Marie Legrand Obscur Donnadieu à Marguerite Duras : la folie maternelle à l'œuvre.

III. Détenus délibérés : s'incarcérer pour s'incarner dans l'œuvre

Maâtallah Gleya (Littérature française, Université de Manouba, Tunisie) – L'incarcération volontaire de l'artiste balzacien ;
Adeline Soldin (Littérature française, Boston University, États-Unis) – La chambre chez Proust : salle d'hôpital ou scène de théâtre ?
Jennifer Murray (Littérature anglophone, Université de Franche-Comté) – La prisonnière et le pendu : le fantasme de l'enfermement dans l'écriture de Margaret Atwood ;
Ariane Cloutier (Sciences de l'art, Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne) – Entre détournement et internement : analyse de la démarche géo-performance d'Arnaud Cohen (l'habitation de la Coutellerie, 2003).

IV. L'enfer-me-ment : l'art de démentir les carcans

Michelle  Biget-Mainfroy (Musicologie, Université de Tours) – Le musicien des Lumières dans la prison des interdits ;
Christelle Serée-Chaussinand (Littérature irlandaise, Université de Bourgogne) – Espaces en contrepoint ; une esthétique de l'enfermement chez Deirdre Madden ;
Stéphanie Bérard (Littérature francophone, University of Virginia, États-Unis) – Le rivage du monde ou l'île-prison : rhétorique de la fermeture et esthétique de l'ouverture dans le théâtre de José Pliya ;
Nella Arambasin (Littérature comparée, Université de Franche-Comté) – Entre immersion et émergence d'une esthétique de l'enfermement global.

Clôture

" Bunker ", sonnet de Bertrand Degott (Poétique française, Université de Franche-Comté).
Index

Bio-bibliographie des auteurs

En suivant les artistes et les écrivains dans l'enfermement de leur espace de vie, il s'agit de poursuivre un questionnement sur les modalités esthétiques de leur déplacement, en commençant par les situations coercitives les plus extrêmes, pour arriver à celles qui aussi librement acceptées qu'inconsciemment subies, passent par un développement fantasmatique de l'incarcération, voire par un désir d'enfermement. Ce cheminement n'est ni progressif, ni évolutif, il témoigne surtout des degrés de perception des frontières et de l'intériorisation des contraintes. Chaque contexte historique de l'enfermement révèle la difficulté et le pouvoir de dégager l'espace potentiel d'un jeu pour s'y mouvoir: hôpital psychiatrique ou camp d'internement, camp de la mort ou blocus, caserne et maison de redressement, mais aussi cour impériale, table d'écriture, chambre, atelier, île et limousine. Parce que l'esthétique permet chaque fois de saisir une dimension " pliée " à l'intérieur d'une clôture spatio-temporelle réelle, le cheminement à travers toutes ces cellules oppose un démenti aux dénis d'existence.Dans une perspective internationale, transdisciplinaire et multi-artistique il est ainsi possible de comprendre comment Janet Frame, Wols, Jean Cayrol ou John Lehmann ont résisté à l'anéantissement, mais aussi comment Céline, Alexandre Vialatte, Jean Genet puis Marguerite Duras ont développé des espaces fictionnels à la mesure de leur enfermement. De manière radicale, il y a également ceux qui s'incarcèrent pour mieux s'incarner dans leurs œuvres, Balzac et Proust par le passé comme Margaret Atwood et Arnaud Cohen aujourd'hui. Mais c'est au crédit d'une redoutable invisibilité des carcans que les musiciens du siècle des Lumières finissent par rejoindre les écrivains contemporains (Deirdre Madden, José Pliya, Don DeLillo).

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