Besançon avant 1914 ? Une ville toute occupée à la fabrication de la montre, marquée par l'éclatement en petits ateliers voués à l'establissage : telle est l'image convenue. Il faut y regarder de plus près. A partir de 1890, croissent en effet de véritables usines, en horlogerie mais surtout dans d'autres branches.Un syndicalisme original s'y développe, capable d'être l'étai, au tournant du siècle, d'une vigoureuse université populaire. La Suisse lui fournit nombre de ses pratiques et de ses militants - ainsi l'ouvrier horloger Graizely - ; certains traits rappellent également les trade-unions britanniques. D'où ce paradoxe : alors que, nationalement, le syndicalisme révolutionnaire domine la " Belle époque ", il ne s'impose à Besançon que durant trois ans –mais quelles ...
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Préface Introduction Remerciements PREMIÈRE PARTIE – L'ÉVEIL (1870-1894) Chapitre 1 : La naissance des organisations syndicales Les origines La vie des organisations syndicales – Les mouvements revendicatifs – Un exemple : le syndicat des charpentiers La situation en 1891 Chapitre 2 : Les organismes fédéraux La création de la Fédération La Bourse du travail – Sa création – Quelques problèmes d'organisation Chapitre 3 : Les premiers pas de la Fédération ouvrière L'orientation syndicale L'indépendance du mouvement syndical – Fédération et pouvoirs publics – Fédération et partis socialistes – La recherche d'une doctrine La Fédération, dirigeante du mouvement ouvrier – Le progrès des effectifs – La création de la caisse de grève
DEUXIÈME PARTIE – LES DÉBUTS RÉFORMISTES DE LA FÉDÉRATION OUVRIÈRE (1891-1905) Chapitre 1 : Les luttes de la classe ouvrière bisontine Les raisons de lutter : aperçu sur les conditions de vie – Les salaires – Progrès technique et conséquences sociales – La durée du travail – L'arbitraire patronal – La reconnaissance des syndicats – Le logement Les luttes ouvrières – Janvier 1892-décembre 1894 – Janvier 1895-décembre 1898 – Janvier 1899-décembre 1904 Les facteurs de l'action syndicale – La combativité ouvrière – La Fédération et les actions – Syndicalisme et conjoncture Chapitre 2 : La vie de la Fédération ouvrière Le fonctionnement des services de la Bourse – L'organisation de la solidarité ouvrière – Les services d'enseignement – Les services de mutualité – Le mouvement coopératif La vie quotidienne de la Fédération – Directions et dirigeants – Adrien Graizely – Les effectifs et le fonctionnement des syndicats fédérés Chapitre 3 : La Fédération et les problèmes d'orientation L'orientation des luttes – Autopsie d'une grève – Comment gagne-t-on une grève ? – Caisse de grève et syndicalisme Table des matières Collaboration ou lutte de classes ? – La Fédération et le patronat – La Fédération et les problèmes politiques – La faiblesse des liens nationaux Les racines de l'orientation fédérale – L'apport des traditions syndicales helvétiques – Syndicalisme et courants socialistes – La composition sociale du prolétariat bisontin Conclusion
TROISIÈME PARTIE : L'ÉLAN BRISÉ (1905-1914) Chapitre 1 : La flambée anarcho-syndicaliste (1904-1908) La victoire des " syndicalistes révolutionnaires " – La grève de l'atelier Cattin – L'alliance des éléments révolutionnaires – La défaite des réformistes Les anarchistes à la tête de la Fédération – La nouvelle équipe dirigeante – La réorganisation des directions fédérales – Le progrès des effectifs Les grandes luttes de la " Belle Époque " – Janvier 1905 à août 1906 – D'août 1906 à décembre 1908 Chapitre 2 : Le syndicalisme " anarchiste " La lutte de classes – Rupture avec " l'ennemi de classe " – Les méthodes de lutte – " Les minorités agissantes " Les anarcho-syndicalistes face à l'action politique – Syndicalisme révolutionnaire et socialisme réformiste – Syndicalisme révolutionnaire et dispositif politique – Le renforcement des liens nationaux La disparition des " libertaires " – Les faiblesses anarchistes – La montée de l'opposition Chapitre 3 : Les temps difficiles (1909-1914) Les indices de la crise – Les effectifs et les dirigeants syndicaux – La faiblesse de l'action revendicative Les causes de la crise – Les nouveaux problèmes d'organisation – Les réticences devant l'action L'approche de la guerre – La marche à la guerre – La déclaration de guerre Conclusion
POSTFACE 2009 – NOUVELLES APPROCHES, NOUVEAUX PROBLÈMES Chapitre 1 : Les acquis de la recherche L'émergence du syndicalisme (1862-1890) – Genèse – Autour de la Commune de Paris – La naissance des chambres syndicales – La création des organismes fédéraux L'environnement partisan – L'anarchisme – Les socialismes bisontins – Rivalités socialistes et Fédération ouvrière – L'hégémonie radicale Fédération ouvrière et Université populaire – Aux origines – La Fédération, bras armé de l'Université populaire U.P. bisontine, U.P. lilloise – Le déclin de l'U.P. bisontine
Chapitre 2 : Pistes et problèmes Les ouvriers bisontins – Besançon : dispersion industrielle, éparpillement ouvrier • L'horlogerie, activité reine • Le mouvement de concentration – Conditions ouvrières : travail, rémunération, existence Les idées – La classe ouvrière est-elle anticléricale ? – Dans les organisations syndicales, le réformisme est hégémonique – Aux sources du réformisme – L'Université populaire semble bien être un vecteur de ces thèmes – Le rôle des Suisses est tout aussi important – Le réformisme a-t-il des racines sociales ? Les luttes – La Fédération et l'organisation des grèves – Les libertaires et la pratique gréviste Annexes – Rapport de M. le premier Président de la Cour de Besançon – Rapport du Commissaire central de police, Tamaru, annexé au rapport du Président de la Cour d'appel de Besançon – Brouillon du rapport de Roussel au syndicat des typos : la création de la Fédération (ss date : fin 1891 ou début 1892) – Adrien Graizely, Monographie de la Bourse du travail de Besançon – Graphiques
Besançon avant 1914 ? Une ville toute occupée à la fabrication de la montre, marquée par l'éclatement en petits ateliers voués à l'establissage : telle est l'image convenue. Il faut y regarder de plus près. A partir de 1890, croissent en effet de véritables usines, en horlogerie mais surtout dans d'autres branches.Un syndicalisme original s'y développe, capable d'être l'étai, au tournant du siècle, d'une vigoureuse université populaire. La Suisse lui fournit nombre de ses pratiques et de ses militants - ainsi l'ouvrier horloger Graizely - ; certains traits rappellent également les trade-unions britanniques. D'où ce paradoxe : alors que, nationalement, le syndicalisme révolutionnaire domine la " Belle époque ", il ne s'impose à Besançon que durant trois ans –mais quelles années !-, rapidement submergé par un réformisme étale qui renvoie aux traditions helvétiques mais surtout à un socialisme modeste et divisé, éclipsé voire phagocyté par un radicalisme à forte connotation anticléricale. " Cette histoire de la fédération ouvrière bisontine est nourrie par une connaissance approfondie de l'histoire longue de tout le mouvement ouvrier. C'est ce qui lui donne à la fois le " piqué " et la " profondeur de champ " qui font les meilleures images. " (Antoine Prost, extrait de la préface).