Les vingt-trois essais rassemblés dans cet ouvrage examinent les discours sur l'" art social ", leurs origines idéologiques, leurs tensions, ainsi que l'histoire de la notion et le rôle qu'elle a pu jouer dans les pratiques artistiques. Le désir d'intégrer les arts à une transformation radicale des rapports sociaux et économiques inspire les théoriciens politiques, les philosophes et les artistes (en fait, ceux-là bien plus que ceux-ci) depuis l'époque des jacobins jusqu'à celle des anarchistes. Une telle conception devient plus complexe sous la Troisième République où de nouvelles voix, souvent attachées au maintien des hiérarchies existantes, plaident pour une nouvelle version de l'" art social " plus à même de prendre place dans la politique artistique de l'État.Émin ...
Lire la suite
L'art social, de la Révolution à la Grande Guerre : esquisse d'un parcours
S'emparer de l'homme moral et total : l'ombre de Rousseau et la fête révolutionnaire
Art utile, art social, art pour l'art dans la première moitié du XIXe siècle
Utilité morale et valeur sociale des arts appliqués à l'aube de l'industrialisation
David d'Angers
La place de l'art et des artistes dans les rues-galeries de Charles Fourier à Tony Moilin
Art social et éducation sensorielle dans les crèches fouriéristes au milieu du XIXe siècle
Une société en marche
L'art social de Pierre-Joseph Proudhon
Un tournant sociologique dans la pensée esthétique française (1870-1890)
L'infécondité vicieuse des artistes
L'exemple anglais (Ruskin, Morris)
L'expérience belge de l'art social, 1880-1914
Bruxelles-Paris
Le Musée du soir de Gustav Geffroy
Jean Lahor
Le Temple et la Cité harmonique
Mauclair, le peuple et l'art
Georges Sorel ou l'art comme préfiguration du "travail de l'avenir"
Roger Marx et l'institutionnalisation de l'art social
Art et société
"Populovitch n'est pas si bête q'il est mal vêtu"
Masses inconscientes et élites républicaines ou les arrière-plans naturalistes du "retour à l'ordre"
L'art et le paysan
Les vingt-trois essais rassemblés dans cet ouvrage examinent les discours sur l'" art social ", leurs origines idéologiques, leurs tensions, ainsi que l'histoire de la notion et le rôle qu'elle a pu jouer dans les pratiques artistiques. Le désir d'intégrer les arts à une transformation radicale des rapports sociaux et économiques inspire les théoriciens politiques, les philosophes et les artistes (en fait, ceux-là bien plus que ceux-ci) depuis l'époque des jacobins jusqu'à celle des anarchistes. Une telle conception devient plus complexe sous la Troisième République où de nouvelles voix, souvent attachées au maintien des hiérarchies existantes, plaident pour une nouvelle version de l'" art social " plus à même de prendre place dans la politique artistique de l'État.Éminemment polysémique et mouvante, l'idée d'art social pose la question de la fonction de l'art dans une société post-révolutionnaire, industrielle et marchande, et interroge l'autonomie et l'originalité supposées de l'art. Elle a pesé d'un poids déterminant dans l'abolition des hiérarchies, l'extension du concept d'art et le développement de l'éducation populaire, dans des domaines aussi divers que la fête publique, le logement social et les arts du décor, dont le rôle parfois attribué aujourd'hui au designer porte l'héritage. Sans prétendre épuiser la question, ni céder à une vision téléologique de son évolution, les contributions au présent ouvrage permettent de replacer l'idée d'art social dans la longue durée et d'en découvrir les acteurs.