La Dynastie Bonnart
Peintres, graveurs et marchands de modes à Paris sous l'Ancien Régime
Cet ouvrage étudie les quatre générations de la dynastie Bonnart, une famille d'artistes et de marchands implantée rue Saint-Jacques à Paris entre 1642 et 1762. Officiant dans les domaines de l'estampe, de la peinture et du dessin, elle est particulièrement célèbre pour son activité dans celui de la gravure de mode et notamment pour l'invention du portrait en mode, représentant les vedettes du siècle sous l'aspect de jeunes mannequins attrayants. À la fois diverses et très standardisées, ces images de mode connurent un grand succès et furent produites à des milliers d'exemplaires?; objets de nombreuses copies, reprises et variations, elles sont si intimement associées à la famille Bonnart et à ses deux boutiques de L'Aigle et du Coq qu'elles prirent, au xixe siècle, le nom générique de bonnarts, même si bien d'autres éditeurs parisiens en produisirent, parfois antérieurement à la dynastie. Cet aspect de leur commerce, avec ses multiples déclinaisons et appropriations dans le reste de l'Europe – voire au-delà, dans des contrées comme la Chine ou l'Inde –, est confronté à l'histoire des différents membres de la famille et au reste de sa production?; largement méconnu, celui-ci révèle des défenseurs fidèles de la monarchie et de la religion catholique, mais aussi des inventeurs habiles – très au fait des derniers développements de l'art de la Cour et des nouveautés en matière de mode, d'anecdotes et bruits du monde –, entretenant de nombreux liens avec la création contemporaine et ses acteurs. L'histoire familiale, avec ses parcours singuliers, de l'imprimeur en taille-douce Henri Ier Bonnart, fils d'un tailleur d'habits, jusqu'aux derniers descendants qui vendirent aux enchères les planches gravées, en passant par les membres influents de l'académie de Saint-Luc, éclaire la genèse et le succès des modes, qui ne sauraient être réduites à l'imagerie populaire et banale à laquelle elles sont souvent cantonnées.
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