La Lettre et l'Œuvre

Perspectives épistolaires sur la création littéraire et picturale au 19e siècle
Pascale AURAIX-JONCHIÈRE,Christian CROISILLE,Éric FRANCALANZA
Collection
Écritures de l'intime : correspondances, mémoires, autobiographies
Editeur
Presses universitaires Blaise-Pascal
Date de publication
23 novembre 2009
Résumé
Le 19e siècle redéfinit le champ littéraire en opérant une nouvelle distribution des genres qui a pour effet de disqualifier la lettre, dont le domaine paraît se situer désormais à la marge de la littérature. Un tel bouleversement n'est pas sans incidence sur la notion d'oeuvre, et ses implications touchent également le domaine de l'art, de la peinture en particulier. La lettre s'inscrirait dans une zone interstitielle, à la fois discours métapoétique et avant-texte, ce qui la priverait d'une appartenance stricte à l'Œuvre. Pourtant force est de remarquer qu'elle s'y intègre pleinement, voire que la lettre réelle recompose parfois jusqu'à l'identité générique du texte. De reste, cette situation paradoxale ne saurait s'appliquer avec la même évidence à la peinture, avec ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Crédit
Date de première publication du titre 23 novembre 2009
ISBN 9782845164253
EAN-13 9782845164253
Référence 112775-37
Nombre de pages de contenu principal 278
Format 15.5 x 24 x 1.6 cm
Poids 452 g

Préface
De la lettre à l'oeuvre : approches épistolaires de la notion d'oeuvre au 19e siècle
    Éric Francalanza

A– La Lettre miroir de l'Œuvre
  

  I– La lettre mémoire de l'œuvre
Lamartine et la marquise de Montcalm: de la correspondance au portrait
    Marie-Renée Morin
Du tarissement à la plénitude : regards sur la genèse des Harmonies de Lamartine à la lumière de sa correspondance
    Christian Croisille
Histoire d'un tableau d'histoire. Henri Regnault : " Arrivée du général Prim devant Madrid le 8 octobre 1868 "
    Brigitte Olivier-Cyssau
Les Natchez de Chateaubriand: l'histoire et le destin d'un texte en sursis à travers la correspondance (1797-1827)
    Olivier Catel


    II– La lettre esprit de l'œuvre
" L'obscurité m'est bien acquise " : Nodier en position d'auteur dans ses lettres de jeunesse
    Jean-François Jeandillou
La lutte de Paul Gauguin à travers sa correspondance et une histoire personnelle
    Béatrice Vernier-Larochette
George Sand en quête de sa muse
    Isabelle Hoog Naginski
Correspondance et création poétique chez Maurice Rollinat
    Claire Le Guillou
Ivan Tourguéniev, lettres et romans (1862-1877)
    Françoise Genevray

B– La Lettre et l'Œuvre en reflet
    I– La lettre dans l'œuvre
De la lettre à l'écriture dans les Mémoires d'outre-tombe
    Emmanuelle Tabet
L'Espagne de Gautier à travers sa correspondance et son récit de voyage
    Catherine Thomas
George Sand romancière et publiciste : de la lettre privée à la prise de position publique
    Bernard Hamon
" La lettre ce silence qui dit tout " : la lettre et l'écriture de l'histoire chez les Goncourt
    Pierre-Jean Dufief

    II– La lettre et l'acte de création
Roman, poésie, pamphlet : les paradoxes de la correspondance de Lamennais
    Guilhem Labouret
La citation visuelle et le récit de voyage hugolien
    Joanna Augustyn
Une lettre de Nerval à Maurice Sand (5 novembre 1853) : Sylvie sous le regard critique d'un poète toujours lucide
    Corinne Bayle
La correspondance de Flaubert : un lieu pour concevoir la chose littéraire
    Thierry Poyet
Correspondances jarryques. Entre méta- et co-textualité
    Loredana Trovato
Proudhon et Courbet : du narcissisme à la mélancolie
    Chaké Matossian

Le 19e siècle redéfinit le champ littéraire en opérant une nouvelle distribution des genres qui a pour effet de disqualifier la lettre, dont le domaine paraît se situer désormais à la marge de la littérature. Un tel bouleversement n'est pas sans incidence sur la notion d'oeuvre, et ses implications touchent également le domaine de l'art, de la peinture en particulier. La lettre s'inscrirait dans une zone interstitielle, à la fois discours métapoétique et avant-texte, ce qui la priverait d'une appartenance stricte à l'Œuvre. Pourtant force est de remarquer qu'elle s'y intègre pleinement, voire que la lettre réelle recompose parfois jusqu'à l'identité générique du texte. De reste, cette situation paradoxale ne saurait s'appliquer avec la même évidence à la peinture, avec laquelle dialoguent de plus en plus la littérature et la philosophie. Du coup, cette marginalité place la lettre au cœur même de la question littéraire. En ce sens, les correspondances d'artistes et d'écrivains contribuent à identifier ce que signifie " faire œuvre ", du seul fait que la lettre institue un pont entre la littérature, l'art et la pensée de l'Œuvre. Par une ironie qui n'est pas sans conséquences pour ces notions, la lettre, genre réputé marginal, définit le travail de l'art(iste), en deçà et au-delà de sa valeur marchande, par un questionnement qui, contrairement à ce qui paraît, ouvre finalement le champ même de la littérature et de l'art.

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