Voyager dans le temps, l'espace ou l'esprit, sinon tous les trois à la fois, constitue une intrigue récurrente dans la science-fi ction. Il est alors question de différentes formes de péripéties, réalisées selon des moyens diversifiés: machines à voyager dans le temps, arches spatiales, migrations interdimensionnelles, usurpation parasitique du corps d'autrui…Ces phénomènes variés de transport et de mobilité se manifestent tous grâce à une certaine technologie, ordinaire ou étonnante.Au-delà de l'intrigue, dans le cadre contemporain, le mouvement constitue une métaphore englobante de la modernisation, de ses progrès et de ses dérives, mais aussi de l'isolement, selon l'espace circonscrit du véhicule qui est censé permettre le déplacement. Paradoxalement, le mode de tran ...
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Cadre des propos : objets et méthode d'analyse 1 La poétique de la SF ; 2 Précisions sur l'apport de la métaphore ; 3 Objets d'étude des récits : topoï, agentivité, dénouement ; 4 Mot de conclusion sur les propos de l'introduction.
Analyses
L'urbanef et le camionosaure : villes-véhicules inédites chez Jean-Pierre April ; " Le Vol de la ville " ([1980] 1991) de Jean-Pierre April ; Le Nord électrique (1985) de Jean-Pierre April ; Arches ferrées, arches spatiales (parcours récurrents ou infinis et circuits fermés) ; " Le train " ([1982] 1983) de Marc Sévigny ; " Dans la forêt de vitrail " ([1986/1987] 1988) d'Esther Rochon ; " La Zone " ([1985] 1988) de Marc Sévigny ; " La Migratrice " ([1985] 1987) de Francine Pelletier ; " Ce que Hercule est allé faire chez Augias et pourquoi il n'est pas revenu " (1990) de Joël Champetier ; " Exode 4 " ([1980] 1981) de Daniel Sernine ; " Exode 5 " ([1977] 1981) de Daniel Sernine ; " Éon " ([1980 ; 1984] 2009) d'Élisabeth Vonarburg.
Départs définitifs : du physique au spirituel (et vice versa)
" Fin de règne " ([1979] 1981) de Daniel Sernine ; " Coineraine " d'Agnès Guitard ([1982] 1988).
En deçà de la vie, au-delà de la mort : voyages virtuels
Histoires revisitées et subjectivées dans " le cycle du Pont " d'Élisabeth Vonarburg.
Conclusion
Conclusion I : Synthèse des propos et lectures croisées ; Conclusion II : Ouverture à d'autres pistes de recherche.
Voyager dans le temps, l'espace ou l'esprit, sinon tous les trois à la fois, constitue une intrigue récurrente dans la science-fi ction. Il est alors question de différentes formes de péripéties, réalisées selon des moyens diversifiés: machines à voyager dans le temps, arches spatiales, migrations interdimensionnelles, usurpation parasitique du corps d'autrui…Ces phénomènes variés de transport et de mobilité se manifestent tous grâce à une certaine technologie, ordinaire ou étonnante.Au-delà de l'intrigue, dans le cadre contemporain, le mouvement constitue une métaphore englobante de la modernisation, de ses progrès et de ses dérives, mais aussi de l'isolement, selon l'espace circonscrit du véhicule qui est censé permettre le déplacement. Paradoxalement, le mode de transport représente ainsi simultanément le passage et la contrainte.Nicholas Serruys nous invite ici à explorer la face cachée d'un genre qui s'exprime au futur et qui pourtant rayonne, de manière spéculaire, sur notre conception du présent.