Jeremy Bentham : le peuple comme fiction

Armand GUILLOT
Date de publication
4 septembre 2014
Résumé
Jeremy Bentham entend dépasser les théories du contrat social et développer une philosophie politique fondée exclusivement sur le principe d'utilité. Il considère en effet que le contrat social est une fiction et que " la saison de la fiction est désormais terminée ". Pourtant, le détour par la fiction est nécessaire pour introduire l'unité dans la multitude et instituer un peuple. Bentham affirme que les individus qui composent la multitude atteignent leur plus grande unité lorsqu'ils s'assemblent en un " tribunal de l'opinion publique ". Et, même si ses effets sont réels, ce tribunal est bel et bien une " entité fictive ". L'attitude de Bentham à l'égard des fictions est donc ambiguë. Elle nécessite de les définir rigoureusement et de déterminer leurs conditions de re ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
22.00 €
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Date de première publication du titre 4 septembre 2014
ISBN 9782859447908
EAN-13 9782859447908
Référence 117880-09
Nombre de pages de contenu principal
Format 16 x 24 x 2.2 cm
Poids 715 g

Introduction

PREMIÈRE PARTIE. ÉTAT DE LA QUESTION : LA DISTINCTION ENTRE PEUPLE ET MULTITUDE

Chapitre I. L'évolution de la question du peuple de Hobbes à Bentham

La nécessité d'une alternative au pacte social

  • La critique du droit naturel et du pacte social
  • Fondement et limites de l'obligation d'obéissance
  • Le problème de l'unité dans la multitude

Le peuple et la représentation

  • La critique de la représentation comme fiction
  • Les conditions d'une représentation effective
  • La liberté de la presse et la vraie représentation

Un peuple est-il une personne ?

  • L'usurpation des droits du peuple par la multitude
  • Conséquences juridiques et politiques de la fiction de personne civile
  • L'intérêt, principe d'unité et de division des peuples

Chapitre II. Burke et Bentham : après la Révolution française, quelles fictions pour penser le peuple ?

Burke, le peuple comme fiction légale

  • Le contrat burkéen
  • Fictions monstrueuses de la Révolution française…
  • … et plaisantes fictions d'Ancien Régime
  • Ordre fictionnel et ordre naturel

Bentham, le nécessaire renouveau des fictions politiques

  • La critique benthamienne des fictions de la Révolution française
  • Fictions et métaphysique : de l'illusion plaisante à la pénible connaissance
  • Usage politique de l'illusion

La distinction burkéenne entre peuple et multitude

  • Le peuple et la Constitution
  • Le peuple, objet constitué par un principe de prescription
  • Les fondements de la Constitution comme fiction
  • Burke et les sophismes de la corruption populaire

Chapitre III. La formulation benthamienne de la question du peuple

Le rejet de la question de la vertu

  • Le peuple, une multitude de pourceaux ?
  • Vers une démocratie sans vertu ?
  • Le problème de la rationalité de la multitude

La reformulation du problème politique

  • La rupture avec la société d'ordres
  • Le problème de l'harmonie artificielle des intérêts
  • Des droits du peuple au titre du plus grand nombre

La question ontologique : peuple et individus

  • Le principe d'utilité et la remise en cause de la distinction entre peuple et multitude
  • Godwin, l'unification de la multitude par le progrès des connaissances
  • Gratitude et compétition : quel lien social après la société d'ordres ?

DEUXIÈME PARTIE. LE PEUPLE, SIMPLE AGRÉGAT D'INDIVIDUS ?

Chapitre I. De la multitude au peuple : la constitution d'un objet adéquat au principe d'utilité

Le panoptique et l'abolition de la foule

  • Le panoptique, condition d'applicabilité du principe d'utilité
  • Le panoptique, principe de l'union politique
  • Le panoptique et l'efficacité de la fiction

Les limites du panoptique

  • Connaissance et tyrannie
  • Le panoptique et la limitation interne du gouvernement
  • L'individu, chose en soi de la politique

L'individu comme fiction

  • Le nécessaire détour par la fiction
  • La fiction comme fondement des travaux du législateur
  • Fiction et distanciation

Chapitre II. Logique des fictions et logique démocratique

Le suffrage universel et la méthode de correction des écarts

  • La nécessaire correction des fictions du législateur
  • Le vote à bulletin secret, comme auto-affirmation de la singularité
  • Respect de la singularité et visée de l'universel

La fiction, principe de la souveraineté populaire

  • L'égoïsme : fiction ou réalité ?
  • La démocratie benthamienne : une conception trop mécanique du processus démocratique ?
  • La complémentarité des modalités de la souveraineté populaire

L'intérêt de la communauté et l'intérêt de l'individu

  • Intérêt public et intérêt individuel
  • L'intérêt public, principe d'unification d'un peuple
  • Les limites de l'unité fondée sur l'intérêt

Chapitre III. Le peuple, un corps irréductible à la somme de ses parties

L'individu en situation

  • L'influence respective de la nature et de la situation sur l'état des intérêts
  • Les modalités de la connaissance du peuple
  • Intérêt individuel et intérêt de classe

Le peuple, plus grande force du corps politique

  • Supériorité de la force physique et infériorité de l'influence politique
  • du peuple
  • La démocratie représentative : une nécessité ?
  • La souveraineté populaire comme confusion de la force et du droit

Genèse effective et genèse idéale d'un peuple

  • L'intérêt comme origine de la société civile
  • Les causes efficientes de la disposition à obéir
  • L'État et le peuple : fictions ou idéalités ?

TROISIÈME PARTIE. LES PRINCIPES DE L'UNITÉ D'UN PEUPLE

Chapitre I. Le peuple et la nation : la dimension affective du lien social

Le principe d'utilité et la dissolution de la nation

  • Intérêts des nations et intérêts des individus
  • La critique de la sympathie nationale
  • La sympathie comme sanction

Le nationalisme, confusion de la justice et de la force

  • La sanction populaire et le sacrifice de la justice à la force
  • L'utilité commune des nations comme harmonie de la force et de la justice
  • Rapports de force et rapports de droit entre les nations

La sympathie, principe d'unification des individus et des peuples ?

  • Burke : les raisons de la sympathie
  • Burke : les sentiments nationalistes, fondements des relations internationales
  • Bentham : le caractère artificiel de la sympathie

Chapitre II. Le tribunal de l'opinion publique : la dimension rationnelle du lien social ?

L'unification du peuple par la réduction des valeurs

  • La réduction des jugements de valeur aux jugements de fait
  • Quels faits ?
  • L'utilité : une affaire d'opinion ?

L'imagination, véritable principe de l'unité d'un peuple

  • L'argumentation utilitariste comme communication du désir
  • L'imagination et la recherche de la vérité, dans le domaine de la morale et de la politique
  • La puissance de l'imagination

L'opinion publique : une somme d'opinions individuelles ?

  • La formation de l'opinion publique
  • La rectitude de l'opinion publique
  • Le tribunal de l'opinion publique et l'harmonisation des intérêts

Chapitre III. Le peuple, œuvre d'une langue

Le problème de la continuité du peuple

  • Le pouvoir physique de blesser, fondement de la société politique
  • La durée indéfinie d'une société politique
  • Les conditions de la continuité de la société politique

Le langage, comme principe de la continuité du peuple

  • L'extension spatiale et temporelle indéfinie du pouvoir de punir
  • Le pouvoir de commander du souverain, un pouvoir éternel
  • Continuité du peuple et continuité du pouvoir souverain

Le langage, principe d'unité et de division du peuple

Conclusion

Bibliographie

Chronologie

Index des noms

Index des notions

  • Le langage et la conscience de soi du peuple
  • Le langage, comme principe de division de la multitude
  • Le langage, comme lieu du conflit entre petit nombre et grand nombre
Jeremy Bentham entend dépasser les théories du contrat social et développer une philosophie politique fondée exclusivement sur le principe d'utilité. Il considère en effet que le contrat social est une fiction et que " la saison de la fiction est désormais terminée ". Pourtant, le détour par la fiction est nécessaire pour introduire l'unité dans la multitude et instituer un peuple. Bentham affirme que les individus qui composent la multitude atteignent leur plus grande unité lorsqu'ils s'assemblent en un " tribunal de l'opinion publique ". Et, même si ses effets sont réels, ce tribunal est bel et bien une " entité fictive ". L'attitude de Bentham à l'égard des fictions est donc ambiguë. Elle nécessite de les définir rigoureusement et de déterminer leurs conditions de recevabilité. De ce point de vue, l'utilitarisme benthamien se réalise comme théorie des fictions. Il s'agit d'opposer au contrat social des fictions fondées sur le réel et qui permettent de l'organiser, en vue de promouvoir la fin fixée par le principe d'utilité: le plus grand bonheur du plus grand nombre.

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