Préface
Le cinéma a toujours été démodé
Introduction
Chapitre I :Les figures de l'Histoire
Quelques modèles littéraires (la fresque, la saga, la chronique…)
Le cinéma, le roman, l'Histoire
Au carrefour de l'Histoire, de la légende et du mythe : le péplum,
le film de cape et d'épée, le western… ou la saga du héros
Entre aventure et exotisme : le roman de l'enfant trouvé
Chapitre II : Par-delà l'Histoire
La science-fiction cinématographique : l'ombre de Babel et l'esprit de
l'Apocalypse
À l'est d'Eden : Jubal et Faust
De la science-fiction au fantastique : Faust oublié
Chapitre III : Les représentations et figures de la violence
La violence, la peur, le suspense
Les figures de la loi, de la violence et du pouvoir et le mythe du surhomme
Les figures du hors-la-loi : la légende au déni du mythe
La figure du justicier solitaire et la question du lynchage
Le western classique entre l'Histoire, la Bible et le mythe
Une figure-clef du western classique : les frères ennemis
Chapitre IV : Les représentations du corps et de l'amour
Chapitre V : Les figures de l'amour
Entre Méduse et Circé
Entre Violetta et Carmen
Eve, la vierge et l'ange
Du côté d'Iseut
Don Juan en question
Tristan contre Don Juan ?
Entre le mythe et le divan
Conclusion
Bibliographie
La promotion du cinéma dans l'ordre de l'art ayant refoulé ce qui le rattache aux traditions du récit et de la représentation, on ne s'interroge pas sur les raisons de la survie du cinéma de grande consommation. Il n'est pas ignoré. Mais il est matière à des études préformées : on démythifie ce qui est considéré comme un opium ou un divan du pauvre ; on met en évidence l'inanité de discours qui ne seraient, eu égard aux méditations des auteurs, que la projection de mythologies. La pensée binaire a fait ici des ravages en évacuant tout ce qui relève de la psyché collective, de ce que Gilbert Durand a fort bien appelé dans un travail fondateur les " structures anthropologiques de l'imaginaire ". Refusant la hiérarchie entérinée par une réception plus institutionnelle et idéologique que savante, le présent ouvrage prend, lui, à bras le corps ces mythologies, ou plus exactement les mythes dont elles sont les sédiments. S'il n'est, évidemment, pas le mythe, le cinéma en fait en effet, comme la littérature, une réception. Le cinéma de grande consommation est ici la face émergée d'un iceberg. Il ne s'agit pas de récuser les œuvres qui avivent le goût, la conscience, mais de chercher du côté des mythes des dénominateurs communs, les référents anthropologiques, et non seulement artistiques, littéraires ou philosophiques, du 7è art.