Vieillir féminin et écriture autobiographique

Annette KEILHAUER
Résumé
Dans le corpus de l'écriture autobiographique féminine, du 19e au 21e siècle, on observe une convergence particulière d'aspects anthropologiques, de traditions littéraires et de témoignages individuels. Les femmes qui écrivent sur leur propre vie se trouvent dans une situation de double décalage par rapport à la tradition littéraire. D'une part, la méfiance portée à la production artistique féminine jette le doute sur la sincérité de la femme autobiographe. D'autre part, il existe jusqu'au 20e siècle un discours social et culturel qui condamne la femme vieillissante en se focalisant presque exclusivement sur la perte de sa beauté physique et de sa fertilité. Or les spécificités de production et de publication de l'écriture féminine, en particulier de l'écriture autobiog ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 1er janvier 2007
ISBN 9782845163621
EAN-13 9782845163621
Référence 112118-37
Nombre de pages de contenu principal 246
Format 14 x 21 x 1.3 cm
Poids 315 g

Introduction
Annette Keilhauer, Vieillir féminin et écriture autobiographique, aléas d'un questionnement croisé.

I – Nouveaux horizons jusqu'au début du 20e siècle

Claudine Grossir, L'âge d'or de la vieillesse.
Suzan van Dijk, Le vieillissement dans la perception d'une féministe néerlandaise : Mina Kruseman (1839-1922)
Patricia Izquierdo, Lucie Delarue-Mardrus et Anna de Noailles ou l'impossible écriture du vieillissement
Nelly Sanchez, Rachilde dans l'antichambre de l'éternité
Marie-Odile André, Autofiction de soi, autofiction de l'autre : Colette et le vieillir de Sido

II – Perspectives transculturelles

Anna Cucchiella, L'arbre des souvenirs des écrivaines italiennes du 20e siècle : Liliana Scalero et Gina Lagorio
Aagje Swinnen, Du grand dortoir à la petite histoire : les récits féminins et l'imagination littéraire d'un continuum d'âge
Gina Blanckhaert, Vieillir et écrire : l'autographie dialogique de La Vieille Dame et moi de Jacqueline Harpman
Béatrice Jongy, May Sarton : à quoi sert de vieillir ?

III – Variations contemporaines

Bernadette Puijalon, L'usage de l'autobiographie en gérontologie
Catherine Viollet, Vieillesse, terre étrangère : Violette Leduc, Christiane Rochefort, Françoise Giroud
Hélène Fau, Vieillir au féminin ou la tentation de l'autoportrait : l'exemple de Germaine Beaumont dans Le Chien dans l'arbre (1975)
Daniela Veres, Des journées entières… pour décrire le vieillissement chez Marguerite Duras
Catherine Bouthors-Paillart : Vieillir, lit-elle… Lecture du vieillissement dans l'incipit de L'Amant de Marguerite Duras
Martine Boyer-Weinmann, Énergétique de la vieille dame : les "futurs immédiats" de Dominique Rolin
Brigitte Heymann, "Le stade du miroir de la mort" – L'écriture du vieillir – Hélène Cixous. Benjamin à Montaigne
Mireille Brioude, Varda à fleur de peau : vieillesse et cinécriture

Dans le corpus de l'écriture autobiographique féminine, du 19e au 21e siècle, on observe une convergence particulière d'aspects anthropologiques, de traditions littéraires et de témoignages individuels. Les femmes qui écrivent sur leur propre vie se trouvent dans une situation de double décalage par rapport à la tradition littéraire. D'une part, la méfiance portée à la production artistique féminine jette le doute sur la sincérité de la femme autobiographe. D'autre part, il existe jusqu'au 20e siècle un discours social et culturel qui condamne la femme vieillissante en se focalisant presque exclusivement sur la perte de sa beauté physique et de sa fertilité. Or les spécificités de production et de publication de l'écriture féminine, en particulier de l'écriture autobiographique, ont une influence indéniable sur les stratégies textuelles. Il reste, deuxièmement, un public dont le mode de lecture du texte autobiographique est en partie guidé par le sexe de son auteur, bien que beaucoup d'écrivaines tendent à refouler ce fait. Et enfin, certaines thématiques autobiographiques (construction de l'identité sexuelle du "je" parlant, expérience du corps propre, activité sexuelle dans sa dynamique biographique, procréation et les relations intergénérationnelles...) qui revêtent un statut différent selon le sexe de l'auteur. Loin de postuler un essentialisme du féminin, ce recueil permet d'observer la féminité construite dans les textes comme une dimension identitaire qui interagit constamment avec de nombreux autres aspects identitaires, qu'ils soient de nature culturelle, sociale, religieuse ou ethnique.

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