Il faut agir pour les générations futures! Un certain consensus est à l'œuvre dans le débat public, en particulier en Europe: bien souvent en leur nom, nous, membres des générations vivantes, sommes invités à réduire la consommation de ressources naturelles, assainir les dettes publiques, etc. Derrière ce qui semble être une évidence transparaissent de nombreuses interrogations. L'objectif de cet ouvrage est de les soulever et d'y répondre. Deux questionnements principaux guident la réflexion. Il convient tout d'abord de justifier d'une responsabilité morale des vivants envers les individus futurs, mais également d'en définir le contenu. Pourquoi les vivants doivent-ils agir pour les générations futures? Les individus futurs peuvent-ils avoir des droits, alors même qu'i ...
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Pourquoi nous devons quelque chose (plutôt que rien) aux générations futures
Définir l'étendue des devoirs
L'environnement naturel et social que nous devons
Comment concilier les droits et devoirs entre et au sein des génération
Préférence pure pour le présent et arbitrages intergénérationnels
Penser la coopération entre et au sein des générations
Pourquoi nous devons privilégier l'amélioration du sort des pauvres d'aujourd'hui
Il faut agir pour les générations futures! Un certain consensus est à l'œuvre dans le débat public, en particulier en Europe: bien souvent en leur nom, nous, membres des générations vivantes, sommes invités à réduire la consommation de ressources naturelles, assainir les dettes publiques, etc. Derrière ce qui semble être une évidence transparaissent de nombreuses interrogations. L'objectif de cet ouvrage est de les soulever et d'y répondre. Deux questionnements principaux guident la réflexion. Il convient tout d'abord de justifier d'une responsabilité morale des vivants envers les individus futurs, mais également d'en définir le contenu. Pourquoi les vivants doivent-ils agir pour les générations futures? Les individus futurs peuvent-ils avoir des droits, alors même qu'ils n'existent pas? Quels sont ces droits? Enfin, quels efforts cela implique-t-il pour les vivants: peuvent-ils se contenter de préserver l'environnement naturel et le patrimoine hérité du passé, ou bien sont-ils censés transmettre au futur un état du monde amélioré? Ensuite, une réflexion sur la justice entre les générations doit s'intéresser autant au sort des individus futurs qu'à celui des vivants: même s'il est nécessaire de consentir à certains efforts au nom des générations futures, ceux-ci ne doivent pas conduire au sacrifice. Il importe de penser en particulier à celles et ceux qui ne peuvent satisfaire aujourd'hui des besoins vitaux. Comment peut-on agir conjointement pour les membres des générations futures et pour les membres les plus démunis des générations actuelles? Au cours d'un cheminement qui se veut accessible, développé en particulier à l'appui des théories contemporaines de la justice sociale, une thèse qui peut sembler paradoxale est défendue: accorder la priorité à un objectif de réduction des inégalités dans l'accès aux moyens de satisfaire des besoins fondamentaux dans le monde est juste et préférable pour les vivants, mais aussi pour les individus futurs. Un monde plus juste bénéficierait à la fois aux vivants et à leurs héritiers.