Après Saveurs, senteurs ; Le goût de la Méditerranée, et Rythmes et Lumières de la Méditerranée, l'équipe d'accueil VECT-Mare Nostrum de l'université de Perpignan-Via Domitia poursuit son exploration des cinq sens avec le dernier volet de cette trilogie : Le Corps dans la culture méditerranéenne. Situé dans une perspective comparatiste allant de l'Antiquité à nos jours, il se propose de donner à voir l'imaginaire du corps méditerranéen, dans une culture qui allie paradoxalement une grande libération à un puritanisme tout aussi radical. Au début du XXIe siècle occidental, marqué par le recours identitaire à des formes d'affirmation de soi sur son corps (vêtements trop courts ou trop longs, piercing, cheveux décolorés, tatouages, signes religieux ostensibles), il est important qu'une réflexion théorique et méthodologique se mette en place à propos du corps. De plus, dans la tradition méditerranéenne, la dépense du corps détermine une logique encore plus urgente : cris, gestes, éphémères ou ressassés, disent une culture de l'apparence, du contact, de la physiologie. En croisant ces deux réalités, des chercheurs venus d'horizons disciplinaires et épistémologiques différents (littérature, anthropologie, histoire de la médecine) et aussi un romancier vont confronter leurs conclusions, non pas pour proposer des perspectives fragmentaires, mais plutôt pour saisir les usages sociaux du corps : le corps vécu dans la solitude, dans la famille, dans la collectivité.