Les Fers de César, 1949-1966

Le matériau et sa présence
Renaud BOUCHET
Date de publication
15 septembre 2016
Résumé
Pour aboutir aux Fers soudés, premier élément de sa grammaire identitaire, il a fallu à César, fils d'émigrés italiens du quartier populaire de la Belle-de-Mai longuement formé à l'École des Beaux-Arts de Marseille puis à l'ENSBA de Paris (de 1935 à 1954), un saut mental qui n'avait rien de programmé. L'interrogation des sources permet d'identifier les déterminismes matériels, mentaux et culturels qui ont conditionné son appropriation du poste à souder, et surtout le dépassement de sa vision première, strictement artisanale puis académique, du fait sculptural. Dans ce recensement ressortent clairement deux sensibilités fécondantes, d'une part au matériau dont la préhension déclenche la création, et d'autre part à la notion de " présence " ou de densité de l'œuvre, renvo ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 15 septembre 2016
ISBN 9782753550223
EAN-13 9782753550223
Référence 120595-53
Nombre de pages de contenu principal 344
Format 17 x 24 x 2 cm
Poids 820 g

Préface de Jean-Paul Bouillon

Histoire d'une mentalité

  • Une conception artisanale du fait plastique
  • De l'artisan au " fauve "

Naissance et développements de l'œuvre de Fer

  • La découverte du médium fer (1947-1954). État d'une question
  • L'outil, la technique, le matériau et la " présence "

Les Fers sur la scène nationale (1954-1960)

  • De l'anonymat de l'étudiant à la " figure bien parisienne "
  • Des causes du succès des Fers

Fers et turbulences : les années 1960

  • Fers et Compressions : un rapport conflictuel ?
  • Échec de la réception new-yorkaise des Fers
  • Les Fers comme valeur refuge
Pour aboutir aux Fers soudés, premier élément de sa grammaire identitaire, il a fallu à César, fils d'émigrés italiens du quartier populaire de la Belle-de-Mai longuement formé à l'École des Beaux-Arts de Marseille puis à l'ENSBA de Paris (de 1935 à 1954), un saut mental qui n'avait rien de programmé. L'interrogation des sources permet d'identifier les déterminismes matériels, mentaux et culturels qui ont conditionné son appropriation du poste à souder, et surtout le dépassement de sa vision première, strictement artisanale puis académique, du fait sculptural. Dans ce recensement ressortent clairement deux sensibilités fécondantes, d'une part au matériau dont la préhension déclenche la création, et d'autre part à la notion de " présence " ou de densité de l'œuvre, renvoyant aux productions de Giacometti, Richier, Brancusi, Picasso et Gargallo. De leur conjonction vont naître près de 340 pièces anthropomorphes, zoomorphes ou non-figuratives qui interrogent les propriétés d'expression d'un matériau " pauvre " au travers de formes que César pérennisera grâce au bronze. À partir du milieu des années 1950, les Fers figuratifs et abstraits rencontrent un succès immédiat sur la scène artistique nationale puis européenne. Un succès résultant de plusieurs causes, comme la possibilité de lecture technique et esthétique multiple de la production soudée, et la séduction exercée par le personnage méditerranéen et populaire incarné par son auteur. Mais l'incorporation des Compressions à l'arsenal créatif de César, officialisée avec le scandale du Salon de Mai 1960, va venir briser la linéarité du parcours de reconnaissance d'un artiste désormais exposé aux rejets, déchiré entre l'option classique incarnée par les Fers et l'option avant-gardiste fondée sur le geste de la Compression aussitôt récupéré par le critique Pierre Restany dans la perspective du Nouveau Réalisme. Quelques mois plus tard, aux États-Unis, c'est à une autre résistance qu'est directement confronté l'homme des Fers, celle de l'avant-garde new-yorkaise qui se ferme alors presque totalement à la création française et à ses représentants.

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