S'éclaircir pour faire " peau neuve "

Une pratique entre santé et identité
Céline EMERIAU
Résumé
Stigmatisante et chargée symboliquement, la couleur de la peau est soumise au même titre que le reste du corps à un travail des apparences. Pour être jugée esthétiquement conforme aux normes dominantes, la peau doit répondre à des critères. Comme tout travail des apparences, l'éclaircissement de la peau est un fait social s'inscrivant dans un système de représentations propres à l'environnement socio-culturel des populations qui s'éclaircissent. C'est dans ce contexte que cette pratique corporelle prend son sens. Or dans le cas des populations originaires d'Afrique vivant en France, leur environnement socio-culturel se voit influencé à la fois par leur pays d'origine mais aussi par leur pays d'accueil, ainsi que par les enjeux politiques les liant historiquement, des en ... Lire la suite
FORMAT
Livre broché
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Date de première publication du titre 24 septembre 2012
ISBN 9782814301160
EAN-13 9782814301160
Référence 114213-47
Nombre de pages de contenu principal 268
Format 16 x 24 x 1.5 cm
Poids 455 g

Introduction

La peau, un organe biologique et social
Couleurs de peau et anthropologie
Couleur Noire, poids symbolique et enjeux sociaux
Orientation analytique

De la couleur " naturelle " à la couleur " culturisée "

Des couleurs biologiques, culturelles et sociales
Un historique des transformations cosmétiques
Le clair, le lumineux : un invariant universel ?

La pratique de l'éclaircissement de la peau à travers la littérature

Histoire de la pratique
Une approche sociale de la pratique à travers la littérature
Les produits éclaircissants
Les effets secondaires

Les discours sociaux

Un discours entre esthétique et identité
La peau claire dans les publicités
Un corps " rendu " malade : l'incompréhension des médecins
Les vendeurs : du conseiller à l'apprenti médecin

La complexité de la construction identitaire

Description de la pratique
Valorisation sociale, regrets et addiction
Du " complexe " de la peau noire à une identité " assumée " ?

L'éclaircissement de la peau, de la couleur à l'identité

Une construction identitaire
L'identification au Blanc
Entre assimilation et changement de peau, l'impasse identitaire

Bibliographie

Stigmatisante et chargée symboliquement, la couleur de la peau est soumise au même titre que le reste du corps à un travail des apparences. Pour être jugée esthétiquement conforme aux normes dominantes, la peau doit répondre à des critères. Comme tout travail des apparences, l'éclaircissement de la peau est un fait social s'inscrivant dans un système de représentations propres à l'environnement socio-culturel des populations qui s'éclaircissent. C'est dans ce contexte que cette pratique corporelle prend son sens. Or dans le cas des populations originaires d'Afrique vivant en France, leur environnement socio-culturel se voit influencé à la fois par leur pays d'origine mais aussi par leur pays d'accueil, ainsi que par les enjeux politiques les liant historiquement, des enjeux pour lesquels la couleur de la peau a pu tenir un rôle prépondérant, notamment durant la période de la colonisation.L'analyse de différents discours portant sur la pratique montre que l'éclaircissement de la peau ne se limite pas à un changement de couleur de peau. En modifiant la teinte, mais aussi la texture et la luminosité de la peau, les femmes répondent à une logique sociale et imaginaire aux fondements empiriques. Le résultat de cette pratique de l'éclaircissement, imprimé sur la peau des femmes, aura un impact dans leur vie sociale. En changeant leur couleur de peau, les femmes rentrent dans une construction à la fois biologique, sociologique et subjective. Elles matérialisent ainsi une quête identitaire s'inscrivant dans un référentiel socio-culturel et chromatique.

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